Chaque année les chrétiens commémorent la résurrection du Christ, le dimanche de Pâques. (Image : S. Hermann & F. Richter / Pixabay)
À la veille du dimanche de Pâques qui va couronner la Semaine Sainte, semaine centrale du calendrier liturgique chrétien, de nombreuses personnes s’interrogent : comment concilier le respect de la tradition et les contraintes dues au confinement, et célébrer en toute sérénité cette fête si appréciée ?
Origines de la fête de Pâques
Voici quelques repères pour en comprendre son origine, son sens et ses traditions. Le mot Pâques vient du latin pascha tiré de l’hébreu Pessa’h qui signifie « passage ».
Selon les traditions, Pessa’h est une fête juive célébrée chaque année pour commémorer l’exode du peuple hébreux hors d’Egypte et la traversée miraculeuse de la Mer Rouge à pied sec. Le peuple juif passe de l’esclavage à la liberté. Voilà la Pâque juive.
Selon les évangiles, Jésus aurait été arrêté puis crucifié au cours de sa célébration de la Pâque juive. Il meurt et ressuscite le « troisième jour ». Chaque année, le dimanche de Pâques, les chrétiens commémorent la résurrection du Christ. L’« Agneau de Dieu » est la métaphore du Christ, qui libère de la mort et conduit à la vie éternelle. Il symbolise le passage de la mort à la vie. Ceci fait référence à la Pâques chrétienne. Nous noterons une différence orthographique entre les deux mots.
Pâques représente la fête chrétienne la plus importante du calendrier liturgique. Par ailleurs, la fête de Pâques provient de cultures païennes plus anciennes, remontant à l’antiquité, en référence à un article de la chaîne Canal vie, intitulé : « Pâques, origines et façons de célébrer dans le monde » : « Déjà, dans l’antiquité, il y avait une tradition païenne qui consistait à célébrer le renouveau des beaux jours et l’arrivée du printemps. On fêtait chaque année l’équinoxe de printemps en rendant hommage à une déesse de la fertilité dont le nom change selon les régions : Ishtar en Babylonie, Astarté chez les Phéniciens, Eostre ou Ostara pour les Anglo-Saxons… » À ce propos, le mot Easter, évoqué par la rédactrice de l’article, Cécile Moreschi, est l’équivalent anglais de Pâques dérivé du nom de la déesse Éostre.
La fête chrétienne de Pâques a adopté certains éléments symboliques de la tradition païenne.
Une fête dite mobile
Le jour de Pâques, rappelons-le, se situe toujours le dimanche qui vient clôturer la Semaine Sainte. Cette année la célébration du dimanche de Pâques a été fixée au 12 avril.
La tradition veut que cette fête soit célébrée le dimanche qui suit la pleine lune de printemps, soit entre le 22 mars au plus tôt et le 25 avril au plus tard. En conséquence chaque année la date de Pâques change, c’est une fête « mobile ». D’où vient cette tradition ?
À l’origine, la Pâque juive et les premières Pâques chrétiennes se célébraient en même temps. « La fête chrétienne de Pâques est la célébration de la résurrection de Jésus-Christ. Durant les premiers temps de la chrétienté, la Pâques chrétienne coïncidait avec la Pâque juive. À cette époque, le calendrier utilisé pour fixer la date de Pâques était le calendrier juif ou babylonien. La résurrection de Jésus-Christ tombait le 14 ème jour du mois de Nissan, en même temps que Pessah, la Pâque juive. », d’après le site « Tête à modeler ».
Une définition précise du jour de Pâques a été établie lors du concile de Nicée, en 325, selon une règle toujours en vigueur à ce jour. Cette règle établit que la date de Pâques correspondra au dimanche suivant la pleine lune, après l’équinoxe de printemps. Ce concile avait pour mission d’unifier l’Eglise Il insistait sur l’importance et la signification de l’incarnation, de la mort et de la résurrection de Christ.
Le choix de la date de Pâques est très important car il détermine la date des célébrations situées après Pâques, comme le carême, la Semaine sainte, la Pentecôte et l’Ascension.
Symbolisme et traditions
Les œufs étaient conservés et décorés jusqu’au Samedi Saint. On les consommait seulement le dimanche de Pâques. (Image : Couleur / Pixabay)
La fête de Pâques se caractérise par un symbolisme particulièrement riche, aux origines culturelles diverses.
- La lumière La fête de Pâques est traditionnellement associée à la lumière. Le dimanche de Pâques étant situé après l’équinoxe de printemps, les jours rallongent, succédant aux longues nuits d’hiver. La résurrection du Christ célébrée ce jour-là symbolise le retour à la lumière qui suit les ténèbres.
- L’Agneau pascal Jésus est appelé l’Agnus Dei, l’Agneau de Dieu, celui qui, par son sacrifice ôte les péchés du monde. Dans la tradition juive, l’agneau évoque le sacrifice d’Abraham, qui n’a pas hésité à offrir son fils en sacrifice en signe d’obéissance et de soumission envers Dieu. Lors de la Pessa’h, le sang de l’agneau immolé a protégé les enfants d’Israël de l’ange exterminateur qui a tué tous les premiers nés Egyptiens.
- Symbolique de l’œuf et du lapin Les deux correspondent au symbole de la fertilité et de fécondité. Le Christ symbolise la vie éternelle, la renaissance. Consommer des œufs durant le carême n’était pas permis. Les œufs étaient alors décorés, conservés précieusement jusqu’au Samedi saint. On les consommait seulement le dimanche de Pâques. Cette coutume serait à l’origine de la chasse aux œufs organisée pour les enfants. De nos jours les œufs de Pâques en chocolat ont remplacé les œufs durs. Pour le plus grand plaisir des petits et des grands !
- Les cloches Durant la Semaine sainte, il était formellement interdit de faire carillonner les cloches, du Jeudi saint au Samedi saint. La légende prétendait qu’elles étaient emprisonnées à Rome… Elles carillonnaient le dimanche de Pâques pour célébrer la résurrection du Christ. Les enfants pouvaient recueillir les friandises que ces cloches déversaient au passage.
Célébrations dans le monde
En France, la traditionnelle messe de Pâques est suivie d’un repas familial dont la pièce maîtresse est l’agneau rôti. La chasse aux œufs est réservée aux enfants.
En Espagne et en Italie, on mange également l’agneau rôti. Le repas s’accompagne aussi de la brioche Colomba en Italie et de la brioche Mona en Espagne.
En Angleterre le jambon remplace l’agneau. Les enfants vont de maison en maison à la recherche des œufs.
Dans les pays scandinaves, on a coutume de se lever tôt pour voir « danser » le soleil. La couleur jaune est utilisée pour les décorations en tous genres.
L’œuf et l’agneau sont également à l’honneur en Grèce. Dans ce pays orthodoxe, les brioches sont décorées d’œufs peints en rouge.
En Russie on déguste l’agneau au beurre et le jambon au four. Le dessert traditionnel est le paschka, entremets à base de fromage blanc. La fête de Pâques demeure la fête la plus importante pour les Russes.
La fête de Pâques symbolise le passage des ténèbres à la lumière. Selon les sensibilités, elle évoque la célébration du printemps ou la résurrection. (Image : shell_ghostcage / Pixabay)
Chacun pourra donner libre cours à sa créativité pour célébrer la fête de Pâques - à domicile - en toute sérénité.
La fête de Pâques est associée à la lumière. Selon les sensibilités, elle permet de célébrer l’arrivée du printemps ou la résurrection.
Le confinement oblige à s’en tenir à l’essentiel. Il empêche les rassemblements. Il ne saurait empêcher la convivialité.
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