La Chine possède une base de données sur les physiciens nucléaires américains
Il a récemment été rapporté que la société chinoise Zhenhua a constitué une vaste base de données de millions de personnes du monde entier occupant des postes clés. L’une des base de données ayant fait l’objet d’une fuite contient les profils de plus de 16 000 militaires des États-Unis, d’Australie, de Grande-Bretagne
Base de données chinoise
La base de données ayant fait l’objet d’une fuite contiendrait des informations sur 2,4 millions de personnes. Ce qu’il y a surprenant c’est que cette base de données n’est pas composée principalement d’informations volées à des personnes ou obtenues par des moyens secrets. Au lieu de cela, la plupart des informations sont accessibles au public. « L’agrégation de données open source à grande échelle est considérée comme la principale valeur ajoutée de la base de données Zhenhua, car elle peut provenir de liens familiaux et professionnels, utiliser le suivi de localisation des médias sociaux, et potentiellement être combinée avec d’autres bases de données volées par l’armée de cyberpirates de Pékin », selon le Financial Review.
Les profils militaires sont largement axés sur les experts techniques qui ont rompu leurs engagements militaires et mènent maintenant une vie civile. La plupart des informations sur ces experts sont accessibles à partir de leurs profils LinkedIn qui mentionnent leur historique d’emploi. Par exemple, une des personnes figurant dans la base de données ayant fuité a oeuvré pendant cinq ans dans un laboratoire nucléaire qui travaille exclusivement pour la marine américaine. La base de données a enregistré à partir de son profil LinkedIn que la personne a effectué des recherches appliquées sur les matériaux utilisés dans les réacteurs nucléaires.
Neil James, directeur exécutif de l’Association de défense australienne, a souligné que les messages postés sur les médias sociaux par des individus ne sont généralement pas considérés comme un problème par les militaires. Cependant, lorsque de telles informations ouvertes sont agrégées à grande échelle, des problèmes surgissent. Il note qu’une telle agrégation peut transformer des données non classifiées en données classifiées. Michael Shoebridge, expert en défense à l’Institut australien de politique stratégique, a averti que des ensembles de données aussi énormes ont le potentiel de stimuler considérablement les efforts d’espionnage de Pékin à l’étranger. Il peut être extrêmement précieux de combiner des données open-source à des ensembles particuliers de données classifiées, chose que selon Michael Shoebridge, de nombreux pays ont tendance à négliger.
Il peut être extrêmement précieux de combiner des données open-source à des ensembles particuliers de données classifiées. (Image : pixabay / CC0 1.0)
La base de données contient des informations privées sur des centaines de personnes importantes en Inde, un pays contre lequel la Chine a intensifié son agressivité militaire ces derniers temps. La plupart de ces personnes ont été accusées d’activités telles que la corruption, le trafic d’or, d’armes ou d’animaux sauvages, la criminalité financière et le terrorisme. Pékin cherche clairement à utiliser ces personnes dans des opérations spécifiques en exploitant les informations dont elle dispose sur elles. L’accès à la base de données a été fourni par le professeur Chris Balding, un académicien américain qui a travaillé en Chine jusqu’en 2018 et a quitté le pays en raison de préoccupations concernant sa sécurité physique.
La capacité nucléaire chinoise
L’un des derniers rapports de Global Data, une société d’analyse basée au Royaume-Uni, montre que la Chine est sur la voie de dépasser les États-Unis en matière de capacité nucléaire d’ici 2026. Le rapport prévoit l’ajout de 160 GW de capacité nucléaire dans le monde entre 2020 et 2030, dont plus de la moitié en Chine. Au cours de cette décennie, 76 GW de capacité nucléaire seront mis hors service.
La Chine est en voie de dépasser les États-Unis en capacité nucléaire d’ici 2026. (Image : pixabay / CC0 1.0)
L’amiral Charles Richard, chef du Commandement stratégique des Etats-Unis, en charge de l’arsenal nucléaire américain, a récemment exprimé ses inquiétudes face au développement constant des prouesses militaires de la Chine. Il a averti que l’une des priorités de la Chine est d’augmenter son stock nucléaire. L’amiral Richard a noté que la Chine a maintenant la capacité de menacer les côtes américaines à partir d’un sous-marin lanceur de missiles balistiques. Un rapport du Pentagone estime que le nombre de têtes nucléaires actuelles de la Chine se situent juste au-dessus de 200.
Traduit par Gabriel Olamsaint
Version en anglais : China Owns Database of American Nuclear Scientists
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