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Tradition. La Princesse Wencheng, ambassadrice de la culture (1)

CHINE ANCIENNE > Tradition

De gauche à droite : Bhrikuti, Songsten Gampo et Wencheng. (Image : wikimedia / Ernst Stavro Blofeld / Domaine public)
 

Tubo, aujourd’hui connu sous le nom de Tibet, était un grand royaume. Au VIIème siècle après JC, Qizong Nongtsan, ou Songtsan Gambo, s’éleva à la tête de Tubo. Après avoir unifié de nombreuses tribus, il établit un puissant royaume autour de la capitale Luoxie.

Au cours de la douzième année du règne de l'empereur chinois Taizong, Song Zanganbu conduisit ses hommes afin d’attaquer Sichuan. L'empereur envoya Hou Jun, chef de l’armée, au combat. Les soldats chinois placèrent Tubo sous leur contrôle. Songstan Gambo, vaincu, dû s’incliner et se rendit coupable devant le tribunal. Il proposa, en guise de compensation, un mariage à l’empire de Tang Taizong.

Tang Taizong accepta et choisit une fille de son clan, la princesse Wencheng. Il s’agissait de la fille d’une famille aristocratique. Elle était pleine de dignité, de maturité, et était très cultivée. Elle lisait de la poésie depuis sa plus tendre enfance. Malgré ses appréhensions (elle ne connaissait pas Tubo), elle accepta la demande en mariage, très curieuse de découvrir le royaume. Durant l’hiver, la princesse Wencheng se rendit à Tubo escortée d’une grande troupe.

 

Au VIIème siècle après JC, Qizong Nongtsan, ou Songtsan Gambo, s’éleva à la tête du royaume de Tubo. (Image: via pixabay / CC0 1.0)
Au VIIème siècle après JC, Qizong Nongtsan, ou Songtsan Gambo, s’éleva à la tête du royaume de Tubo. (Image : pixabay / CC0 1.0)
 

Le voyage de Chang’an à Tubo dura plus d’un mois. En plus d’une riche dot, les soldats apportaient également un grand nombre de livres, d’instruments de musique, de cymbales et de graines de céréales. Aux côtés des serviteurs de la princesse Wencheng, il y avait aussi une équipe de scribes, de musiciens et de techniciens agricoles. Il s’agissait d’une véritable mission culturelle.

Afin d’installer une paix durable à la frontière sud-ouest de l’empire, l’empereur Taizong comprit qu’il était nécessaire de renforcer le lien avec Tubo. Il s’efforça de soutenir économiquement le royaume et transmit des aspects culturels de son pays. La princesse Wencheng avait une tâche politique, et sa troupe devait l’aider à mener à bien sa mission.

Songtsan Gambo se rendit personnellement à Heyuan pour recevoir la Princesse et sa cavalcade. Lorsqu’il la vit, le roi de Tubo fut ébloui. La princesse ne ressemblait en rien aux femmes de Tubo, moins distinguées, plus barbares. Songstan Gambo était, aux yeux de la princesse, distant et un peu rustre, mais elle remarqua qu’il était grand et fort. Il avait l’air d’avoir de l’audace et du courage. La princesse se réjouit de son mariage. Le royaume de Tubo éprouva de la gratitude envers l’empire de Tang.
 

Le roi tibétain Songtsan Gampo entouré de ses épouses, la princesse Bhrikuti du Népal (à gauche) et la princesse Wencheng de Chine (à droite) (Image: wikimedia / CC0 1.0)
Le roi tibétain Songtsan Gampo entouré de ses épouses, la princesse Bhrikuti du Népal (à gauche) et la princesse Wencheng de Chine (à droite). (Image : wikimedia / CC0 1.0)
 

Escortée par deux unités militaires, la princesse Wencheng et Songtsan Gambo entrèrent ensemble dans la ville de Luoxie pour entamer les cérémonies du mariage. Ils organisèrent une grande fête, conforme aux coutumes du peuple Han. Les habitants de Luoxie chantèrent et dansèrent pour l’occasion. Songtsan Gambo déclara à son entourage : « Mon cher père et mon cher clan n’avait jamais connu un mariage d’alliance avec un pays aussi puissant. Aujourd’hui, j’ai la chance d’épouser la Princesse de la dynastie Tang. J’ai donc décidé de construire un magnifique palais à l’intention de la princesse. Nous la montrerons à nos enfants. »

Bientôt, un beau palais fut construit. L’intérieur du palais était splendide: il ressemblait au palais de la dynastie Tang. Le roi souhaitait en effet que la princesse s’y sente à l’aise, et qu’elle souffre le moins possible du mal du pays. Afin de se rapprocher de sa femme, Songtsan ôta sa veste en cuir et la remplaça par un costume en soie. La princesse Wencheng l’avait cousu elle-même. Il essaya également d’apprendre le chinois en sa compagnie.

 

Traduit par Lia Suzuran

Source : https://www.secretchina.com/news/b5/2020/10/14/948484.html

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