L’épidémie de Covid-19* a paralysé la Chine. Les usines sont vides, les routes sont désertées, les magasins sont fermés et les gens sont confinés. Bien que cette situation soit désastreuse, il y a un résultat positif inattendu : l’air en Chine est bien plus pur qu’auparavant.
La qualité de l’air
Le niveau de pollution de l’air en Chine a diminué d’environ 25 % au cours du mois dernier. Le niveau de dioxyde d’azote, le polluant émis lors de la combustion de combustibles fossiles, a diminué d’environ 30 % selon la NASA. « C’est la première fois que je vois une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi étendue pour un événement spécifique », a déclaré Fei Liu, chercheur sur la qualité de l’air au Goddard Space Flight Center de la NASA, dans un communiqué.
La dernière fois que cela s’est produit, c’était lors des Jeux olympiques d’été de 2008. Le gouvernement a ordonné aux usines de fermer et de limiter les déplacements en voiture. La pollution de l’air a été réduite de moitié. Une étude réalisée sur des jeunes à Pékin a révélé que leur santé cardiovasculaire et pulmonaire s’était considérablement améliorée pendant cette période.
Les femmes enceintes arrivées à terme à cette époque ont donné naissance à des bébés dont le poids était bien plus élevé que celui des bébés nés au cours de l’année précédente et de l’année suivante. La réduction actuelle de la pollution atmosphérique aura également des effets similaires sur la santé de la population. Cependant, comparée aux coûts de la santé du coronavirus de Wuhan, la réduction de la pollution atmosphérique ne semble pas être un grand profit.
Les femmes enceintes arrivées à terme lors des Jeux olympiques de 2008 ont donné naissance à des bébés de poids plus élevé, probablement en raison de la diminution de la pollution atmosphérique à cette époque. (Image : Capture d’écran YouTube)
« Ce serait une erreur de dire que le virus de Wuhan a été bénéfique pour la santé en raison de la réduction de la pollution atmosphérique... Les impacts sur la santé du virus lui-même, le stress pour le système de santé, le stress dans la vie des gens - ces impacts sur la santé sont susceptibles d’être beaucoup plus importants que les bénéfices à court terme de la pollution atmosphérique sur la santé », a déclaré Jill Baumgartner, professeur associé et épidémiologiste à l’Université McGill, à NPR.
Le déclin de la pollution atmosphérique ne durera évidemment pas longtemps. Au fur et à mesure que la Chine se remettra de l’épidémie, les usines reprendront leurs activités plus vigoureusement, en essayant de compenser la production perdue. Cela pourrait finir par provoquer une pollution à des niveaux jamais vus auparavant.
Le trafic aérien
L’infection virale a frappé durement l’industrie aéronautique chinoise. Entre le 20 janvier et le 17 février, le trafic aérien de la Chine est tombé à la 25e place en terme de parts de marchés mondiales. Bien qu’il ait rebondi à la deuxième place, les recettes sont si faibles que peu de compagnies aériennes veulent opérer en ce moment. Le déclin du trafic aérien a obligé l’Administration de l’aviation civile de Chine à offrir des incitations financières à l’industrie aérienne. Les compagnies aériennes nationales et étrangères se voient offrir des subventions pour reprendre les services suspendus.
Entre le 20 janvier et le 17 février, le trafic aérien de la Chine a décliné à la 25e place en terme de parts de marché mondiales. (Image : Capture d’écran / YouTube)
« L’accent est mis sur les services directs, ce qui signifie que les subventions ne s’appliquent pas aux services en provenance de Hong Kong, Macao ou Taïwan. Dans ces limites, tous les services réguliers internationaux de transport de passagers remplissant les conditions requises recevront 0,0176 yuans par siège-kilomètre disponible pour les liaisons exploitées par plusieurs compagnies aériennes et 0,0528 yuans par siège-kilomètre disponible pour les liaisons exploitées par une seule compagnie. Le régime s’appliquera à tous les services jusqu’au 30 juin 2020 », selon le Center For Aviation. Au niveau mondial, l’Association internationale du transport aérien (AITA) prévoit que l’ensemble du secteur des passagers devraient subir des pertes de revenus de l’ordre de 63 à 113 milliards de dollars cette année 2020.
* Certains internautes chinois traduisent le nom officiel de COVID-19, attribué par l’OMS, par : «Chinese Communist Output Virus In December 2019» (Virus exporté par le PCC en décembre 2019)
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : Air Pollution Drops in China Thanks to Coronavirus
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