La professeure Anne-Marie Brady, experte de la communication chinoise bien connue, a souvent été prise pour cible par des agents du Parti communiste chinois pour ses critiques audacieuses du Parti communiste chinois (PCC). Dans l’un de ses derniers rapports, elle fait part de ses inquiétudes quant aux liens croissants entre les universités de Nouvelle-Zélande et de Chine. Ce rapport ayant été contesté par plusieurs personnes et fait l'objet de plaintes, l’Université de Canterbury qui emploie Anne-Marie Brady, a mis son travail en suspens. Elle a cependant reçu le soutien de dizaines d’experts internationaux qui considèrent l’action de l’université comme une menace pour la liberté universitaire.
Le rapport
Anne-Marie Brady a co-écrit le rapport avec Sam Pheloung et Jichang Lul, le publiant ensuite sur le site Web du groupe de réflexion Wilson Center basé à Washington. Le rapport révèle que l’APL, (Armée populaire de libération) de la Chine, tente d’accéder à la technologie développée dans d’autres pays en créant des liens avec les universités. Parfois, la Chine influence les universités et les entreprises néo-zélandaises pour qu’elles procèdent à un transfert de technologie. Par exemple, une entreprise néo-zélandaise est connue pour avoir transféré la technologie des drones en Chine, dans le but d' aider l’armée chinoise à envoyer des fournitures sur des terrains montagneux difficiles.
Le rapport de Anne-Marie Brady souligne que certains des transferts de technologie enfreignent les lois et les engagements internationaux de la Nouvelle-Zélande. Les liens, au niveau de l’éducation, avec les entités de l’APL présentent également des risques pour la propriété intellectuelle ainsi que pour la sécurité nationale de la Nouvelle-Zélande. Anne-Marie Brady considère que la pandémie de coronavirus peut donner à la Nouvelle-Zélande le temps de réévaluer sa relation avec la Chine et de déterminer les limites à fixer tout en continuant à traiter avec la nation asiatique. Le rapport demande aux entités néo-zélandaises de cesser de conclure des contrats qui renforceront les capacités militaires de la Chine. Il recommande au gouvernement d’élaborer des politiques pour bloquer le transfert de technologies à usage militaire vers la Chine.
Certains des transferts de technologie enfreignent les lois et les engagements internationaux de la Nouvelle-Zélande. (Image : pixabay / CC0 1.0)
La publication du rapport a rapidement suscité les critiques de certains universitaires qui ont accusé le journal de contenir « des erreurs sur les faits et des inférences trompeuses ». Les plaintes croissantes ont finalement forcé l’université de Cantorbéry à mettre le rapport de Anne-Marie Brady en examen. Elle n’est pas autorisée à parler du rapport tant que le processus d’examen n’est pas terminé. Certains pensent que Anne-Marie Brady est ciblée par le réseau pro-chinois en Nouvelle-Zélande car ils craignent que son exposé ne nuise à leurs intérêts. Plus de 120 experts internationaux de la Chine ont écrit une lettre au vice-chancelier de l’Université de Canterbury, défendant le droit de Brady de publier ses conclusions.
« Nous sommes déçus de ne voir aucun suivi, explication ou clarification rapide sur la position de l’Université concernant les allégations. L’impression laissée par ce rapport aurait dû être corrigée pour montrer que l'Université n’avait pas l’intention d’approuver les plaintes, ni d’approuver ou d’accepter les plaintes à l’Université comme moyen approprié de critiquer le travail universitaire. Le silence a été interprété comme une collaboration dans la diffamation contre un savant très distingué dont le travail a toujours été basé sur une solide méthodologie de sciences sociales », déclare la lettre, comme le rapporte MacDonald Laurier.
Risque d’exposition chinois
Un rapport de la banque australienne Westpac met également en garde contre les risques associés à des relations étroites avec la Chine. Le rapport indique que la dépendance de la Nouvelle-Zélande à l’égard de la Chine, principal marché d’exportation, laisse certains secteurs de l’économie extrêmement vulnérables. Certains de ces marchés vulnérables comprennent les fruits de mer, le tourisme, les universités et les kiwis jaunes. Des industries comme les fruits, la viande et le bois étaient moins exposées, tandis que le secteur laitier était considéré comme le moins risqué.
La dépendance de la Nouvelle-Zélande à l’égard de la Chine, principal marché d’exportation, laisse certains secteurs de l’économie extrêmement vulnérables, notamment le marché des kiwis jaunes (gold). (Image : Witches Falls Cottages / flickr / CC BY 2.0)
Près d’un tiers des fruits de mer néo-zélandais est exporté vers la Chine. Cependant, les importations de fruits de mer en provenance de Nouvelle-Zélande ne représentaient que 3% des importations en Chine, ce qui signifie que Pékin pourrait facilement trouver un autre fournisseur si elle le décidait. Le kiwi jaune est la plus grande exportation de fruits de la Nouvelle-Zélande, avec près d’un tiers de la production annuelle expédiée en Chine. Ce n’est qu’en diversifiant ses marchés d'exportation que la Nouvelle-Zélande pourra se protéger de l’influence chinoise.
Traduit par Nello Tinazzo
Version en anglais : China Expert Anne-Marie Brady Gets Support After University Orders Review of Her Work
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