Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, a publié son rapport annuel sur l'état de la sécurité des journalistes dans le monde. Le rapport référence la Chine et le Vietnam comme étant deux des pires pays d'Asie en matière d'emprisonnement de journalistes. Ces pays ont respectivement mis 48 et 12 personnes derrière les barreaux en 2019.
Emprisonnement de journalistes
Le rapport souligne que la consolidation politique de Xi Jinping, avec le renforcement du contrôle des médias, est un point clé de l'histoire de la Chine. Dans la région controversée du Xinjiang, où la Chine a détenu plus d'un million de Ouïghours dans des camps d'internement, de nombreux journalistes ont été arrêtés pour des articles qu'ils avaient publiés il y a plusieurs années.
«Sur les quatre affiliés à la maison d'édition publique Kashgar, qui publie des livres et des périodiques sur des sujets tels que la politique et l'évolution juridique et démographique, deux éditeurs avaient pris leur retraite au moins dix ans auparavant», a déclaré le CPJ (Radio Free Asia). À Hong Kong, une journaliste indépendante qui travaillait pour des médias chinois a été arrêtée en octobre après avoir écrit sur les manifestations en faveur de la démocratie. Elle a été inculpée de «provocation de troubles».
Au Vietnam, deux journalistes de Radio Free Asia ont été arrêtés, l'un d'eux ayant été enlevé en Thaïlande et ramené de force dans le pays. Quelques autres reporters qui travaillaient pour des journaux anticorruption et religieux ont également été mis en prison. La Chine et le Vietnam sont tous deux des nations communistes qui restreignent sévèrement les libertés individuelles de leurs citoyens et censurent les médias à leur avantage. Un autre rapport publié par le CPJ, intitulé One country, One censor (Un pays, Un censeur), souligne le danger croissant de voir Pékin tenter de manipuler les opinions mondiales en sa faveur.
Un autre rapport publié par le CPJ, intitulé One country, one censor (Un pays, un censeur), souligne le danger croissant de voir Pékin tenter de manipuler les opinions mondiales en sa faveur. (Capture d'écran / YouTube)
«L'ère de la censure totale que Xi Jinping a inaugurée en Chine après être devenu président en 2013 menace de plus en plus d'ébranler les libertés de la presse dont jouissent Hong Kong et Taiwan... Les publications et les chaînes de diffusion influencées par la Chine en sont venues à dominer la scène médiatique à Hong Kong, tandis qu'un secteur indépendant, morcelé et sous-financé, se bat pour son audience et ses revenus», a déclaré au Time, Steven Butler, coordinateur du CPJ pour l'Asie. Environ 50 % des principaux médias de Hong Kong ont des liens avec la Chine continentale.
Un nouveau code pour les journalistes
Pékin a récemment publié un code de déontologie actualisé pour les journalistes. Publié par l'Association des journalistes de Chine, le code a été mis à jour pour la dernière fois il y a environ dix ans, en 2009, soit trois ans avant l'accession de Xi à la tête du pays. Le dernier code est décrit en sept sections et couvre des domaines comme l'état d'esprit politique et la conduite personnelle, avec le message alarmant que les journalistes doivent servir la mère patrie, être loyaux envers le Parti communiste et maintenir l'autorité de l'Etat.
Le code d'éthique actualisé de la Chine pour les journalistes, délivre le message alarmant que les journalistes doivent servir la mère patrie, être loyaux envers le Parti communiste et maintenir l'autorité de l'État. (Pixabay)
Le nouveau code déclare que «les journalistes doivent s'assurer d’avoir la bonne mentalité lorsqu'ils couvrent des questions relatives aux affaires intérieures, le code leur demandant de «persister à armer l'esprit avec la pensée de Xi Jinping sur le socialisme avec les caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère». Conformément aux propres efforts de Xi pour renforcer le soft power du pays, le code exige des journalistes qu'ils «montrent une bonne image» lorsqu'ils font des reportages sur la Chine pour des audiences internationales», selon CNN.
Il demande aux journalistes d'interpréter «vaillamment» le système, la voie, la théorie, la culture, etc. de la Chine lorsqu'ils écrivent sur le pays, le Parti ou le peuple. Les journalistes sont encouragés à tirer parti des dernières technologies pour raconter l'histoire de la Chine et «guider» l'opinion publique sur Internet.
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : China and Vietnam Are the Worst Asian Countries for Journalists
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