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Tradition. Histoire du Kung-fu

CHINE ANCIENNE > Tradition

L’art martial du Kung-fu est l’une des exportations culturelles les plus exceptionnelles de Chine. (Image : Danieltayxs / Pixabay)
 

Une des exportations culturelles les plus exceptionnelles de Chine est le Kung-fu. L’art martial a été développé durant des milliers d’années et signifie littéralement « réalisation par l’effort. » Les gens supposent par erreur que le Kung-fu tire son origine du Temple Shaolin. Ceci n’est pas vrai. L’histoire du Kung-fu est beaucoup plus ancienne.

Histoire du Kung-fu

Aux environs du second millénaire av. J.C., une première version du Kung-fu était en cours de développement en Chine. Le grand Empereur Jaune, Huangdi, semble avoir inventé une forme de lutte pendant cette période, basée sur l’utilisation de casques à cornes. Autour du 2ème centenaire av. J.C. les techniques telles que la frappe, le verrouillage des articulations, et les blocages ont été ajoutés.

Durant le second siècle ap. J.C., un physicien nommé Hua Tuo a développé une série d’exercices basés sur les mouvements des animaux, pour améliorer la santé de ses patients. Les mouvements étaient inspirés par des animaux tels que le singe, le tigre, la cigogne, l’ours et le cerf. Ceci en définitive influença la culture de l’art martial de la région, et c’est la principale raison pour laquelle le Kung-fu comprend de nombreux mouvements d’animaux dans sa pratique.

Le Temple Shaolin a été construit aux environs du 3ème siècle ap. J.C. comme un centre du Bouddhisme. Au 5ème siècle ap. J.C. un moine bouddhiste nommé Bodhidharma, connu par les Chinois comme « Da Mo », est arrivé au temple. Et avec son arrivée, le Kung-fu a pris une toute nouvelle direction. Initialement, Bodhidharma fut interdit d’accès au temple par les moines, car c’était un étranger. Il alla dans une grotte des environs et commença à méditer. Après neuf années, les moines du Temple Shaolin ont réalisé que Bodhidharma était un Maître spirituel et l’ont invité à leur Temple.

Au temple, Bodhidharma découvrit que les moines étaient physiquement trop faibles pour pratiquer une méditation intense. Pour corriger ce problème, il enseigna des exercices et des techniques de respiration, qui ont évolué plus tard en ce que l’on appelle familièrement le Kung-fu de Shaolin. Bien qu’il ait été initialement utilisé pour des raisons spirituelles, le Kung-fu de Shaolin a tellement influencé la culture des arts martiaux de Chine que plusieurs formes de cet art ont été développées dans le temps, et devinrent une composante importante de l’armée.

 
Bodhidharma découvrit que les moines étaient physiquement trop faibles pour pratiquer une méditation intense, ainsi il enseigna des exercices et des techniques de respiration, qui ont évolué en Kung-fu de Shaolin. (Image:Shell_ghostage / Pixabay)
Bodhidharma découvrit que les moines étaient physiquement trop faibles pour pratiquer une méditation intense, ainsi il enseigna des exercices et des techniques de respiration, qui ont évolué en Kung-fu de Shaolin. (Image : Shell_ghostage / Pixabay)
 

Après son arrivée au pouvoir, le Parti communiste chinois (PCC), s’est fortement attaqué à la culture du Kung-fu. « Quand Mao Zedong a finalement pris le contrôle de la Chine, il a tenté de détruire presque tout ce qui était traditionnel, afin d’accroître l’influence du Communisme. Les livres de Kung-fu et l’histoire de la Chine, incluant en grande partie la documentation sur la littérature de l’art dans le Temple Shaolin, ont été attaqués et dans de nombreux cas détruits à cette époque. Ainsi, plusieurs maîtres de Kung-fu se sont enfuis du pays », selon Thought Co.

Cependant, il semble que les communistes ont réalisé que le Kung-fu pouvait être utilisé pour renforcer l’identité nationale. De ce fait, le PCC a arrêté ses attaques contre la tradition des arts martiaux et commencé à promouvoir le Kung-fu.

Les valeurs du Kung-fu

Bien que le Kung-fu soit vu comme une technique de combat rapproché, on doit se rappeler qu’il a été développé comme un moyen de permettre aux pratiquants de se focaliser sur des activités spirituelles. Ce concept de base est toujours répandu dans de nombreuses écoles de Kung-fu. Les grands Maîtres entraînent souvent les étudiants à contrôler leur esprit, et ensuite leur corps. Sans un esprit correctement entraîné, capable de rester calme dans le chaos, aucune compétence physique de Kung-fu ne produirait le résultat escompté.

