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Sagesse. Dans un champ de melons et sous un prunier

CHINE ANCIENNE > Sagesse

S’agenouiller dans un champ de melons pour remettre ses chaussures, et lever ses mains pour ajuster son bonnet sous un prunier, peut inciter les gens à penser que vous êtes en train de voler les melons et les prunes. (Image : Qiye / Pixabay) 
 

Le proverbe chinois  « Dans un champ de melons, ne posez pas votre soulier; sous un prunier n’ajustez pas votre bonnet » (瓜田李下, pinyin: guā tián lǐ xià) est tiré d’un ancien poème de la dynastie Tang intitulé « La bonne conduite d’un homme de droiture. »

Cette expression signifie qu’un homme de droiture doit agir avec prudence et ne pas s’impliquer dans des situations qui pourraient attirer des soupçons.  

Ainsi, s’agenouiller dans un champ de melons pour remettre ses chaussures, et lever ses mains pour ajuster son bonnet sous un prunier, peut inciter les gens à penser que vous êtes en train de voler les melons et les prunes. En conséquence, plus on occupe un poste élevé, comme celui d’empereur ou de haut fonctionnaire, plus on doit veiller à son intégrité et à son comportement.

Un empereur doit veiller à son intégrité et à son comportement

Tang Wenzong, un empereur chinois de la dynastie Tang, demanda un jour à son Ministre-adjoint des Travaux Publics, Liu Gongquan : « Les ministres et le peuple ont-ils fait preuve de méfiance face aux décisions que j’ai prises ces derniers jours ? »

Liu Gongquan lui répondit : « Votre Majesté, il y a eu beaucoup de discussions concernant votre décision de promouvoir le Général Guo Wen comme officier en chef du canton de Binning. » L’empereur Tang Wenzong ne comprenant pas pourquoi cette décision avait provoqué un tel désordre expliqua : « Guo Wen est l’oncle de la Reine et il a toujours été un officier honnête et juste, pour récompenser sa dignité et ses qualifications, je lui ai offert cette promotion, il n’y a rien d’injuste à cela. Pourquoi ne sont-ils pas d’accord avec ma décision ? » 

Liu Gongquan répondit : « Certains pensent que vous avez promu Guo Wen parce qu’il vous avait offert deux de ses filles. »  L’empereur expliqua que ces deux demoiselles avaient été envoyées à la Cour impériale comme dames de compagnie de la Reine.

Liu Gongquan lui fit alors comprendre que les ministres et le peuple auraient pu penser que Guo Wen avait offert ses filles à l’empereur pour qu’elles deviennent ses concubines, et pour obtenir en échange le poste d’officier en chef. Citant le poème « la bonne conduite d’un homme de droiture», Liu Gongquan expliqua à l’empereur qu’il était difficile pour les ministres et le peuple de discerner la vérité et de croire à l’intégrité de leur empereur.

Après avoir écouté ces paroles, l’empereur fit preuve d’une grande sagesse et ordonna que les deux filles de Guo Wen fussent renvoyées chez elles.
 

Traduit par Caroline Daix

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