Qu’en est-il de la France ?
L’ascension économique de la Chine dans le monde et la volonté d’établir son hégémonie sur les États-Unis et les autres pays étaient clairement exprimées dans le discours de Xi Jinping lors du 70ème anniversaire du régime communiste chinois.
Par ailleurs, la Chine possède la plus importante force armée du monde, elle détient l’arme nucléaire et se trouve être aussi membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce qui lui donne une influence diplomatique très importante. Actuellement, elle est la deuxième puissance économique du monde. Cette situation privilégiée sur l’échiquier mondial, lui octroie une certaine influence sur les autres pays, en particulier sur l’Europe, où certains États cherchent à s’allier avec un partenaire puissant.
L’influence de la Chine en Europe est-elle grandissante ?
La Chine exerce depuis quelques années une influence grandissante sur les États européens, qui sont devenus en quelques années la convoitise du géant asiatique. Ainsi, selon un rapport publié par le Clingendael China Centre, un think tank situé aux Pays-Bas, la Chine renforce son emprise sur les ports européens. C’est le cas des Ports de Rotterdam aux Pays-Bas, de Zeebrugge et d’Anvers en Belgique, qui ont accueilli massivement les investissements chinois, ce qui les rend actuellement politiquement dépendants de Pékin.
Le rapport précise que l’influence du Parti Communiste Chinois sur ces deux États membres de l’Union Européenne se retrouve dans leurs prises de décision et cela peut les rendre vulnérables. En effet, Le port de Zeebrugge, classé au rang de troisième transporteur de conteneurs international, a octroyé 90 % du terminal de conteneurs à l’entreprise étatique China COSCO Shipping, qui fixe dorénavant les orientations et les challenges avec les partenaires de la Belgique.
L'analyse menée à travers ce rapport met en avant le phénomène d’ingérence et d’hégémonie de la Chine qui s’est étendu à d’autres ports européens comme la Grèce et l’Italie. La France, si elle n’y prend pas garde, pourrait bientôt être engloutie. L’exemple est illustré par le rachat du port à containers du Pirée en Grèce, qui a contraint ce pays à avoir des positions hostiles à la Communauté Européenne pour satisfaire la Chine. D’où la désapprobation de la Grèce face aux décisions de l’Union Européenne contre la Chine en matière de droits de l’homme. Le même cas s’est produit en Italie, qui s’apprête à devenir le cheval de Troie de la Chine dans le projet terrestre et maritime de la nouvelle route de la soie, grâce aux aménagements colossaux chinois dans le port de Gênes.
La Chine en rouge, les membres de la BAII, la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures, en orange, les six corridors en noir et en bleu. La BAII une banque d’investissement proposée par la Chine veut remplacer le FMI. (Image : wikimedia / Lommes / CC BY-SA)
La nouvelle route de la soie tant souhaitée par le PCC, pour créer un lien plus étroit entre l’Orient et l’Occident, devrait en fait permettre au gouvernement chinois d’exercer une pression grandissante sur tous les pays concernés, dans le but d’étendre sa mainmise. Pour l’heure 13 ports seraient concernés par ce projet.
Les observateurs s’inquiètent d’ores et déjà de l’influence croissante de la Chine dans les affaires européennes. Et d’ailleurs, il semblerait se dessiner une volonté d’affaiblir le projet d’intégration des 27 États européens. « La Chine cherche à faire avancer sa vision et ses standards », estime le Conseil européen des relations internationales (ECFR), dans un rapport publié en décembre dernier sur « la Chine aux portes de l’Europe » - ECFR Paris.
La raison principale de cette alliance résulte de la fragilité de certains pays européens. Actuellement, une certaine crainte grandit dans la plupart des États. Mais ce qui semble le plus surprenant, est de voir des personnalités européennes ouvrir les portes au géant asiatique, créer des relations sino-européennes et admirer « l’efficacité chinoise », qui ne s’embarrasse pas des valeurs universelles de la démocratie. Ainsi, certains premiers ministres ou présidents de pays tels la France, l’Angleterre, l’Italie, la Hongrie, ont pu faire l’éloge de la participation de la Chine aux grands projets européens, en particulier en matière de haute technologie.
C’est un « défi pour l’Europe » selon certains gouvernants. Et cet engouement pour la Chine a conduit des entreprises comme Huawei, Alibaba ou Tencent à introduire leur réseau de communication en Europe, alors que les États-Unis ont rejeté cette intrusion du Parti Communiste Chinois, par le biais des télécommunications, dans les affaires intérieures de l’Amérique. Du reste, Donald Trump a signé le jeudi 6 août 2020, deux décrets contre les applications chinoises Tik Tok et WeChat, interdisant aux entreprises américaines et aux particuliers de passer par ces opérateurs. Toutefois ces décrets ne devraient entrer en vigueur que 45 jours plus tard, soit le 20 septembre 2020.