Le Kung-fu ne se focalise pas sur le développement excessif des muscles. Au lieu de cela, il vise à rendre les muscles flexibles. En fait, on dit que les personnes avec des muscles flexibles et relaxés sont capables de bouger leurs poings plus rapidement que celles qui ont des muscles rigides. Les pratiquants qui se focalisent sur une pratique interne sont généralement capables de réaliser des entraînements physiques pendant de plus longues périodes. Un esprit calme réduit généralement les mouvements inutiles, aidant ainsi le pratiquant à épargner son énergie et combattre plus longtemps.

Les pratiques de méditation dans le Kungfu sont conçues pour aider les personnes à développer la maîtrise de leur force vitale, souvent appelée Qi (ou Chi). Plus grand est le contrôle du Qi, meilleurs et mieux contrôlés seront les mouvements. Une telle personne sera capable de mieux évaluer les forces et les faiblesses d’un adversaire.

Le Kung-fu a également influencé la danse classique chinoise. En fait, il sera difficile pour ceux qui assistent à des spectacles de danse classique chinoise tels que Shen Yun, de distinguer des différences dans les mouvements de base. Les deux ont une histoire commune de plus de 5000 ans. La seule différence entre eux est l’utilisation des techniques – tandis que le Kung-fu utilise ses mouvements pour enseigner aux gens à se battre et à se défendre, la danse classique utilise exactement les même mouvements pour divertir.

 

Il sera difficile pour ceux qui assistent à des spectacles de danse classique chinoise tels que  Shen Yun, de distinguer des différences dans les mouvements de base, par rapport à ceux du Kung-fu.. (Image: Screenshot / YouTube)
Il sera difficile pour ceux qui assistent à des spectacles de danse classique chinoise tels que  Shen Yun, de distinguer des différences dans les mouvements de base, par rapport à ceux du Kung-fu.. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Les grands Maîtres de Kung-fu

Tout au long de l’histoire, la Chine a vu naître de nombreux Maîtres de Kung-fu qui ont laissé leur marque dans l’histoire. Parmi eux, se trouve Yue Fei, qui vécut au 12ème siècle. Yue Fei est souvent considéré comme l’un des plus grands généraux de l’histoire de la Chine, et est populaire pour avoir commandé les forces Song du sud lors de la bataille contre les Jin du nord de la Chine. On dit qu’il est l’inventeur du style « Xin Yi Quan », dans lequel des mouvements linéaires agressifs, combinés à une puissance explosive, sont utilisés contre un ennemi a courte distance. On dit également qu’il a développé le style de la « griffe d’aigle » du Kung-fu.

Zhang Sanfeng, qui vécut également au 12ème siècle, est un autre fameux Maître de Kung-fu. On lui attribue l’invention du Tai-chi. Selon les légendes, il était haut de sept pieds et vécut plus de 200 ans. Certains croient qu’il est éternel. Zhang a développé le Tai-chi après avoir observé un combat entre une grue et un serpent dans les montagnes Wudang. Aujourd’hui, le Tai-chi est un exercice spirituel largement pratiqué.

 

Zhang a développé le Tai-chi après avoir observé un combat entre une grue et un serpent dans les montagnes Wudang. (Image: Screenshot / YouTube)
Zhang a développé le Tai-chi après avoir observé un combat entre une grue et un serpent dans les montagnes Wudang. (Image : Capture d’écran / YouTube)

 

Parmi les maîtres modernes, le nom de Ip Man est vénéré parmi les chinois. Né en 1893, il est renommé pour avoir été la première personne à créer une école Wing chun pour tous.. Grâce à ses efforts, le Wing chun est devenu un style populaire de Kung-fu, dans le monde entier. Connu comme « Grand Maître » parmi ses disciples, Ip Man a guidé le légendaire Bruce Lee.

Les écoles populaires de Kung-fu

Des centaines de style de Kung-fu ont été développés au cours des siècles. Parmi ceux-ci, seuls quelques-uns ont acquis un immense respect parmi les pratiquants de Kung-fu. Le kung-fu Shaolin tient le haut du pavé comme étant l’art martial chinois traditionnel de Kung-fu le plus vénéré. Les fameux styles qui sont issus de cette école incluent le Bei tui, le Nan quan, le Wing Chun, et la boxe Shaolin.

L’art martial Wudang inspire presque le même respect que le Shaolin. Cette école est basée au Mont Wudang et est influencée par les traditions taoîstes. Les style populaires de l’école Wudang incluent le Baguazhang et la Boxe de la Forme et de l’Intention.

L’art martial Emei est basé au mont Emei, dans le Sichuan, et a ses propres membres. L’école mélange les styles du Wudang et Shaolin, créant un style de combat modéré. Dianyi, Tiefo, and Qingcheng sont quelques-unes des sous-branches populaires de cette école.

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