L’incertitude croissante sur les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020 a retardé la transition du pouvoir au candidat démocrate Joe Biden.
Le 9 novembre, le Washington Post a rapporté qu’Emily Murphy, directrice des services généraux de l’administration américaine(GSA) a refusé de signer les documents qui permettraient d’entamer la transition vers une présidence Biden.
Pamela Pennington, la porte-parole de la GSA, a déclaré le même jour qu’« une constatation n’a pas encore été faite. La GSA et son administrateur (Murphy) continueront de respecter et de remplir toutes les exigences de la loi et à adhérer au précédent établi par l’administration Clinton en 2000 ».
Cette offensive empêche l’équipe de Joe Biden de commencer officiellement à former un gouvernement, ce qui, lors d’une élection présidentielle américaine ans des circonstances normales, débute après les résultats de l’élection début novembre et se termine le 20 janvier, date à laquelle l’ancien président quitte ses fonctions.
Alors que la plupart des médias annonçaient la victoire de Joe Biden à l’issue de l’élection présidentielle du 3 novembre, des accusations de fraude électorale de grande ampleur principalement dans les États clés, ont incité le comité de campagne de Donald Trump à intenter des poursuites et à contester les résultats de l’élection.
Un tel cas est sans précédent dans l’histoire américaine contemporaine, à l’exception de l’élection contestée de 2000 entre George W. Bush et Al Gore.
Joe Biden et Kamala Harris ont tous deux prononcé des discours d'acceptation le 7 novembre. Deux jours plus tôt, le président Donald Trump s’était adressé à la nation en déclarant qu’il avait remporté l’élection « si vous comptez les bulletins de vote légaux ».
Litiges ouverts et appels à une transition rapide
Le 11 novembre, la Convention nationale républicaine a fait état de plus de 11 000 allégations de divers types de fraude électorale à l’échelle nationale, comme des bulletins manquants, des bulletins non valables, des comportements suspects de la part d’agents électoraux locaux, des lois électorales anticonstitutionnelles et des erreurs dans des logiciels de vote récemment introduits.
En outre, les autorités de l’État doivent encore s’assurer que Joe Biden a remporté les élections. En conséquence, la transition et les procédures qui y sont associées - comme l’accès au financement de la transition et les réunions de renseignement - n’ont pas encore commencé.
L’équipe de Joe Biden a exhorté Emily Murphy à entamer le processus de transition, arguant que la sécurité nationale et les intérêts économiques du pays dépendent de l’envoi au reste du monde de signaux indiquant que les États-Unis vont faire la passation du pouvoir en douceur.
Le sénateur Gerry Connolly, un démocrate de Virginie qui préside la sous-commission des opérations de la Chambre des représentants, a déclaré qu’une transition rapide est essentielle étant donné la pandémie de Covid-19.
« L’administrateur de la GSA joue un rôle essentiel dans le transfert pacifique du pouvoir et veille à ce que les services gouvernementaux essentiels ne soient pas perturbés. Cela est d’autant plus important dans le contexte d’une pandémie mortelle », a déclaré M. Connolly à Reuters.
Depuis 1963, la loi américaine autorise la GSA à décider du moment où un gagnant a été déterminé, avant d’autoriser les agences fédérales à communiquer avec le président élu et de leur fournir un financement pour qu’elles puissent intégrer la nouvelle administration avant le 20 janvier.
Malgré les retards, l’équipe Biden est toujours en train de préparer la formation d’un gouvernement.
« Jusqu’à ce qu’une vérification soit faite, la loi permet à l’équipe de transition Biden de continuer à recevoir les services préélectoraux du gouvernement (par exemple, des bureaux limités, des ordinateurs, des enquêtes de fond pour les habilitations de sécurité). La GSA a satisfait à toutes les exigences statutaires de la PTA pour ce cycle électoral et continuera à le faire », a déclaré un porte-parole de la GSA.
Le 10 novembre, Joe Biden a répondu à des questions concernant le fait que son équipe ne recevait pas les mises à jour des services de renseignement, en disant que le briefing présidentiel quotidien « serait utile, mais n’est pas nécessaire » pour le moment.
« Je ne suis pas le président en exercice maintenant », a-t-il déclaré.
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : Supporting the President, Trump Administration Officials Suspend Transition to Biden
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.