Les experts chinois souhaitent être à la tête de la technologie 5G et détenir le leadership mondial. Ils devraient à l’horizon 2020/2030, développer une forme plus révolutionnaire de l’Intelligence artificielle, de l’informatique quantique, du cloud computing et mettre en place des villes intelligentes. Des financements considérables sont prévus à cet effet, soit 441 milliards USD représentant un budget de 2,5 fois de plus que l’Amérique. Ce monstre informatique chinois inquiète, mais les USA luttent fermement contre l’hégémonie de leur adversaire.
Qu’en est-il de l’influence de la Chine en France, le pays des droits de l’homme ?
La France établit des relations culturelles et économiques avec la Chine depuis plus de 50 ans. Le pays se trouve actuellement imbriqué dans des échanges inégalitaires où la Chine exerce une influence forte ayant des implications politiques. Les Français n’approuvent guère cette prédominance chinoise et dénoncent ce dangereux partenariat. Ainsi, plus de 47% des français estiment que la Chine est influente en France, alors que 28% d’entre eux jugent cette influence très forte.
À titre d' exemple et parmi tant d'autres : les méthodes de désinformation pratiquées par Pékin à l’égard de ses médias pour donner une image positive de la Chine. Ce sont ces informations censurées en Chine qui sont transmises à l’étranger. Depuis plusieurs années, Google, Instagram et Facebook sont bloqués en Chine, et les réseaux sociaux locaux étroitement surveillés. Chaque jour, les autorités diffusent des consignes aux rédactions locales en leur interdisant de traiter tel ou tel sujet. De ce fait, les médias étrangers sont aussi touchés par cette censure et tout sujet sur les manifestations à Hongkong, la répression sanglante de Tiananmen en 1989 ou la persécution des pratiquants de Falun Gong et les prélèvements forcés d’organes, est remplacé par un écran noir. Les médias étrangers sont parfaitement conscients de cette censure.
Alors, quel sera le devenir de la France ? Va-t-elle se livrer entièrement au géant asiatique au risque de perdre ses repères ? Ou aura-t-elle le sursaut de prendre des positions conformes à ses principes démocratiques et universels ? (Image : rawpixel / 123rf)
L’implication du Gouvernement Chinois en France se ressent dans la présence croissante des entreprises chinoises et non des moindres : les compagnies aériennes (Air China, China Easter Airlines, Air Macau) , les banques (CITIC Group, Banque de Chine, Banque des communications, Banque de construction de Chine, Banque de Développement de Chine), des sociétés de technologie aérospatiale de chine (AVIC, Chengdu Aircraft corporation, Harbin Aircraft Manufacturing corporation), des Sociétés de vente de matériel (AMOI, LI NING, VANKE, Jardine Matheson), de surveillance et bien entendu les sociétés multimédias instaurées en France avec l’accord du gouvernement. Ces dernières sont considérées aux U.S.A, en Grande Bretagne, en Espagne, en Allemagne, en Suisse, comme des sociétés espionnes de la Chine.
Outre l’existence de ces différentes sociétés chinoises sur le territoire français, la Chine a de nombreuses participations dans le capital de grosses sociétés françaises : Dongfend est devenu le premier actionnaire du groupe PSA – La Chine détient 10% du groupe Air France KLM- La marque Baccarat, une entreprise Lorraine s’est laissée engloutir. Dans le tourisme, le PCC détient 15% du groupe hôtelier français Accor. Ce sont autant d’exemples qui peuvent surprendre.
De nombreuses associations chinoises d’amitié avec la Chine et des associations Confucéennes, comme les Instituts Confucius, agissent au niveau culturel et donnent à la Chine le moyen de s’introduire dans le tissu économique et social de la société française. Il lui est donc permis d’introduire des concepts nouveaux à travers les réseaux sociaux dans le cadre d’une propagande chinoise. Ce qui a fait dire que « La chine impose sa propagande sur les réseaux sociaux en France » Ainsi, le CGTN Français (China Global Television Network), a recueilli plus de 20 millions de « like », et est devenu la quatrième page francophone la plus « likée » au monde, d’après les chiffres spécialisés Social Bakers.
Mais le problème le plus inquiétant est le recul de la France face aux atteintes des droits de l’homme, perpétrées par le gouvernement chinois à l’égard de son peuple. Tous les États sont bien informés des actions du PCC à l’égard des Ouighours, des pratiquants de Falun Gong (3537 décès), des moines Tibétains (le nombre de moines chute de 114 000 à 6 900 en 2019), des défenseurs des droits de l’homme (près de 200 avocats menacés), des associations, des journalistes, etc… Pourtant, malgré ce palmarès impressionnant d’horreurs, certains États démocratiques pactisent avec le PCC et déroulent le tapis rouge devant Xi Jinping lors de ses visites diplomatiques.
Alors, quel sera le devenir de la France ? Va-t-elle se livrer entièrement au géant asiatique au risque de perdre ses repères ? Ou aura-t-elle le sursaut de prendre des positions conformes à ses principes démocratiques et universels ?
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