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Chine. La Chine compte le plus grand nombre de journalistes détenus

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L’accusation la plus courante portée contre les reporters ouïghours détenus actuellement en Chine est le « séparatisme ». Sur les 47 journalistes emprisonnés en Chine, la moitié des détenus sont d’origine ouïghoure. (Image : wikimedia / Ccyber5 / Domaine public
 

Selon un rapport de Reporters Sans Frontières (RSF) et du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde entier a augmenté depuis l’année dernière. Les deux organisations citent la Chine comme étant le pays où le plus grand nombre de journalistes a été emprisonné cette année. Ce triste record est attribué à la Chine pour la deuxième année consécutive.

Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde est passé de 250 en 2019 à 274 au 1er décembre 2020, le plus grand nombre de reporters emprisonnés en Chine étant de 47. Cependant, pour Reporters Sans Frontières, qui calcule ses chiffres sur la base d’un critère différent, le nombre de journalistes emprisonnés en Chine s’élèverait à au moins 117.

Journalistes emprisonnés dans le contexte de la pandémie

« Un nombre record de journalistes ont été emprisonnés dans le monde en raison de leur travail en 2020, les pays autoritaires ayant arrêté de nombreux journalistes qui couvraient la Covid-19 ou l’instabilité politique », a déclaré le CPJ. En Chine plus précisément, quatre journalistes arrêtés en 2020 ont été emprisonnés en raison de leurs reportages sur la pandémie de coronavirus.

 

Zhang Zhan a été arrêtée en mars 2020 et condamnée le 28 décembre à quatre ans de prison pour ses reportages sur le virus du PCC à Wuhan. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Zhang Zhan a été arrêtée en mars 2020 et condamnée le 28 décembre à quatre ans de prison pour ses reportages sur le virus du PCC à Wuhan. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Les reporters chinois Cai Wei et Chen Mei, de Terminus 2049, ont republié des articles censurés par le Parti communiste chinois (PCC). On pense que leur arrestation est due à la publication d’articles sur le virus du PCC, car les accusations de « se quereller et provoquer des troubles » dont ils ont fait l’objet ont eu lieu après que près de 100 articles sur le virus aient été republiés par le journal fin 2019-début 2020.

Zhang Zhan, une ancienne avocate et reporter indépendante, et Zhou Weilin, un militant des droits de l’homme de l’ONG chinoise Weiquanwang, ont également été arrêtés en relation avec la publication d’articles sur le virus du PCC. Zhang Zhan s’était rendue à Wuhan au début de l’épidémie de Covid-19 et avait diffusé des vidéos sur les réseaux sociaux concernant les difficultés des hôpitaux à faire face à l’afflux de malades, avant son arrestation en mai 2020. Le 28 décembre, elle a été condamnée à quatre ans de prison.

Zhou Weilin a fait l’objet d’une arrestation en mars pour motif de « susciter des querelles et provoquer des troubles ». Son avocat pense que l’arrestation de Zhou Weilin fait suite à sa déclaration en faveur de Li Wenliang, le médecin qui a donné l’alerte sur la virulence du virus Covid-19.

Raisons des détentions

Cheng Lei, une journaliste australienne travaillant pour la China Global Television Network, contrôlée par le PCC, a été arrêtée en Chine en août de cette année pour des raisons de sécurité nationale, sur fond de tensions lors des négociations commerciales entre la Chine et l’Australie, le virus du PCC faisant partie des sujets de discussion animés entre les deux nations.

Les accusations les plus courantes portées contre les journalistes emprisonnés en Chine consistent à : « Mettre en danger la sécurité nationale », « se quereller et provoquer des troubles », « divulguer des secrets d’État », « subvertir le pouvoir de l’État » et « séparatisme ».

L’accusation la plus courante portée contre les reporters ouïghours détenus actuellement en Chine est le « séparatisme ». Sur les 47 journalistes emprisonnés en Chine, la moitié des détenus sont d’origine ouïghoure.

Expulsion des journalistes étrangers

En plus de resserrer son contrôle sur les médias publics et privés en Chine, le PCC a également cherché à limiter l’activité des journalistes étrangers à l’intérieur des frontières du pays.

Début 2020, Pékin a expulsé trois journalistes américains du Wall Street Journal en raison d’un article d’opinion intitulé : « La Chine est le véritable homme malade de l’Asie ». En réponse, l’administration Trump a désigné les médias contrôlés par le Parti - la Télévision centrale chinoise, le China News Service, le People’s Daily et le Global Times - comme des missions étrangères opérant aux États-Unis, une mesure les soumettant à des restrictions d’exploitation. Le nombre de journalistes chinois travaillant pour les médias d’État aux États-Unis a été plafonné de 160 à 100.

En représailles, la Chine a ensuite expulsé les journalistes américains travaillant pour le New York Times, le Wall Street Journal de News Corp, et le Washington Post, leur donnant dix jours pour rendre leur carte de presse.

Le désaccord entre les États-Unis et la Chine se poursuit. En décembre, Fan Haze, une journaliste de nationalité chinoise travaillant pour Bloomberg, a été arrêtée à Pékin, sous l’accusation de « mise en danger de la sécurité nationale ».
 

Traduit par Fetty Adler

Version en anglais : China Had the Most Jailed Journalists in 2020
 

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