La Nouvelle Route de la Soie, ou la Belt and Road Initiative (BRI), est un vaste projet d’infrastructure financé par Pékin qui vise à consolider le rôle de premier plan de la Chine dans le commerce international.
À cet effet, le gouvernement chinois a prêté des milliards de dollars aux pays participants. Depuis l’épidémie due au virus du PCC, beaucoup de ces pays ont été plongés dans une détresse financière, faisant pression sur Pékin pour envisager d’annuler certains des prêts BRI.
BRI et dette
Selon une estimation, plus de 130 pays font partie du projet BRI, dont la plupart en Asie centrale, en Afrique et en Europe. La Chine a vendu des projets d’infrastructure à ces gouvernements sous la promesse qu’ils apporteraient la prospérité économique. Pour financer les projets, la Chine a accordé des prêts à ces nations.
Au cours des derniers mois, les travaux sur de nombreux projets ont été bloqués en raison du confinement dû au coronavirus. De plus, l’activité économique a considérablement diminué, les recettes fiscales ont diminué et les gouvernements ont injecté beaucoup d’argent pour lutter contre la pandémie et soutenir leurs citoyens.
De plus, la valeur des devises de ces pays a chuté, ce qui rend les remboursements des prêts libellés en dollars de la Chine extrêmement coûteux. Certains pays ont signé des accords de troc, selon lesquels ils fourniront des marchandises comme du pétrole en échange de paiements. Cependant, depuis que les prix du pétrole ont chuté et que la production a baissé, le remboursement des prêts pétroliers est également devenu coûteux.
À ce titre, il n’est pas étonnant que ces pays ne soient pas en mesure de rembourser les prêts qu’ils ont contractés dans le cadre du projet BRI. Par conséquent, la seule ligne de conduite qui reste est de faire pression sur Pékin pour annuler les prêts. Sachant que le gouvernement chinois ne tiendra pas compte de toutes les demandes de radiation, il est fort probable que certaines seront effacées.
Depuis que les prix du pétrole ont chuté et que la production a baissé, rembourser les prêts à la Chine en pétrole est également devenu cher. (Image : pixabay / CC0 1.0)
« Nous soupçonnons que la Chine finira par rééchelonner et sera indulgente pour certaines des dettes des pays participant à la BRI, en particulier pour les projets qui sont stratégiquement importants… Les problèmes de dette seront très idiosyncrasiques, d’autant plus que la Chine a des enjeux stratégiques dans de nombreux projets transnationaux et aussi intérêt économique à assurer le succès à long terme du programme », a déclaré à CNBC Homin Lee, macro stratège pour l’Asie à la banque privée suisse Lombard Odier.
Le gouvernement de Pékin peut également profiter de l’occasion pour projeter sa magnanimité en soulignant comment il a « été indulgent » pour les prêts des pays en difficulté à un moment critique. Étant donné qu’une grande partie des prêts a été accordée par des banques étroitement liées à Pékin, les annulations de dette impliqueront également potentiellement un dialogue politique.
Lors d’une récente audition par la Commission de révision économique et de sécurité américano-chinoise, la présidente Carolyn Bartholomew a averti que les États-Unis et d’autres donateurs importants pourraient finir par devoir payer la facture des dettes de l’Afrique envers la Chine. Une façon dont cela pourrait se produire est que les nations africaines soient obligées de rembourser les prêts chinois, suite à cela, elles pourraient demander un allégement supplémentaire de la dette à la Banque mondiale et au FMI, deux organisations dont les contribuables américains sont les parties prenantes dominantes.
Le problème global de la dette
L’épidémie de Covid-19 est prête à faire exploser l’ampleur de la dette mondiale. Les gouvernements du monde ont déjà annoncé au moins 15 milliards de dollars de programmes de relance, qui seront largement financés par des prêts. Et d’autres sont en route.
Les gouvernements du monde ont déjà annoncé au moins 15 milliards de dollars de programmes de relance. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Selon l’Institute of International Finance (IIF), le ratio dette mondiale / PIB devrait augmenter de 20 points de pourcentage pour atteindre 342% cette année. Le nombre a été atteint après avoir envisagé un doublement des emprunts publics cette année associé à une contraction économique de 3%.
La dette fédérale américaine détenue par le public devrait augmenter de près de 100% du PIB cette année, selon la Deutsche Bank. La dernière fois que cela s’est produit, c’était dans les années 40. En 2019, le ratio était de 79%. Au cours du deuxième trimestre de 2020, les emprunts du Trésor américain pourraient totaliser environ 3 milliards de dollars américains, soit plus de 5 fois le record précédent.
Traduit par Nello Tinazzo
Version en anglais : CCP Virus: China Under Pressure to Write Off BRI Loans
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