Voici le deuxième article sur le discours du secrétaire d’État américain Mike Pompeo à la bibliothèque présidentielle Richard Nixon en Californie le 23 juillet. La première partie peut être consultée ici.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exhorté les nations libres du monde et le peuple chinois à se joindre à l’Amérique pour faire face à la menace posée par le parti communiste chinois.
Le 23 juillet, Mike Pompeo s’est exprimé à la bibliothèque présidentielle Richard Nixon en Californie. Il a expliqué que son allocution était la quatrième d’une série de discours sur la Chine, qu’il avait demandé au conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien, au directeur du FBI Chris Wray et au procureur général des États-Unis Barr, de prononcer à ses côtés.
Il a ajouté que son objectif était de résumer ce que la menace chinoise signifie pour l’économie américaine, pour la liberté des Américains et, en fait, pour l’avenir des démocraties libres dans le monde.
Espionnage économique et vol
« Nous savons aussi que tous les étudiants et employés chinois ne sont pas que des étudiants et des travailleurs normaux qui viennent ici pour gagner un peu d’argent et acquérir quelques connaissances. Trop d’entre eux viennent ici pour voler notre propriété intellectuelle et la rapporter dans leur pays », a-t-il déclaré, ajoutant que les forces de l’ordre travaillent d’arrache-pied pour sanctionner ces crimes.
Il a ensuite évoqué les défis en termes de défense que pose la Chine communiste et la façon dont les États-Unis les relèvent.
« Nous savons que l’Armée populaire de libération n’est pas non plus une armée normale. Son but est de veiller au règne absolu des élites du Parti communiste chinois et d’étendre un empire en Chine, et non de protéger le peuple chinois. C’est pourquoi notre ministère de la défense a intensifié ses efforts, ses opérations en faveur de la liberté de navigation dans les mers de Chine orientale et méridionale, ainsi que dans le détroit de Taiwan. Nous avons créé une force spatiale pour parvenir à dissuader la Chine de toute agression sur cette dernière frontière », a-t-il déclaré.
Un hélicoptère MH-60R Seahawk affecté à l’escadron d’attaque maritime Warlords of Helicopter, retourne au destroyer de missiles guidés de classe Arleigh Burke, l’USS Mustin, quelque part en mer de Chine méridionale. (Image : U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 3rd Class David Flewellyn)
M. Pompeo a expliqué que cela avait nécessité une toute nouvelle approche et un nouvel ensemble de politiques au Département d’État américain dans ses relations avec Pékin, qui poussent « les objectifs du président D. Trump en matière d’équité et de réciprocité, à remédier aux déséquilibres qui ont augmenté au fil des décennies ».
M. Pompeo a ensuite évoqué la fermeture, le 21 juillet, du consulat chinois à Houston parce qui s’avérait être une plaque tournante de l’espionnage et du vol de propriété intellectuelle. Il a ensuite évoqué la situation en mer de Chine méridionale, que Pékin revendique illégalement, pour l’essentiel.
« Nous avons mis fin, il y a deux semaines, à huit années de tergiversations en matière de droit international dans la mer de Chine méridionale », a déclaré M. Pompeo.
« Nous avons appelé la Chine à adapter ses capacités nucléaires aux réalités stratégiques de notre époque et le Département d’État - à tous les niveaux, partout dans le monde - dialogue avec nos homologues chinois simplement pour exiger l’équité et la réciprocité ».
M. Pompeo a souligné que, pour relever les défis à venir, il était important que le peuple chinois s’oppose au PCC.
Droits de l’homme et démocratie
« Mais notre approche ne peut pas se limiter à durcir le ton. Il est peu probable que cela aboutisse au résultat que nous souhaitons. Nous devons également nous adresser au peuple chinois et le responsabiliser – c’est un peuple dynamique, épris de liberté et totalement distinct du Parti communiste chinois.
Cela commence par une diplomatie en personne. J’ai rencontré des Chinois et des Chinoises de grand talent et très compétents, partout où je suis allé », a-t-il déclaré.
« J’ai rencontré des Ouïghours et des Kazakhs qui ont fui les camps de concentration du Xinjiang. J’ai parlé avec les leaders de la démocratie à Hong Kong, du cardinal Zen à Jimmy Lai. Il y a deux jours à Londres, j’ai rencontré le militant de la liberté de Hong Kong, Nathan Law. En même temps le mois dernier, dans mon bureau, j’ai entendu les histoires des survivants de la place Tiananmen. »
Le secrétaire d’État Mike Pompeo s’entretient avec Nathan Law, leader de la démocratie à Hong Kong, à Londres, Royaume-Uni, le 21 juillet 2020. (Image : Ronny Przysucha / U.S. State Department / Domaine public)
M. Pompeo a mentionné le « père du mouvement démocratique chinois, Wei Jingsheng » qui était présent à l’événement.
« Il a passé plusieurs dizaines d’années dans les camps de travail chinois en raison de son engagement militant », a déclaré M. Pompeo.
