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Tradition. Transformer une crise en opportunité

CHINE ANCIENNE > Tradition

Après la pluie vient le beau temps ou l’histoire d’un homme qui réussit à redresser son entreprise en déclin

Après la pluie vient le beau temps, un homme a découvert un moyen pour redresser son entreprise. (Image : JLB1988 / Pixabay)
 

Lors de la huitième année du règne de l’empereur Kangxi, sous la dynastie Qing (1669), Wang Zhihe parcourut près de 1 600 kilomètres de la province d’Anhui jusqu’à Pékin pour assister à l’examen national impérial.

Wang Zhihe est né dans la zone rurale du comté de Shexian, dans la province de l’Anhui. Il a perdu sa mère enfant et a grandi avec son père, qui vendait du tofu dans un magasin spécialisé.

Dès son plus jeune âge, il a beaucoup étudié et a appris de son père à fabriquer du tofu. Non seulement Wang Zhihe excellait sur le plan académique, mais il avait aussi un grand talent pour le tofu.

Après avoir passé avec succès les examens locaux et provinciaux et obtenu la première place, il s’est rendu à Pékin pour assister à l’examen national.

L’échec à l’examen impérial

À son arrivée à Pékin, Wang Zhihe s’est installé dans la maison Anhui située dans la rue du temple Yanshou, près de la porte Qianmen à Pékin.

Incapable de s’acclimater à l’environnement local, il a souffert de façon inattendue de dysenterie. Le jour de l’examen, il n’a pas été aussi performant qu’il aurait dû l’être et a échoué à l’examen national impérial.

 

Avant l’examen, Wang s’est installé dans la maison Anhui, dans la rue du temple Yanshou, près de la place Qianmen à Pékin. (Image : capture d’écran / YouTube)
Avant l’examen, Wang s’est installé dans la maison Anhui, dans la rue du temple Yanshou, près de la place Qianmen à Pékin. (Image : capture d’écran / YouTube)
 

Déprimé, Wang Zhihe est resté à Anhui pendant plus d’un mois. Il souhaitait retourner dans sa ville natale au sud de l’Anhui, cependant, il n’avait pas d’argent, non seulement, pour faire le voyage de plus de 1000 kilomètres depuis Pékin, mais encore, pour se nourrir et se loger.

La mise en valeur de ses talents

En désespoir de cause, Wang Zhihe s’est souvenu des compétences qu’il avait acquises dans sa jeunesse, en fabriquant et en vendant du tofu, et a décidé de les utiliser pour gagner sa vie.

Il a acheté plusieurs kilos de soja, emprunté un broyeur en pierre à Anhui House, loué un magasin à proximité et ouvert son magasin de tofu. Wang Zhihe avait un talent extraordinaire pour la fabrication du tofu. Son tofu était blanc, tendre, délicieux et très parfumé.

Dès que son tofu a été lancé sur le marché, il immédiatement reçu d’excellentes critiques et s’est vendu à guichet fermé. Son commerce s’est révélé rentable et lui a permis de s’établir à Pékin.

Après la pluie et une affaire en déclin, une surprise

Alors que le commerce du tofu de Wang Zhihe prospérait, la météo a changé étrangement. Le ciel d’été s’est couvert et il a plu pendant plusieurs jours, ce qui a gravement affecté les affaires de Wang.

Les restes de tofu sont passés du blanc au jaune, du jaune au gris, et ont fini par sentir les eaux usées. Wang Zhihe a paniqué.

En regardant tout ce tofu puant, Wang Zhihe ne savait pas quoi faire. Il a pris un morceau de ce tofu fermenté et puant, l’a goûté et, étonnamment, l’a trouvé délicieux, avec un goût rafraîchissant dans la bouche.

Il a partagé avec enthousiasme le tofu puant avec ses voisins, qui l’ont immédiatement apprécié.

 

Wang a partagé avec enthousiasme le tofu puant (臭豆腐) avec ses voisins, qui l’ont tout de suite apprécié. (Image : LWYang / flickr / CC BY 2.0)
Wang a partagé avec enthousiasme le tofu puant (臭豆腐) avec ses voisins, qui l’ont tout de suite apprécié. (Image : LWYang / flickr / CC BY 2.0)
 

Il a ensuite coupé le tofu puant en petits morceaux, ajouté des épices et du sel, et l’a placé dans un réservoir d’eau et scellé.

Au bout d’un mois et demi, le tofu puant (chinois : 臭豆腐 ; pinyin : chòu dòufu) est né. C’est maintenant l’un des ingrédients de la cuisine chinoise les plus populaires de Pékin.

Traduit par Farida L.

Version en espagnol : Convertir la crisis en oportunidad

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