Un jour, alors que le roi Cheng observait les demoiselles de la cour du haut de la balustrade donnant sur leurs quartiers, celui-ci remarqua qu’elles cherchaient toutes à attirer son attention, à l’exception d’une seule. La demoiselle se nommait Zheng Mao et elle traversait lentement la pièce comme si elle en était la seule occupante et comme si les yeux du roi n’étaient pas posés sur elle.
Le roi Cheng fut très surpris de l’attitude de la jeune femme. Il l’interpella : « Oh ! Ma beauté ! S’il vous plaît, montrez-moi votre visage. » Zheng Mao ne leva pas la tête. Le roi l’appela à nouveau : « Ma chère, si vous me regardez, je ferai de vous ma première épouse. » Zheng Mao continua son chemin sans le regardeLe roi surenchérit : « Belle dame, si vous me laissez découvrir votre visage, Je vous donnerai mille pièces d’or et je ferai de votre père et de vos frères des officiers de haut rang. » Zheng Mao continua à marcher gracieusement sans lui jeter un seul regard.
Le roi s’étonna de l’absence de réponse et de l’indifférence de la jeune femme. Il descendit, s’approcha d’elle, puis déclara : « La première épouse jouira du plus haut rang dans le harem. De plus, elle possèdera de nombreux biens matériels. Regardez-moi et vous pourrez tout avoir. Pourquoi refusez-vous ? »
Le roi Cheng s’étonna de l’absence de réaction de Zheng Mao et de son indifférence apparente.
Zheng Mao répondit : « On m’a enseigné qu’une dame devait avoir des manières élégantes et être posée. Votre majesté se trouvait en haut sur la terrasse et lever les yeux va à l’encontre de l’étiquette. Donc, je ne pouvais lever les yeux. Votre majesté a cherché à attirer mon attention en me promettant haut rang, titres et richesses. Je transgresserais le code des bonnes manières si je levais les yeux pour un intérêt personnel. Si je fais fi des bonnes manières, dites-moi avec quelles manières devrais-je servir votre majesté à l’avenir ? »
Le roi Cheng approuva son point de vue et lui attribua aussitôt le titre de première épouse.
Bien que Zheng Mao ait été envoyée pour devenir une concubine de la nation Chu, elle n’avait pas abandonné sa vertu et sa bienséance même face aux tentations de la richesse, du titre et du statut social. Son attitude a été récompensée par l’amour et le respect du roi Cheng.
Traduit par Laïla Hachimi
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