Face à la vague de manifestations déclenchée par l’amendement de la loi d'extradition à Hong Kong, un certain nombre de grandes entreprises et de promoteurs immobiliers de Hong Kong ont fait de la publicité dans les journaux locaux pour critiquer la violence des manifestants.
Le 16 août, Li Ka-shing, l’homme le plus riche de Hong Kong, a publié deux articles en première page de plusieurs journaux Hongkongais, citant un poème datant de la Dynastie Tang : «Le melon de Huangtai ne supportera pas d’être cueilli une fois de plus». L’autre publicité montre, le symbole stop entourant et barrant les mots «La violence», et entouré par les phrases telles que «la meilleure cause peut aboutir au pire résultat», «au nom de l'amour, mettons un terme à la colère et à la violence», «aimer la Chine, aimer Hong Kong, et vous aimer vous-mêmes» ainsi que «aimer la liberté, aimer la tolérance, aimer la gouvernance par la loi».
Le même jour, le Yingke Development Group et le Fuwei group de Li Zekai, le fils de Li Ka-shing, ont également publié une publicité qui occupe une page entière dans plusieurs journaux, cette publicité contient dix-huit caractères chinois «Anti-violence, maintenir l'ordre social et rétablir une discussion rationnelle».
Ni Li Ka-shing, ni son fils n’ont, dans leurs annonces soutenu ouvertement le gouvernement ou les manifestants de Hong Kong, ou d’autres personnes ou organismes.
Ces annonces mènent à diverses interprétations
Ces annonces mènent à diverses interprétations. La phrase citée par Li Ka-shing : «Le melon de Huangtai ne supportera pas d’être cueilli une fois de plus» tire son origine d’un poème de Li Xian, un prince chinois de la dynastie Tang (618 –907).
Li Xian était le deuxième fils de WU Zetian, une impératrice très ambitieuse. Pour accéder au trône comme impératrice, WU Zetian tua son fils aîné LI Hong et choisit son deuxième fils LI Xian comme dauphin. Très inquiet pour son propre sort, LI Xian écrivit un poème dans l’espoir d’émouvoir sa mère : «Sous la terrasse jaune, on cultive des melons. Quand les melons sont mûrs, il y en a en quantité. Cueillez en un, il en restera plein, cueillez en deux, il en restera moins, cueillez en trois, cela passe encore, mais si vous les cueillez tous, il ne restera plus que des tiges.»
Ce poême aurait été écrit par LI Xian avant sa mort. Les melons faisaient référence à ses frères et à lui-même et «si vous les cueillez tous il ne restera que la tige» était une mise en garde adressée à sa mère WU Zetian soupçonnée de tuer ses enfants,
Selon He Jiangbing, économiste chinois, les médias en Chine et à l’étranger ont interprété les paroles de Li Ka-shing comme une recommandation aux manifestants. Mais c’est parce qu’ils n’ont pas compris le vrai sens de cette citation. Selon lui, ces médias n’ont pas vraiment compris qui est la «mère» et qui est le «fils» dans l’affaire de Hongkong. Et l’autre annonce antiviolence qui appelle à embrasser la démocratie, la tolérance et une gouvernance fondée sur la loi reflète justement le vrai esprit Hongkongais.
Chen Pokong, auteur et commentateur politique chinois, estime que la phrase «la meilleure cause peut aboutir au pire résultat» pourrait être interprétée comme un avertissement aux manifestants quant aux conséquences désastreuses résultant de leurs protestations.
Y aurait-il des avertissements cachés dans les publicités de LI Ka-shing ?
Certains commentateurs en ligne ont fait remarquer qu’en prenant la fin de chaque phrase de ses publicités, on peut former d’autres phrases comme : «cause et effet, cela dépend du pays, autoriser Hong kong à se gouverner, la colère du public, et la sincérité du peuple». Inspirés, d’autres ont découvert encore une autre version en prenant les deux derniers caractères de chaque phrase «La Chine libre, la tolérance envers Hongkong, se discipliner grâce à la loi». Les internautes ont laissé des commentaires admiratifs envers Monsieur LI Ka-shing : «Je n’en reviens pas, quelle coïncidence !», «Trop fort, quelle sagesse».
Le 16 août, Li Ka-shing, l»homme le plus riche de Hong Kong, a publié deux articles en première
page de plusieurs journaux Hongkongais, citant un poème datant de la Dynastie Tang : «Le melon de Huangtai ne supportera pas d’être cueilli une fois de plus».
Certains analystes indépendants estiment que LI Ka-shing a été contraint de publier ces annonces pour se positionner ouvertement sous la pression de Pékin. Selon le prix du marché Hongkongais, une publicité couvrant une page entière coûterait trois cent mille, voire cinq ou six cent mille dollars hongkongais pour une seule journée. Il existe une quinzaine de journaux d’information générale à Hongkong, LI Ka-shing n’aurait pas publié ces annonces s’il n’avait pas subi des pressions. De plus, ses annonces bien pensées ne risquent pas d’offenser Pékin ou Hongkong.
Les mouvements Hongkongais contre la loi d’extradition vers la Chine durent depuis plus de deux mois. L’ignorance du gouvernement de Hong Kong vis-à-vis de l'opinion publique, de la répression sanglante et violente de la police Hongkongaise, ainsi que des membres du Parti communiste chinois dissimulés en policiers hongkongais ont rendu la situation à Hong Kong incontrôlable : Hongkong se trouve presque au bord d’une guerre civile.
De plus en plus de Hongkongais, incluant les gens du peuple, les étudiants, les membres des syndicats, les médecins et infirmiers, participent à cette quête de la liberté et de la démocratie.
Leur courage a attiré l’attention et le soutien du monde entier
Récemment, une vingtaine d’élus de l’Assemblée nationale Française, qui avaient suivi le mouvement civique de Hong Kong, ont exprimé dans une lettre ouverte le souhait que le dialogue l’emporte sur la violence et que la répression aveugle cesse car elle ne favorise pas le progrès social. Le 17 août, l'Union européenne et le Canada ont publié une déclaration commune en faveur de la liberté et de l'autonomie de Hong Kong.
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