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Nature. La fumée des incendies en Afrique fertilise forêt et océan

SAVOIR > Nature

Une étude révèle que la fumée des incendies en Afrique fertilise la forêt amazonienne et les océans
 

La recherche a un impact significatif pour une meilleure compréhension du climat de la Terre. (Image : Blackend464 / Pixabay)
 

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Rosenstiel School of Marine and Atmospheric Science de l’Université de Miami (UM) a révélé que la fumée des incendies en Afrique pourrait être la source la plus importante d’un nutriment clé - le phosphore - qui agit comme engrais dans la forêt tropicale amazonienne, l’océan Atlantique tropical, et l’océan austral.

Les nutriments présents dans les particules atmosphériques, appelés aérosols, sont transportés par le vent et déposés dans l’océan et sur la terre où ils stimulent la productivité du phytoplancton marin et des plantes terrestres, permettant de ce fait la capture du dioxyde de carbone atmosphérique. L’auteure principale de l’étude, Cassandra Gaston, professeure adjointe au Département des sciences atmosphériques de l’École Rosenstiel, (UM) a déclaré : « On avait supposé que la poussière du Sahara était le principal engrais dans le bassin amazonien et l’océan Atlantique tropical, car elle fournissait du phosphore à ces deux écosystèmes ».

« Nos résultats révèlent que les émissions résultant de la combustion de biomasse en provenance d’Afrique constituent potentiellement une source de phosphore plus importante que la poussière pour ces écosystèmes. »

Pour mener l’étude, les chercheurs ont analysé les aérosols filtrés au sommet d’une colline en Guyane française, à la lisière nord du bassin amazonien, pour déterminer les concentrations en masse de poussière aéroportée et leur teneur totale en phosphore soluble.

A l’aide d’outils de télédétection par satellite, ils ont ensuite suivi le trajet de la fumée se déplaçant dans l’atmosphère, pour comprendre le transport à longue distance de la fumée en provenance d’Afrique pendant les périodes où des niveaux élevés de phosphore soluble étaient détectés. Ils ont ainsi été en mesure d’estimer la quantité de phosphore déposée dans le bassin amazonien et les océans du monde à partir d’aérosols issus de la combustion de la biomasse en provenance d’Afrique.

L’analyse a démontré que la fumée générée par la combustion généralisée de biomasse en Afrique, résultant principalement du défrichement des terres, des feux de broussailles et des émissions de combustion industrielle, est potentiellement une source de phosphore plus importante pour la forêt amazonienne et les océans tropicaux de l’Atlantique et du Sud que le désert du Sahara. Anne Barkley, étudiante diplômée de l’école Rosenstiel (UM), et principale auteure de l’étude, a déclaré : « À notre grande surprise, nous avons découvert que le phosphore issu de la fumée provenant d’Afrique australe pouvait être transporté jusqu’en Amazonie et éventuellement au-dessus de l’océan austral où il pouvait avoir un impact sur la productivité primaire et la réduction du dioxyde de carbone dans ces deux écosystèmes. »

Cassandra Gaston a ajouté : « Les aérosols jouent un rôle majeur sur le climat de la Terre, mais il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas en ce qui concerne la façon dont ils affectent le rayonnement solaire, les nuages, et les cycles biogéochimiques, ce qui nous empêche de prévoir avec précision l’augmentation des températures mondiales dans le futur. »
« Ces nouvelles conclusions ont des implications sur la façon dont ce processus pourrait se présenter à l’avenir, car les émissions résultant des combustions et incendies en Afrique, et les modes et quantités de transport des poussières, évoluent en fonction des changements climatiques et de la croissance démographique. »

L’étude, intitulée « La combustion de la biomasse en Afrique est une source importante de dépôt de phosphore en Amazonie, dans l’océan Atlantique tropical, et dans l’océan Austral», a été publiée le 29 juillet 2019 dans Proceedings of the National Academy of Sciences. »
 

Fourni par : Diana Udel, Université de Miami (Note : Le contenu et la longueur des documents peuvent être modifiés).

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