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Monde. Le virus du PCC ébranle l’économie chinoise

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La Chine va-t-elle perdre sa place de premier centre manufacturier mondial ?
 

Le coronavirus de Wuhan pourrait précipiter le déclin de la domination chinoise dans le secteur manufacturier. (Image : Chris / wikimedia / CC BY-SA 2.0)
 

La Chine détient incontestablement le monopole de l’industrie manufacturière, depuis de nombreuses décennies. Ses coûts de main-d’œuvre bon marché, associés à une infrastructure et une logistique exceptionnelles, ont incité les entreprises américaines et européennes à délocaliser leur production vers ce pays d’Asie. Ces dernières années, l’administration Trump a cherché activement à ramener des emplois manufacturiers en Amérique et dans d’autres nations alliées et à mettre fin à la domination de la Chine dans ce secteur. Le coronavirus de Wuhan* semble avoir déclenché l’exode massif de fabricants étrangers en provenance de Chine.

Adieu la Chine ?

Selon une récente enquête menée par le groupe commercial IPC de l’industrie électronique, près de 40 % des fabricants d’électronique se sentent moins bien qu’il y a un mois, dû à l’impact du coronavirus sur leur activité. L’enquête souligne que « dans le meilleur des cas, la reprise économique de la Chine ne sera pas lancée avant mai, et cela est particulièrement vrai pour les secteurs axés sur la consommation, accentué par le fait que les habitants ne peuvent pas voyager et restent chez eux par crainte de l’infection. C’est le secteur discrétionnaire, comme les détaillants et les restaurants, qui risque d’être le plus touché », selon Forbes.

Ce n’est que l’effet à court terme. Ce qui est intéressant, c’est la façon dont le monde va réagir une fois que l’épidémie de coronavirus sera terminée. Les entreprises vont-elles continuer à s’appuyer sur la Chine comme centre de production ou vont-elles décider que faire ainsi présente un risque. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a déjà forcé plusieurs entreprises à quitter la Chine pour explorer des endroits comme le Bangladesh et les pays d’Asie du Sud-Est afin de s’y implanter. Les entreprises craignaient que si les relations entre les États-Unis et la Chine devaient se détériorer davantage, Trump ne frappe les importations chinoises de droits de douane encore plus élevés, ce qui affecterait leurs revenus et leurs marges bénéficiaires.

 

Les pharmacies en Europe ne sont pas capables de stocker des masques chirurgicaux et se les procurent en Chine. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Les pharmacies en Europe ne sont pas capables de stocker des masques chirurgicaux et se les procurent en Chine. (Image : pixabay / CC0 1.0)
 

Et puis, soudain, le virus est apparu. La Chine a fermé ses usines. Les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées. Des semaines se sont écoulées avant que la Chine ne reprenne un rythme de fabrication normal. Les entreprises dépendantes de la Chine se demandent maintenant si c’est une sage décision de faire fabriquer dans ce pays d’Asie. La Chine n’a plus l’avantage des coûts significatifs qu’elle avait auparavant. Il y a d’autres pays où le coût de la main-d’œuvre est bien moins élevé et, en plus, avec un gouvernement qui ne vous surveille pas comme un rapace.

En Europe, les pharmacies de détail ne sont pas capables de stocker des masques chirurgicaux et se les procurent en Chine. La rupture d’approvisionnement actuelle pourrait les inciter à envisager de les faire fabriquer localement ou du moins dans les pays voisins. C’est ainsi pour toutes les entreprises. Parier sur un seul pays pour la gestion d’une énorme partie de la production mondiale s’avère aujourd’hui être un désastre. L’activité manufacturière répartie sur plusieurs pays sera probablement privilégiée à l’avenir. De cette façon, si certains pays devaient arrêter une partie de leur production, les entreprises auraient au moins une chance de s’approvisionner dans d’autres régions où les usines fonctionnent à plein temps.

Un avantage mexicain

Le pays le plus susceptible de tirer avantage de l’arrêt de l’approvisionnement en provenance de Chine devrait être le Mexique. De nombreuses entreprises américaines considèrent depuis longtemps le Mexique comme la meilleure alternative à la Chine. Compte tenu de l’augmentation des risques liés à la gestion d’un centre de fabrication en Chine, ces considérations se traduiront probablement par des plans concrets. Après tout, le Mexique offre d’excellents avantages pour les entreprises américaines.

 

Si le Mexique peut contrôler sa criminalité, il pourra défier la Chine en matière de fabrication. (Image : pexels / CC0 1.0)
Si le Mexique peut contrôler sa criminalité, il pourra défier la Chine en matière de fabrication. (Image : pexels / CC0 1.0)
 

« C’est le seul pays frontalier à faible coût ayant conclu un accord de libre-échange avec les États-Unis... Grâce à l’ALENA, en 25 ans le Mexique est devenu l’un des principaux exportateurs et producteurs de camions, de voitures, d’électronique, de télévisions et d’ordinateurs. L’expédition d’un conteneur du Mexique à New York prend cinq jours. Il faut 40 jours à partir de Shanghai. Ils fabriquent des articles complexes comme des moteurs d’avions et des micro composants-semi-conducteurs », selon Forbes.

Le seul problème en ce qui concerne le Mexique est la sécurité. Les entreprises craignent que l’implantation d’une entreprise dans le pays implique de lutter contre la corruption systémique, les cartels de la drogue, les bandes de kidnappeurs, les réseaux de rackets et de protection personnelle, etc. Si le gouvernement mexicain peut agir contre ces éléments criminels et faire de ce pays une région plus sûre, le pays aura facilement un avantage sur la Chine dans le domaine de l’industrie manufacturière.

* Certains internautes chinois traduisent le nom officiel de COVID-19, attribué par l’OMS, par : « Chinese Communist Output Virus In December 2019 » (Virus exporté par le PCC en décembre 2019)

Traduit par Fetty Adler

Version en anglais : Will Wuhan Coronavirus Trigger China’s End as a Global Manufacturing Hub?

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