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Bien-être. Covid-19 : les UV ralentiraient la transmission du virus

SANTÉ > Bien-être

Des chercheurs auraient découvert des preuves que le rayonnement ultraviolet (UV) provenant de la lumière du soleil ralentit la transmission de Covid-19. (Image : Gerd Altmann / Pixabay)
 

Des chercheurs auraient découvert des preuves que le rayonnement ultraviolet (UV) provenant de la lumière du soleil réduit la transmission de la Covid-19. Les scientifiques, ainsi que les responsables politiques et le personnel de santé sont impatients de savoir dans quelle mesure la propagation de Covid-19 serait saisonnière. Comprendre cet aspect de la maladie pourrait conduire à une réponse à la pandémie.

Des chercheurs ont trouvé des preuves que la propagation de Covid-19 varie en fonction de l’exposition aux UV. Bien que ces résultats suggèrent que l’impact du virus peut varier selon les saisons, les effets d’autres facteurs saisonniers - tels que la température, l’humidité spécifique et les précipitations - restent incertains, compte tenu des données disponibles. Les résultats figurent dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Le coauteur Kyle Meng a déclaré : « Des espèces apparentées au coronavirus - comme le SRAS en 2003 et le MERS en 2012 - se sont avérées avoir de faibles relations avec la température et l’humidité, mais étaient sensibles aux rayons UV ».

Kyle Meng, aidé de Tamma Carleton, également de la Bren School, de Peter Huybers et de Jonathan Proctor de Harvard, ainsi que de Jules Cornetet de l’École Normale Supérieure Paris-Saclay, a cherché à explorer la relation entre le rayonnement UV et la propagation de Covid-19 en compilant un ensemble de données à haute résolution des cas quotidiens de Covid-19 à travers le monde.

 

Kyle Meng cite comme exemples les États-Unis, plus tempérés, et le Brésil, plus tropical. « Les États-Unis et le Brésil sont différents pour toutes sortes de raisons », a-t-il déclaré. « Ils ont des conditions économiques et des institutions différentes en plus de conditions environnementales différentes ». Image : fernando zhiminaicela / pixabay)
Kyle Meng cite comme exemples les États-Unis, plus tempérés, et le Brésil, plus tropical. « Les États-Unis et le Brésil sont différents pour toutes sortes de raisons », a-t-il déclaré. « Ils ont des conditions économiques et des institutions différentes en plus de conditions environnementales différentes ». Image : fernando zhiminaicelapixabay)
 

Les nombreux rapports font état de comparaisons entre différents endroits pour avoir une idée de la façon dont la maladie réagit aux diverses conditions environnementales. Mais cette approche introduit une foule potentielle de facteurs de confusion dans les modèles statistiques, tels que la qualité des soins de santé, les revenus et les normes culturelles. Kyle Meng cite comme exemples les États-Unis, plus tempérés, et le Brésil, plus tropical : « Les États-Unis et le Brésil sont différents pour toutes sortes de raisons. Ils ont des conditions économiques et des institutions différentes, en plus de conditions environnementales différentes ».

Ces distinctions, dit-il, empêchent une comparaison nette de la propagation de la Covid-19, basée uniquement sur les conditions environnementales. Pour contourner ce problème, l’équipe a mené une étude longitudinale, comparant essentiellement entre elles de nombreuses populations d’un même pays - au fil du temps. Ainsi, plutôt que de comparer le Brésil aux États-Unis, ils ont procédé à des comparaisons entre différentes communautés du Brésil à différents moments, lorsque les conditions environnementales locales ont changé. Kyle Meng a expliqué : « Nous nous demandons essentiellement si les fluctuations quotidiennes des conditions environnementales vécues par une population affectent les nouveaux cas de Covid-19 jusqu’à deux semaines plus tard ».

Pour y parvenir, les chercheurs avaient besoin d’un grand nombre de données. Malheureusement, lorsque l’équipe a commencé ses travaux, l’ensemble des données internationales sur la Covid-19, dont celles de l’université américaine John’s Hopkins, n’étaient fournies qu’au niveau national. Les enregistrements à résolution plus fine étaient dispersés dans différentes agences et institutions, dans une variété de langues et de formats. Selon M. Carleton : « Nous avons pris de nombreuses données disparates provenant des agences statistiques de différents pays et les avons harmonisées pour créer un ensemble de données mondial composé de plus de 3 000 unités spatiales ».

Les auteurs ont ensuite utilisé un ensemble de données des conditions météorologiques avec une résolution quotidienne pour faire correspondre les conditions environnementales locales aux comptages quotidiens de cas Covid-19. Les chercheurs ont appliqué une série de techniques statistiques pour analyser la corrélation entre quatre variables - le rayonnement UV, la température, l’humidité et les précipitations - et le taux de croissance quotidien des cas Covid-19, pour mesurer la vitesse de propagation de la maladie dans une région.

Ils ont également estimé le temps de latence entre les changements des conditions environnementales et les effets possibles sur les cas Covid enregistrés, qui pourrait être significatif étant donné la période d’incubation du virus de quatre à sept jours, ainsi que les retards supplémentaires dus aux tests.

 

Afin de mesurer la vitesse de propagation de la maladie dans une région, les chercheurs ont appliqué une série de méthodes statistiques, analysant la corrélation entre quatre variables : le rayonnement UV, la température, l’humidité et les précipitations, et le taux de croissance quotidien des cas de Covid-19. (Image : jacqueline macou / pixabay)
Afin de mesurer la vitesse de propagation de la maladie dans une région, les chercheurs ont appliqué une série de méthodes statistiques, analysant la corrélation entre quatre variables : le rayonnement UV, la température, l’humidité et les précipitations, et le taux de croissance quotidien des cas de Covid-19. (Image : jacqueline macou / pixabay)
 

L’équipe a trouvé des preuves que l’exposition aux UV d’un lieu affecte de manière significative la transmission de la Covid-19. Une modification de l’exposition aux UV de 1 écart-type (à peu près égale à la différence d’UV entre mai et juin à Los Angeles) a réduit le taux de croissance des nouveaux cas d’environ 1 point de pourcentage au cours des deux semaines suivantes. Cela pourrait faire baisser le taux de croissance de la Covid-19, d’une augmentation moyenne quotidienne de 13 % au début de l’épidémie à une augmentation de 12 % par jour.

