Le gouvernement chinois a présenté un projet de loi permettant à ses garde-côtes d’utiliser des armes contre les navires étrangers impliqués dans des « activités illégales » dans les eaux chinoises. Les revendications de la Chine sur certaines parties de la mer de Chine méridionale ayant été rejetées par ses voisins, les garde-côtes auront le droit d’utiliser des armes dans les eaux contestées. Une telle décision déclenchera l’insécurité et l’instabilité dans la région.
Le pouvoir des garde-côtes
Cette décision de la part de la Chine a déclenché l’alarme au Japon, les deux pays étant engagés dans le conflit territorial des îles Senkaku. Le gouvernement chinois n’accepte pas la revendication du Japon sur ces îles qu’il a rebaptisées du nom chinois de « Diaoyu ». Des navires chinois ont été fréquemment repérés près de ces îles. Le projet de loi permettra donc aux garde-côtes chinois d’utiliser des armes contre les navires japonais naviguant autour de ces îles.
Le ministre de la santé et le Secrétaire général du Cabinet japonais, Katsunobu Kato, a indiqué que son gouvernement suivra l’évolution de la situation avec « grand intérêt ». Quelques agences gouvernementales ont été chargées de recueillir des informations sur la question.
Avec la nouvelle législation, les garde-côtes chinois auront plus de liberté de manoeuvre que leurs homologues japonais, en ce qui concerne l’utilisation des armes.
Selon Nikkei Asia, pour intervenir « La loi japonaise exige la confirmation d’une " activité suspecte " à bord d’un navire étranger, et même dans ce cas, elle interdit les interventions susceptibles de mettre des personnes en danger, à moins qu’un ensemble de conditions spécifiques ne soient remplies, notamment l’allégation éventuelle d’un crime grave. »
« La législation chinoise permettrait aux garde-côtes des navires chinois se sentant attaqués de réagir avec des armes embarquées ou aéroportées. Elle permettrait également de prendre d’autres mesures, telles que la détention et le remorquage à l’encontre des navires étrangers considérés comme ayant pénétré illégalement dans les eaux chinoises ».
Avec la nouvelle législation, les garde-côtes chinois auront plus de liberté de pouvoir que leurs homologues japonais, en ce qui concerne l’utilisation des armes. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Cette nouvelle législation vise à mettre en place une structure formelle pour les garde-côtes chinois. Ils seront non seulement autorisés à utiliser des armes contre les navires étrangers, mais pourront également saisir les navires. S’il s’avère qu’une puissance étrangère se livre à des travaux de construction dans les eaux chinoises, les garde-côtes auront le droit de retirer ces structures. La législation devrait être adoptée en décembre et donnerait à la Chine des bases juridiques pour agir contre les structures dans les régions contestées comme les îles Senkaku.
La garde-côtière chinoise a augmenté la taille de sa flotte au fil des ans. En 2019, elle disposait de 130 navires d’une capacité de déplacement de 1 000 tonnes. La garde-côtière japonaise elle, ne disposait que de 66 navires. La Chine se concentre sur des navires plus performants, d’une capacité de déplacement de 10 000 tonnes et équipés de canons automatiques de 76 mm.
Les États-Unis et les Philippines s’opposent à Pékin
La garde-côtière américaine a décidé de déployer des navires pour surveiller les activités chinoises dans les zones de pêche de la mer de Chine méridionale. Robert O’Brien, le conseiller américain à la sécurité nationale, a reproché à la Chine de harceler les pêcheurs des pays voisins et d’être impliquée dans la pêche illégale dans la région. Les garde-côtes américains étudient également la possibilité de mettre en place une station permanente de patrouilleurs dans le Pacifique Sud.
Le conseiller américain à la sécurité nationale a reproché à la Chine de harceler les pêcheurs des pays voisins et d’être impliquée dans la pêche illégale dans la région. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Dans un même temps, le gouvernement philippin prévoirait de consolider sa présence en mer de Chine en augmentant la quantité de ses bateaux de pêche, une stratégie actuellement utilisée par Pékin. Teodoro Locsin, le ministre des affaires étrangères du pays, a admis que cela augmenterait également la probabilité d’« accidents ». Toutefois, Teodoro Locsin affirme que si l’un de ses bateaux était frappé par la garde-côtière chinoise, son pays demanderait l’aide du gouvernement américain.
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : Chinese Coast Guard Allowed to Fire on Foreign Ships in South China Sea
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