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Monde. L’état des droits de l’Homme en Chine

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Selon Human Rights Watch, la Chine se trouve dans la période la plus sombre en ce qui concerne les droits de l’Homme, depuis le massacre de la place Tiananmen

 

À l’occasion du 31e anniversaire du 4 juin, les habitants de Hong Kong ont tenu à exposer leur deuil à la lumière des bougies dans le parc Victoria, malgré l’interdiction. (Image : Huang Wei / Vision Times)
 

Le 13 janvier, l’organisation internationale Human Rights Watch a publié son Rapport mondial sur les droits de l’Homme 2021, critiquant le fait que la Chine actuelle, gouvernée par le Parti communiste chinois (PCC),  se trouve dans la période la plus sombre des droits de l’Homme, depuis le massacre de la place Tiananmen. En conséquence, de plus en plus de gouvernements s’opposent au PCC.

Le rapport indique que la situation des droits de l’Homme en Chine s’est détériorée depuis l’entrée en fonction du président chinois Xi Jinping. La persécution des minorités ethniques du Xinjiang, de la Mongolie intérieure et du Tibet par les autorités de Pékin s’aggrave. La répression des dénonciateurs et les tentatives de dissimuler la vérité sur le virus dans l’épidémie de pneumonie de Wuhan, et même la poursuite de la répression contre les habitants de Hong Kong, ont incité la communauté internationale à se préoccuper de plus en plus du bilan de la Chine en matière des droits de l’homme et à y résister activement.

La période la plus sombre pour les droits de l’Homme en Chine depuis Tiananmen

Le rapport fait référence à la période la plus sombre en ce qui concerne les droits de l’Homme en Chine depuis le massacre de la place Tiananmen en 1989, qui a eu lieu en répression au mouvement pro-démocratie de 1989.

Le rapport de 761 pages divise le chapitre sur la Chine en 14 sections : Hong Kong, Xinjiang, Tibet, pneumonie de Wuhan, défenseurs des droits de l’Homme, liberté d’expression, liberté religieuse, surveillance de masse, droits des femmes et des filles, obstacles aux droits, réfugiés et demandeurs d’asile, principaux acteurs internationaux et politique étrangère.

Le rapport mentionne que l’autoritarisme du PCC s’est pleinement manifesté lors de la première réaction à l’épidémie de pneumonie de Wuhan, citant la punition des médecins dénonciateurs, comme Li Wenliang, et la persécution des journalistes, comme Zhang Zhan, qui ont rapporté la vérité sur Wuhan.

Dans le Xinjiang, les Musulmans turcs continuent d’être détenus arbitrairement, tandis que d’autres sont soumis au travail forcé, à la surveillance de masse et au lavage de cerveau de nature politique, indique le rapport. Des manifestations ont éclaté en Mongolie intérieure en septembre dernier, après que les autorités éducatives aient décidé d’utiliser le chinois mandarin au lieu du mongol dans les écoles de la région.

Au Tibet, affirme le rapport, le gouvernement a également continué à imposer de sévères restrictions à la liberté de religion, d’expression, de mouvement et de réunion. De plus les fonctionnaires locaux ont eu recours à l’intimidation, et à la force illégale, pour miner et saisir des terres, tandis que les protestations populaires sont restées sans réponse.

À Hong Kong, les autorités ont exigé que les habitants soient « politiquement loyaux » envers le PCC. Pékin a mis en œuvre la « loi de sécurité nationale », critiquée au niveau international. Cette loi définit les manifestations pacifiques comme étant « la sécession, la sédition, la collusion étrangère et du terrorisme ». Quelques 90 personnes ont été arrêtées depuis le mois de juin de l’année dernière.

La voix anticommuniste internationale s’amplifie

Selon Human Rights Watch, alors que des pays au niveau mondial avaient auparavant gardé le silence sur les questions des droits de l’Homme en Chine, par crainte de représailles de la part du parti communiste chinois, nombreux sont ceux qui maintenant, sont assez courageux pour lui tenir tête. 