« (S’il) y a une chose que j’ai apprise, c’est que les communistes mentent presque toujours. Le plus gros mensonge qu’ils racontent est de penser qu’ils parlent au nom de 1,4 milliard de personnes qui sont surveillées, opprimées et qui ont peur de s’exprimer ».
« Bien au contraire. Le PCC craint les opinions honnêtes du peuple chinois plus que tout autre ennemi et à moins qu’il perde sa propre emprise sur le pouvoir, il n’a aucune raison de le faire », a-t-il déclaré avant d’aborder la manière dont la pandémie mondiale s’est propagée à partir de la Chine ».
« Il suffit de penser à quel point la situation dans le monde serait meilleure - sans parler de celle des habitants de la Chine - si nous avions pu entendre s’exprimer les médecins de Wuhan et s’ils avaient été autorisés à donner l’alerte quand à l’apparition d’un nouveau virus », a-t-il déclaré.
« Pendant trop longtemps, nos dirigeants ont ignoré et minimisé les paroles de courageux dissidents chinois qui nous ont mis en garde contre la nature du régime auquel nous sommes confrontés. Et nous ne pouvons plus l’ignorer. Ils savent aussi bien que quiconque que nous ne pourrons jamais revenir au statu quo ».
M. Pompeo a souligné que les nations libres doivent jouer leur rôle en s’opposant au PCC.
« Mais changer le comportement du PCC ne peut être la mission du seul peuple chinois. Les nations libres doivent s’efforcer de défendre la liberté. Mais c’est loin d’être facile », a-t-il dit.
« Mais j’ai foi en notre capacité à le faire. J’ai foi parce que nous l’avons déjà fait. Nous savons comment le faire. J’ai foi parce que le PCC répète certaines des mêmes erreurs que l’Union soviétique a commises - aliéner des alliés potentiels, briser la confiance chez soi et à l’étranger, rejeter les droits de propriété et l’État de droit prévisible ».
Le secrétaire d’État Mike Pompeo et le ministre britannique des affaires étrangères Dominic Raab, à Londres, le 21 juillet 2020. (Image : Ronny Przysucha / U.S. State Department / Domaine Public)
Le défi peut être relevé
« J’ai foi parce que je vois le réveil d’autres nations qui savent que nous ne pouvons pas retourner dans le passé, comme ici en Amérique. J’ai l’ai entendu à Bruxelles, à Sydney, à Hanoi. Surtout, j’ai foi que nous pouvons défendre la liberté du fait de son attrait même », a-t-il déclaré, puis il a donné l’exemple de l’amour de la liberté pour le peuple de Hong Kong ».
« Regardez les Hongkongais qui réclament à corps et à cri d’émigrer à l’étranger alors que le PCC resserre son emprise sur cette ville fière. Ils brandissent des drapeaux américains », a-t-il dit.
« C’est vrai, il y a des différences. Contrairement à l’Union soviétique, la Chine est profondément intégrée dans l’économie mondiale. Mais Pékin est plus dépendante de nous que nous ne le sommes de la Chine », a-t-il déclaré.
M. Pompeo a déclaré qu’il rejetait l’idée que, par quelque piège que ce soit, il est prédestiné que la suprématie du PCC soit l’avenir.
« Notre approche n’est pas vouée à l’échec parce que l’Amérique est en déclin. Comme je l’ai dit à Munich au début de l’année, le monde libre gagne toujours. Nous devons juste y croire, le savoir et en être fiers. Les peuples du monde entier veulent toujours aller vers des sociétés ouvertes. Ils viennent ici pour étudier, ils viennent ici pour travailler, ils viennent ici pour bâtir une vie pour leurs familles. Ils ne se bousculent pas pour s’installer en Chine », a-t-il précisé.
Des manifestants pro-démocratie brandissent des drapeaux américains lors d’une marche vers le consulat américain de Hong Kong pour demander l’aide de l’administration Trump, afin de mettre fin à une confrontation de trois mois avec le gouvernement pro-Pékin de Hong Kong, le 8 septembre 2019. (Image : Joseph Chan / Unsplash)
M. Pompeo a souligné qu’il était maintenant temps que les nations libres agissent.
« Toutes les nations n’aborderont pas la Chine de la même manière, et c’est tant mieux. Chaque nation devra parvenir à sa propre compréhension de comment protéger sa propre souveraineté, sa propre prospérité économique et ses idéaux contre les tentacules du Parti communiste chinois », a-t-il dit.
« J’appelle tous les dirigeants de chaque nation à commencer par faire ce que l’Amérique a fait, c’est-à-dire exiger simplement la réciprocité, la transparence et la responsabilisation du Parti communiste chinois. C’est un cadre de dirigeants qui est loin d’être homogène », a-t-il déclaré.
« Ces normes simples et puissantes permettront de réaliser beaucoup de choses. Pendant trop longtemps, nous avons laissé le PCC fixer les règles du jeu, mais c’est terminé. Les nations libres doivent donner le ton. Nous devons fonctionner sur la base des mêmes principes ».