Sur la base des changements saisonniers attendus du rayonnement UV, le modèle a prédit que les taux de croissance augmenteraient de 7,3 points de pourcentage pour les régions tempérées du sud entre janvier et juin. Dans un même temps, les régions tempérées du nord verraient une diminution de 7,4 points de pourcentage due aux UV au cours de cette même période, car les journées plus longues augmentent l’exposition aux UV.

 

Kyle Meng cite comme exemples les États-Unis, plus tempérés, et le Brésil, plus tropical. (Image: UC SANTA BARBARA)
Kyle Meng cite comme exemples les États-Unis, plus tempérés, et le Brésil, plus tropical. (Image : UC SANTA BARBARA)
 

Ce schéma change en fonction des saisons. D’ici décembre, les chercheurs ont prévu que les taux de croissance de la Covid-19 pourraient diminuer de 7,7 points de pourcentage dans les régions tempérées du sud, par rapport aux chiffres de juillet, tandis que les régions plus froides du nord pourraient connaître un bond de 7,8 points de pourcentage au cours de cette période.

Il est important de noter que l’influence saisonnière des UV sur la transmission de la maladie est faible par rapport aux politiques de distanciation sociale telles que les interdictions de voyager, les fermetures d’écoles ou l’isolement des foyers, ont souligné les auteurs. Quel que soit le temps, des mesures de distanciation sociale semblent nécessaires pour ralentir considérablement la propagation.

 

De nombreux rapports établissent une comparaison entre différents endroits pour avoir une idée de la façon dont la maladie réagit aux diverses conditions environnementales. Mais cette approche introduit une foule de facteurs de confusion potentiels dans les modèles statistiques, tels que la qualité des soins de santé, les revenus et les normes culturelles. (Image: UC SANTA BARBARA)
De nombreux rapports établissent une comparaison entre différents endroits pour avoir une idée de la façon dont la maladie réagit aux diverses conditions environnementales. Mais cette approche introduit une foule de facteurs de confusion potentiels dans les modèles statistiques, tels que la qualité des soins de santé, les revenus et les normes culturelles. (Image : UC SANTA BARBARA)
 

Conformément à ces conclusions, les taux d’infection semblent avoir diminué dans l’hémisphère nord pendant l’été, peut-être en raison d’une exposition accrue aux UV. Cependant, une grande partie de l’hémisphère nord a également assoupli ses prescriptions de Covid à domicile à cette même période , a déclaré M. Meng. En conséquence, il y a une corrélation entre les effets des UV et le relâchement des restrictions pendant les mois d’été. Kyle Meng a ajouté : « C’est une des raisons majeures pour lesquelles notre étude utilise les fluctuations quotidiennes de l’exposition aux UV, en partie pour éviter les influences conflictuelles lorsqu’on examine les fluctuations variables à long terme ».

Ces résultats concordent avec les inquiétudes concernant la recrudescence des infections à la Covid-19 que l’on observe actuellement aux États-Unis depuis l’arrivée de l’hiver. Toutefois, pour obtenir une image complète de la saisonnalité, les chercheurs auront besoin d’estimations plus précises de la façon dont la maladie réagit à d’autres conditions environnementales variant selon la saison, comme la température et l’humidité spécifique. a déclaré M. Carleton : « Nous sommes confiants dans l’effet des UV, mais ce n’est qu’un élément du tableau saisonnier complet ».

Les études en laboratoire seront finalement cruciales pour déterminer les mécanismes à l’œuvre, bien que les auteurs soupçonnent que de multiples facteurs peuvent être à l’origine de l’effet des UV sur la transmission de la Covid-19, dont certains ne peuvent être étudiés en laboratoire. Le premier est biologique. Les UV peuvent endommager les acides nucléiques que le virus utilise pour coder son information génétique. Le coauteur Jonathan Proctor, chercheur post-doctoral à Harvard, a affirmé que les rayons UV peuvent désactiver le virus lors de sa transmission, par exemple lorsqu’il est en suspension dans l’air ou qu’il repose sur une surface exposée. Proctor a déclaré : « Tout comme les UV peuvent détruire notre propre ADN si nous n’utilisons pas d’écran solaire, les UV peuvent endommager le virus de la Covid-19 ».

Un autre élément est d’ordre comportemental. Par exemple, les gens peuvent sortir plus souvent lorsqu’il fait plus beau, ce qui pourrait modifier le risque de transmission. Si les études en laboratoire peuvent aider à déterminer les mécanismes biologiques, les études au niveau des populations comme celle-ci permettent également de saisir les facteurs sociaux. Kyle Meng a conclu : « Dans le contexte de tout cela, notre étude suggère que les variations saisonnières des UV pourraient influencer la transmission de la Covid-19 dans les mois à venir. Et si c’est vrai, nous devons réfléchir attentivement à la manière de moduler les politiques de confinement de Covid-19 de manière saisonnière ».

Fourni par : Harrison Tasoff, Santa Barbara, CA (Note : Le contenu et la longueur des documents peuvent être modifiés).

Traduit par Fetty Adler

Version en anglais : Evidence: Spread of COVID-19 Is Sensitive to UV Exposure

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