 

« L’année dernière, l’Union européenne a conclu un accord commercial avec le parti communiste chinois. Si l’UE veut vraiment exiger la fin du travail forcé au Xinjiang, elle devrait insister sur ce point avant de signer des accords d’investissement », a déclaré Kenneth Roth, le chef de Human Rights Watch. (Image : wikimedia / CC BY 3.0 DE)
« L’année dernière, l’Union européenne a conclu un accord commercial
avec le parti communiste chinois. Si l’UE veut vraiment exiger la fin du
travail forcé au Xinjiang, elle devrait insister sur ce point avant de signer
des accords d’investissement 
», a déclaré Kenneth Roth, le chef de Human
Rights Watch. (Image : wikimedia / CC BY 3.0 DE)
 

« L’année dernière, l’Union européenne a conclu un accord commercial avec le parti communiste chinois. Si l’UE veut vraiment exiger la fin du travail forcé au Xinjiang, elle devrait insister sur ce point avant de signer des accords d’investissement », a déclaré Kenneth Roth, le chef de Human Rights Watch, qui a critiqué l’accord.

En 2020, de plus en plus de gouvernements se sont prononcés contre les politiques du PCC en matière de droits de l’Homme, tandis que les Nations unies ont publié de nombreuses déclarations de condamnation. Sophie Richardson, directrice de la division Chine de Human Rights Watch, admet que « les gouvernements sont de plus en plus conscients que les violations des droits de l’homme commises à Pékin sont un fléau mondial ».

Aux États-Unis, une législation a été adoptée contre les violations des droits de l’homme en Chine. De plus les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont tous annulé les traités d’extradition avec Hong Kong, en signe de protestation contre le PCC.

Le rapport indique que la condamnation internationale s’est accrue, ce qui a obligé le gouvernement chinois à réagir. Pékin, par exemple, a confirmé pour la première fois le nombre de Ouïghours et autres musulmans turcs détenus au Xinjiang, affirmant que 1,3 million de personnes ont suivi une formation professionnelle.

Cet état des lieux décrit par Human Rights Watch permet de mieux visualiser le quotidien des Chinois, maintenus dans une prison de verre, dont les barreaux invisibles sont la censure massive d’internet, exercée par le plus grand mur de censure d’internet au monde et la vidéo surveillance, ou encore la reconnaissance faciale appliquée à grande échelle. Mais aussi, le quotidien des personnes privées de liberté de croyance comme les Chrétiens et les pratiquants de Falun Gong qui peuvent se retrouver dans des camps de travaux forcés. Ou encore, la disposition, sans leur consentement, du corps des personnes, pour alimenter le tourisme de transplantation d’organes institué au niveau étatique par le gouvernement chinois, tel que mis à jour par David Kilgour et David Matas dans leur rapport concernant les allégations de prélèvement d’organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine. 

 

 

David Matas et David Kilgour ont dénoncé le tourisme de transplantation d’organes institué au niveau étatique, par le gouvernement chinois, sur les prisonniers de conscience dont les pratiquants de Falun Gong font partie. (Image : wikimedia / Alexander M. Hamrle/The Epoch Times (Velká Epocha) / CC BY 3.0 / & wikimedia / Louperivois, CC BY-SA 3.0)
David Matas et David Kilgour ont dénoncé le tourisme de transplantation d’organes institué au niveau étatique, par le gouvernement chinois, sur les prisonniers de conscience dont les pratiquants de Falun Gong font partie. (Image : wikimedia / Alexander M. Hamrle/The Epoch Times (Velká Epocha) / CC BY 3.0 / & wikimedia / Louperivois, CC BY-SA 3.0)

 

Traduit par Jean-Baptiste Adrien-Clotaire

Version en chinois : 六四后最黑暗人权 国际组织给北京当头棒喝

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