L’unité de but
« Nous devons tracer des lignes communes dans le sable qui ne peuvent être effacées par les marchandages du PCC ou leurs tergiversations. C’est d’ailleurs ce que les États-Unis ont fait récemment en rejetant une fois pour toutes les revendications illégales de la Chine dans la mer de Chine méridionale, car nous avons exhorté les pays à devenir des « pays propres » afin que les informations privées de leurs citoyens ne finissent pas entre les mains du Parti communiste chinois. Nous l’avons fait en fixant des normes ».
Il a admis qu’il serait difficile de contrer le PCC, en particulier pour certaines petites nations.
« En effet, un de nos alliés de l’OTAN n’a pas tenu tête à la Chine en ce qui concerne Hong Kong parce qu’il craint que Pékin ne restreigne l’accès au marché chinois. C’est le genre de timidité qui conduira à un échec historique, et nous ne pouvons pas accepter que cela se répète », a-t-il dit.
« Nous ne pouvons pas répéter les erreurs de ces dernières années. Le défi que pose la Chine exige des efforts, de l’énergie de la part des démocraties - celles d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Sud, et en particulier celles de la région indo-pacifique ».
M. Pompeo a ensuite évoqué quels seront les enjeux si rien n’est fait pour répondre à la menace du parti communiste chinois.
« (Si) nous n’agissons pas maintenant, le PCC finira par éroder nos libertés et par affaiblir l’ordre fondé sur des règles, à l’édification duquel nos sociétés ont tant travaillé. Si nous nous inclinons maintenant, les enfants de nos enfants seront peut être à la merci du Parti communiste chinois, dont les actions constituent le principal défi aujourd’hui dans le monde libre », a-t-il déclaré.
« La tyrannie du secrétaire général Xi n’est pas inévitable à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine, à moins que nous ne le permettions. Maintenant Il ne s’agit pas d’endiguer la situation. Ne croyez pas cela. Il s’agit d’un nouveau défi complexe auquel nous n’avons jamais été confrontés auparavant. L’URSS a été fermée au monde libre. La Chine communiste est déjà à l’intérieur de nos frontières », a-t-il ajouté.
M. Pompeo a ensuite souligné l’importance de l’unité dans les relations avec le PCC.
« Nous ne pouvons donc pas relever ce défi seuls. Les Nations unies, l’OTAN, les pays du G7, le G20, nos capacités économiques, diplomatiques et militaires combinées sont certainement suffisantes pour relever ce défi si nous les utilisons avec clarté et avec beaucoup de courage. Il est peut-être temps de créer un nouveau groupement de nations partageant les mêmes idées, une nouvelle alliance de démocraties », a-t-il insisté.
« Nous avons les outils nécessaires. Je sais que nous pouvons le faire. Maintenant, il nous faut de la volonté. Pour citer les écritures, je pose la question suivante : notre esprit le veut-il mais notre chair est-elle faible ? ».
Une fois de plus, M. Pompeo a ajouté quels étaient le enjeux pour le monde libre.
« Si le monde libre ne change pas - ne change pas, la Chine communiste nous changera certainement. Il ne peut y avoir de retour aux pratiques passées parce qu’elles sont confortables ou parce qu’elles sont pratiques », a-t-il déclaré.
« Garantir nos libertés face au Parti communiste chinois est la mission de notre époque, et l’Amérique est parfaitement positionnée pour en prendre la tête parce que nos principes fondateurs nous en donnent l’opportunité ».
Le secrétaire d’État Mike Pompeo et le ministre danois des affaires étrangères Jeppe Kofod tiennent une conférence de presse commune à Copenhague, Danemark, le 22 juillet 2020. (Image : Ronny Przysucha / U.S. State Department / Domaine public)
M. Pompeo a ensuite décrit comment les États-Unis ont été fondés sur le principe que tous les êtres humains possèdent certains droits qui sont inaliénables.
« Ensuite c’est à notre gouvernement qu’il appartient de garantir ces droits. C’est une vérité simple et incontournable. Elle a fait de nous un symbole de liberté pour les gens du monde entier, y compris pour les gens à l’intérieur de la Chine », a-t-il déclaré.
« En effet, Richard Nixon avait raison lorsqu’il a écrit en 1967 que " le monde ne peut être en sécurité tant que la Chine ne changera pas ". Maintenant, c’est à nous d’écouter ses conseils », a-t-il dit, alors qu’il commençait à conclure sa déclaration politique majeure sur la Chine.
« Aujourd’hui, le danger est clair, et aujourd’hui, le monde se réveille. Aujourd’hui, le monde libre doit réagir. Nous ne devons jamais revenir en arrière. »
Le secrétaire d’État Mike Pompeo prononce son discours sur la politique chinoise à la bibliothèque présidentielle Richard Nixon à Yorba Linda, en Californie :
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : Pompeo: It’s Time to Act Against the Chinese Communist Party (Part 2)
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