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Sagesse. Une langue de 7 centimètres

CHINE ANCIENNE > Sagesse

Au cours de la période des Royaumes combattants, l’état de Qin était sur le point de prendre le contrôle de six autres États. (Image : Philg88 wikimedia / CC BY-SA 3.0)
 

Au cours des 5000 ans de la culture traditionnelle chinoise, les proverbes ont brillé telles des pierres précieuses dans la langue chinoise et dans les expressions populaires. Ils sont concis, vivants, expressifs et ils constituent une accumulation de faits historiques et de richesses culturelles et ethniques.

La formation de chaque expression est le témoignage de faits réels de l’histoire de la Chine qui se sont produits dans la vie politique, militaire, culturelle, ou qui sont liés aux coutumes, à la morale et aux idéaux.

Au cours de la période des Royaumes combattants, des soldats de l’État de Qin ont encerclé Han Dan, la capitale de Zhao. Le roi de Zhao a alors envoyé son jeune frère Ping Yunjun demander l’aide de l’État de Chu et conclure un  traité avec lui. Ping Yunjun décida d’emmener 20 hommes avec lui dont des érudits et des guerriers.

Après avoir choisi 19 hommes, il n’a pas pu trouver le vingtième. Plus tard, un homme nommé Mao Sui se proposa. Il était l’un des gardiens de Ping. Cependant, Ping n’avait reçu aucun avis particulier concernant cet homme. Après lui avoir posé quelques questions, il accepta à contrecœur de le prendre avec lui.

Mao avait une apparence ordinaire mais il était éloquent et persuasif. Une fois arrivés à Chu, Mao et les 19 autres hommes commencèrent à parler des affaires de l’État. Mao fit preuve d’un raisonnement clair et logique. Tout le monde fut impressionné par ses connaissances et ses compétences.

Le jour de la rencontre entre Ping Yunjun et le roi de Chu, les deux hommes discutèrent longuement du matin très tôt jusqu’au milieu de la journée, mais sans aucun résultat. Les hommes de l’entourage de Ping Yunjun attendaient anxieusement. Mao se porta alors volontaire pour se rendre au palais et voir ce qui s’y passait.

La main sur son épée, Mao monta calmement les marches. Le roi de Chu le regarda et lui demanda de repartir. Mao avança alors à grandes enjambées vers le roi et lui dit : « Votre majesté ose être grossière avec moi parce qu’elle possède des millions de soldats. Mais votre vie est maintenant entre mes mains et vos soldats ne pourront rien y faire. »

Mao expliqua que l’émissaire de Zhao était là pour signer un traité et unir ses forces avec Chu pour combattre Qin et que tout cela était fait pour le bénéfice de Chu et non pas pour Zhao lui-même.

Les paroles de Mao impressionnèrent le Roi de Chu qui signa le traité avec Ping Yunjun. Ainsi la mission de s’unir avec Chu pour combattre Qin, était remplie. À son retour à Zhao, Ping Yunjun parla du rôle de Mao dans la signature du traité et il regretta : « Je ne ferai plus jamais valoir ma capacité à reconnaître de nouveaux talents. J’ai rencontré des milliers de personnes et je pensais que personne au monde ne pouvait échapper à mon discernement. Mais voilà que j’ai échoué à reconnaître le talent de Mao. »

« Au moment où Mao est entré dans le palais de Chu, il a élevé la position de Zhao. Son discours devant le roi de Chu était plus puissant que la présence d’un million de soldats. »

Suite à cela, Ping Yunjun a considéré Mao comme un invité spécial. L’expression populaire « une langue de 7 centimètres » (traduit aussi par « une langue bien ciselée ») signifie qu’une personne parle de façon éloquente et persuasive.

 

Traduit par Laïla Hachimi

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