Des vaccins parfois tant attendus mais si décriés
Comme chaque année, l’arrivée des premiers frimas de l’automne s’accompagne pour les plus de 65 ans, de la traditionnelle campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Parfois boudée ou ignorée les années précédentes, la vaccination risque de connaître cette année une explosion de demandes, réponse inconsciente et impuissante à la crainte d’une contamination à la Covid-19. Mais à quoi sert vraiment un vaccin ? Comment a-t-il été inventé et comment le fabrique-t-on aujourd’hui ?
Les origines : de la variolisation à la vaccination
Si pour beaucoup, le principe de vaccination est attribué à Pasteur avec le vaccin contre la rage en 1885, les pratiques empiriques issues de l’observation des hommes remontent probablement à l’Antiquité.
En 430 avant J-C, l’écrivain grec Thucydide décrivait déjà avec précision dans le classique La guerre du Péloponnèse, les effets de la « peste d’Athènes » (autre nom donné à la peste) sur la population, observant alors que seuls les personnes ayant survécu à une épidémie précédente arrivaient à prendre soin des malades sans crainte.
Bien plus tard, au XVIème siècle, des médecins chinois luttaient contre la variole en récupérant des pustules sur les malades, qu’ils faisaient sécher et réduisaient en poudre avec des plantes médicinales. Cette préparation était ensuite administrée aux patients bien portants par scarification, protégeant ainsi la plupart d’entre eux.
La variole, encore appelée la « Tueuse d’enfants » au XVIIIème siècle, constituait l’une des grandes peurs des peuples sur toute la planète. Aussi, la Route de la soie, qui contribua à véhiculer bien plus que des étoffes et des objets, permit de faire connaître certaines pratiques de la médecine chinoise.
Et c’est une femme, Lady Wortley-Montagu, qui contribua à faire connaître la méthode en 1717. L’épouse de l’ambassadeur britannique en Ottoman était aussi une écrivaine désireuse de découvrir la culture ottomane. N’hésitant pas à se mêler aux femmes Ottomanes qu’elle décrira dans ses Turkish Letters, elle fera alors la découverte de cette pratique médicale. Ayant elle-même survécu à la variole, qui lui a laissé des cicatrices, la jeune femme va alors décider d’inoculer la maladie à ses deux enfants, dès son retour à Londres, afin de les préserver.
Visionnaire ou criminelle, la jeune femme fera la une du milieu médical qui qualifiera tout de même le procédé d’aléatoire. Mais les dés sont jetés.
Portrait de « Edward Jenner (1749-1823), inventeur de la vaccination ». (Image : Wikimedia / Domaine public)
80 ans plus tard, un jeune médecin anglais de campagne, Edward Jenner, va faire une découverte étonnante. Quand des villages étaient infectés par la variole, des fermières qui avaient été en contact avec des vaches atteintes de vaccine, une variante bovine de la variole, ne développaient alors qu’une forme très atténuée et bénigne de la variole.
Il décide alors de prélever du pus provenant des quelques pustules et apparaissant suite à une contamination à la vaccine, puis l’injecte sur un jeune garçon de 8 ans, James Phipps, le 14 mai 1796. Quelques mois plus tard, il va délibérément inoculer à l’enfant des pustules varioliques : le résultat est probant puisque l’enfant ne développera pas la maladie.
C’est en hommage au travail d’Edward Jenner sur la vaccine que Louis Pasteur donnera le nom de vaccin à sa découverte. Ayant d’abord travaillé sur l’effet des bactéries et la fermentation, Pasteur va définir le principe de vaccination en 1881 : inoculer « des virus affaiblis ayant le caractère de ne jamais tuer, de donner une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle ». Ses recherches s’orientent ensuite sur des maladies animales telles que l’anthrax, avant de s’arrêter sur la rage, maladie touchant à la fois l’homme et l’animal. En utilisant d’abord des cerveaux d’animaux morts de la rage, Pasteur va mettre au point un premier vaccin humain. Et c’est en juillet 1885 qu’il sera amené à l’utiliser sur le jeune Joseph Meister, attaqué et mordu par un chien enragé en Alsace.
Après un traitement consistant à lui injecter successivement des doses de plus en plus virulentes, Joseph Meister sera sauvé, il n’a pas développé la maladie. L’affaire fera le tour du monde, s’accompagnant de dons multiples qui contribueront à la fondation de l’Institut Pasteur en 1887.
De nos jours, une vaccination remise en question ?
