Selon des médias, malgré la connaissance de la transmission interhumaine du virus depuis le mois de décembre, le gouvernement local de Wuhan, ville-épicentre, avait organisé, le 18 janvier, un banquet en l’honneur du président chinois, Xi Jinping. Ce banquet serait à l’origine de la propagation du virus dans le monde.
Ce banquet réunissait les membres les plus influents du Parti Communiste Chinois (PCC).
Le 6 avril, le journal Libération publiait un article, co-écrit par la sinologue française Marie Holzman et Vincent Brossel. Cet article rapporte comment les autorités de Wuhan, malgré les informations connues d’elles sur la transmissibilité du virus entre humains, avaient organisé un « banquet de dix mille familles » en l’honneur de Xi Jinping. Le journal soupçonne ce rassemblement d’être responsable de la propagation du coronavirus dans le monde entier.
Le banquet pour plus de 40 000 personnes n’a pas été annulé
Selon les auteurs, les autorités ont maintenu cette fête malgré la présence des premières victimes du Covid-19 dans les morgues de Wuhan.
L’article cite le journal local Chutian du shibao en date du 19 janvier qui mentionne les 13 986 plats servis dans des assiettes à l’effigie de Xi Jinping. En ajoutant, que des convives ont été félicités d’avoir « surmonté la fièvre, la toux et la maladie pour participer à ce grand événement ».
Pourtant, selon l’article, toute personne confinée, aujourd’hui, connaît les « gestes barrières », et comprend les risques insensés d’un rassemblement de cette envergure.
Selon toute vraisemblance, il est possible d’affirmer que ce banquet à la gloire du président chinois, soit une contribution majeure à la propagation du virus du PCC dans le monde entier.
Le Journal du dimanche remettait en question les chiffres publiés par le gouvernement chinois. Il écrit que dès le 24 janvier, le lendemain de la mise en quarantaine de Wuhan, un diplomate français communiquait à ses proches ne pas comprendre pourquoi Pékin avait tardé à prendre de telles mesures. Il disait soupçonner le gouvernement local d’avoir caché et manipulé des informations.
Le banquet organisé le 18 janvier, jour traditionnel du Nouvel An Chinois, était le 20ème « banquet de dix mille familles » et intitulé « Combat pour une nouvelle ère de rêve d’une année prospère ». Les médias locaux ont rapporté que la présence de plus de 40 000 familles avait exigé la préparation de près de 14 000 plats par des habitants de Wuhan et la privatisation de neufs clubs. Les habitants ont dû confectionner ces plats sous la contrainte des autorités.
Au cours du banquet, certains plats à la gloire du Parti Communiste Chinois (PCC) ont été exposés de manière ostentatoire, notamment celui surnommé la Célébration du 70e anniversaire de la fondation de la nouvelle Chine ou encore, les Jeux militaires de Wuhan. Plusieurs médias ont mis des articles et des photos du banquet à la Une, soulignant que la nation chantait et dansait pour la paix.
Pourtant, trois jours avant le banquet, l’hôpital local faisait circuler l’information selon laquelle la pneumonie serait contagieuse et qu’il serait préférable de l’annuler. Le site Caixin.com rapporte que les autorités de Wuhan ont décidé de passer outre en le maintenant à la date prévue.
Situé dans le district de Jiang’an à Wuhan, Baibuting couvre une superficie de 4 kilomètres carrés (environ 1,5 mile carré) et compte environ 180 000 habitants. (Image : Wikimedia / User:Vmenkov / CC BY-SA)
Baibuting, du paradis au cauchemar
Li Dong travaille depuis neuf ans au comité de gestion de la communauté de Baibuting, quartier de la manifestation. Il a déclaré à Caixin.com : « Il y avait bien une pneumonie virale inexpliquée, mais on nous avait dit qu’elle n’était pas transmissible d’humain à humain. Mais selon nous, c’était quand même une pneumonie. C’est pourquoi beaucoup de nos employés souhaitaient l’annulation de la fête, mais la direction a refusé, invoquant le désir de ne pas décevoir les habitants de Baibuting ».
Situé dans le district de Jiang’an à Wuhan, Baibuting couvre une superficie de 4 kilomètres carrés et compte environ 180 000 habitants.
La fuite de membres de la puissante élite a été favorisée
Cinq jours plus tard, le 23 janvier, les autorités de Wuhan annonçaient la « fermeture » de la ville. Cependant, elles ont encore attendu huit heures avant sa mise en place effective favorisant la fuite des membres de la puissante élite du PCC, porteurs du virus. Durant cette période, des milliers de personnes infectées ont quitté le pays, disséminant le fléau.
Le 20 janvier, Zhong Nanshan, expert gouvernemental chinois en maladies infectieuses, a déclaré à la chaîne de télévision d’Etat CCTV que cette transmission interhumaine était « avérée ».
Li Dong a ajouté : « Nous étions abasourdis à l’époque et le comité de gestion de Baibuting nous ont imposé le silence. En plus, les grands hôpitaux de Wuhan connaissaient une importante affluence de personnes infectées. L’atmosphère était très tendue ».
Le 4 février, des habitants de Baibuting ont commencé à faire circuler des informations sur des réseaux sociaux affirmant qu’une importante épidémie de fièvre circulait et couvrait d’autres districts tels que Anjuyuan, Baiheyuan et plus de cent habitants présentaient des symptômes du virus.
Une place forte du régime chinois
Le 15 mai 2003, Li Changchun, membre de la Commission permanente du Bureau politique du Comité central du PCC, a inspecté Baibuting, et le 22 octobre 2013, Hu Jintao, Wu Bangguo, Li Changchun, Zhou Yongkang, Wu Guanzheng, Luo Gan et d’autres ont fait l’éloge de Baibuting, rapporte Phoenix.com dans le Hubei.
Mao Yonghong est secrétaire du Parti de la communauté de Baibuting. C’est un milliardaire de 66 ans, président du conseil d’administration du groupe de Baibuting, membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois et vice-président de la Fédération de l’industrie et du commerce de la province de Hubei dont Wuhan est la capitale régionale.
Traducteur rédacteur Charlotte Clémence
Collaboration Farida L.
Version en chinois : 法媒:为中共歌功颂德的万家宴是病毒传播世界的元凶
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