Press "Enter" to skip to content

Chine. Sanctions contre Alibaba qui surveille les Ouïghours avec l’IA

ACTUALITÉ > Chine

Alibaba pourrait être mis sur la liste noire américaine pour avoir développé un logiciel de reconnaissance faciale contre les Ouïghours. (Image : 该图片由 / Gerd Altmann / 在 / Pixabay /上发布)
 

Le 17 décembre, il a été révélé que le groupe chinois Alibaba avait développé un logiciel de reconnaissance faciale afin de détecter les visages des Ouïghours et d’autres minorités ethniques dans les photos et les vidéos. Alibaba pourrait ainsi devenir la prochaine cible des sanctions américaines, car les États-Unis continuent de sanctionner des entités et des fonctionnaires pour des violations des droits humains.

Le Washington Post, citant un document trouvé sur le site web de Huawei, a rapporté que Huawei a testé un logiciel qui alerte automatiquement la police lorsqu’un visage ouïgour est repéré sur une caméra de surveillance. Cela a conduit la star française du football Antoine Griezmann, ambassadeur de la marque pour les smartphones de Huawei, à mettre fin à son partenariat avec Huawei.

Selon les informations trouvées dans une publication d’IPVM sur l’industrie de la surveillance, et partagées avec le New York Times, le site web de l’entreprise de cloud computing d’Alibaba montre comment les clients peuvent utiliser son logiciel pour détecter les visages des Ouïghours et d’autres minorités dans des photos et des vidéos.

Selon ce site, cette fonction est intégrée au logiciel d’Alibaba et sert à aider les plates-formes en ligne à mettre en place une surveillance.

Par exemple, la plateforme de médias sociaux peut automatiquement marquer les vidéos pour un examen supplémentaire et même alerter les autorités si ces vidéos contiennent des visages que le logiciel détermine comme étant ouïgours.

Après que le New York Times ait interrogé Alibaba sur cet outil, la société a modifié son site web pour supprimer les contenus impliquant des visages de Ouïgours et de minorités ethniques.

La société a refusé de divulguer davantage d’informations sur le test ou d’expliquer pourquoi des informations sur cette caractéristique figuraient dans les documents officiels du logiciel. La société a également refusé de commenter les raisons pour lesquelles elle a testé l’outil de détection des visages des minorités ethniques.

Cette découverte pourrait pousser le groupe Alibaba et le gouvernement communiste chinois dans une tempête publique de condamnation internationale pour violation des droits de l’homme

Alex Capri, chercheur et maître de conférences à l’Université nationale de Singapour, a déclaré que Washington lançait de nouvelles accusations contre les entreprises technologiques chinoises, ce qui laisse entendre que l’administration Trump cherche effectivement à se dissocier de la Chine dans le domaine de l’industrie technologique. 

Dans le contexte du lancement de l’initiative « Réseau propre », il n’est pas surprenant qu’Alibaba soit la prochaine entreprise chinoise à être sanctionnée par les États-Unis pour ses pratiques contre les droits humains.

 

Le secrétaire Mike Pompeo s’adresse aux médias. (Image : wikimedia / Domaine public)
Le secrétaire Mike Pompeo s’adresse aux médias. (Image : wikimedia / Domaine public)
 

Selon Voice of America (VOA), ou en français La Voix de l’Amérique, le professeur Lin Tsung-nan du département d’ingénierie électrique de l’Université nationale de Taiwan a souligné qu’en plus de l’initiative « Réseau propre », les États-Unis ont également de sérieux doutes sur la nature de l’entreprise privée d’Alibaba, surtout depuis que le fondateur Jack Ma a été officiellement « mis à la retraite » en septembre dernier, soulignant l’influence absolue du gouvernement communiste chinois sur les entreprises privées.

Il a déclaré : « Le programme de réseau propre au Département d’État des fournisseurs de télécommunications n’autorise pas les opérateurs téléphoniques à utiliser des équipements dangereux, comme Huawei, ZTE (équipement), etc, (les États-Unis) voudraient utiliser de l’infrastructure critique propre, du service Cloud propre, des applications propres, donc Alibaba serait interdit, cela est, en fait, sans surprise. »

L’administration Trump continue à sanctionner les entités et les fonctionnaires qui violent les droits de l’homme

En octobre 2019, le ministère américain du commerce a ajouté Hikvision, Dahua Technology, Tech Data, Kuangwei Technology, Shangtang Technology, MPC, Yixin Technology et Itu Technology, ainsi que le département de la sécurité publique de la région autonome ouïghoure du Xinjiang et le bureau de la sécurité publique du Xinjiang Production and Construction Corps à la liste des entités sanctionnées par les États-Unis.

Le 10 juillet 2020, le département américain du Trésor, en vertu du décret 13818, signé par le président Trump en décembre 2017 conformément à la loi Global Magnitsky Human Rights Accountability Act, a sanctionné Chen Guo, secrétaire du parti de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, Zhu Hailun, vice-président du comité permanent du Congrès du peuple de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, Wang Mingshan, directeur du département de la sécurité publique de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, et Huo Liujun, secrétaire du parti du département de la sécurité publique de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, de sorte que leurs avoirs aux États-Unis seront gelés et que leurs proches ne pourront pas entrer sur le territoire américain.

Le 20 juillet 2020, les États-Unis ont imposé des sanctions à onze autres entreprises chinoises, dont neuf étaient accusées d’avoir imposé le travail forcé aux ethnies minoritaires du Xinjiang, notamment Changji Yida Textile et Hefei Baolongda Information Technology. Les deux autres entreprises, Xinjiang Silk Road Huada Gene Technology et Beijing Liuhe Huada Gene Technology, ont été accusées d’avoir participé à la collecte et à l’analyse d’ADN de Ouïgours et d’autres minorités musulmanes.

Traduit par Yi Ming

Source : https://www.secretchina.com/news/b5/2020/12/17/956154.html

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.