Aujourd’hui, la vaccination est devenue un processus routinier et quasi social, un bébé devant subir de nombreuses injections dès les premières semaines de sa vie. Diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite… la liste est longue, et bien plus encore depuis le 1er janvier 2018, puisque 11 vaccins sont obligatoires pour que l’enfant soit autorisé à intégrer une collectivité (crèche, école…)
Aujourd’hui, la vaccination est devenue un processus routinier et quasi social. (Image : Katja Fuhlert / Pixabay)
Cependant, de nombreuses voix s’élèvent face à cette obligation de vaccination, arguant du risque de développer certaines pathologies après injection de certains vaccins.Une étude internationale, publiée en 2019 par l’institut de sondage américain Gallup sur 144 pays, a révélé ainsi que les Français sont les plus sceptiques au monde quant à l’action des vaccins : un Français sur 3 pense que les vaccins sont dangereux, 20% d’entre eux estimant qu’ils ne sont pas efficaces… On se souvient encore des cas avérés de sclérose en plaques qui avaient suivi une campagne de vaccination contre l’hépatite B en France en 1993.
En outre, l’aluminium présent comme adjuvant dans les vaccins, mais pourtant toxique pour le vivant, est l’un des vecteurs de cette fronde. Ainsi, des cas de scléroses en plaque post-vaccinale ou de myofasciites à macrophages ont pu être observées, on attribuerait aussi à l’aluminium le fait de troubles du spectre autistique. Le Dr Stéphanie SENEFF, chercheur senior au MIT (Massachussetts Institute of Technology) déclare ainsi : « Nos résultats montrent une forte probabilité de lien entre l’autisme et l’aluminium utilisé dans les vaccins. »
En France, l’Académie de médecine précisait en 2012 : « Il existe un consensus pour considérer l’aluminium comme un produit neurotoxique de façon aiguë ». Se pose alors la question, à minima, d’un moyen de remplacement de cet aluminium dans les vaccins.
Le professeur Henri Joyeux, sur son site officiel, rappelle la toxicité de cet élément, proposant le phosphate de calcium comme adjuvant reconnu en remplacement de l’aluminium, ainsi que la réduction et le report des vaccins administrés aux nourrissons. « Je ne suis pas contre le principe de la vaccination, selon la loi entre 11 et 12 mois après la naissance, et j’ose même dire qu’il relève de l’évidence, notamment pour le vaccin ROR contre Rougeole-Oreillons et Rubéole. C’est le seul vaccin à 3 valences qui parmi les 11 obligatoires est celui qui ne contient pas d’aluminium. »
Bientôt des vaccins anti-Covid ?
La crise sanitaire du virus du PCC (Covid-19) a remis la recherche vaccinale sur la sellette, point de départ d’une course acharnée à l’internationale pour fournir un vaccin efficace contre le virus responsable de la pandémie actuelle.
Actuellement, 44 vaccins sont désormais en cours de tests sur l’Homme et 9 d’entre eux ont déjà atteint la phase 3, leur efficacité étant testée sur 30 000 à 60 000 personnes.
La Covid-19 a déclenché un processus de course à l’internationale afin de fournir un vaccin efficace. (Image : Arek Socha / Pixabay)
Il faut savoir que les différentes phases prennent entre 4 à 7 ans avant la mise sur le marché. Cette année, face à l’urgence sanitaire de la pandémie de Covid, les laboratoires pharmaceutiques semblent donc avoir accéléré la chronologie de ces phases de tests.
En Chine, le régime chinois a même lancé des campagnes de vaccination à grande échelle. Sur 13 vaccins en cours d’élaboration, seuls quatre d’entre eux ont atteint le stade 3, pourtant le laboratoire Sinovac a déjà commencé à produire son vaccin pour commercialisation. Des centaines de milliers de Chinois se font vacciner dans la province du Zhejiang, alors même que les tests cliniques sont encore en cours. Priorité est faite aux personnes vulnérables et, ironie de l’histoire, à ceux qui se rendent à l’étranger, comme si, une fois de plus, le PCC tentait de faire oublier que le virus est parti de Chine même.
En Europe et aux Etats-Unis, on est beaucoup plus prudent. « Dans cette course, le laboratoire anglais AstraZeneca est en bonne voie et la France lui a déjà pré-commandé des vaccins. On peut citer l’américain Pfizer qui a commencé à produire des vaccins, avant le feu vert des autorités sanitaires », explique ainsi Léopold Audebert, journaliste à France Télévisions.
En effet, le laboratoire AstraZeneca annonçait lundi 26 octobre que son vaccin en cours de test entraînait une réponse immunitaire encourageante de la part des jeunes adultes et des personnes âgées. Selon le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, « le gros du déploiement » d’un vaccin contre le Covid pourrait se dérouler avant l’été prochain, n’excluant pas que certains puissent même le recevoir avant Noël…
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