Autrefois, la liberté d’expression et le respect entre personnes ayant des opinions divergentes existaient dans le monde occidental : puis, une chose terrible s’est produite. Où est passée cette liberté ? Les réseaux sociaux nous permettaient de nous exprimer librement et de partager des opinions, mais au fil des années, ils se sont mués en piège horrible.
Quand j’étais adolescent et qu’Internet était très peu connu, les gens avaient l’habitude de se parler, de se rencontrer, d’échanger des idées et, parfois même d’entrer en conflit - tout cela, face à face. A l’époque, seule une minorité avait accès aux médias publics.
Lorsque Internet et les médias sociaux sont devenus populaires, d’un coup, tout le monde a commencé à avoir sa petite part de «célébrité». En seulement 10 ans, nous avons tous pris l’habitude d’afficher tout ce que nous aimons, pensons et faisons : Nous sommes tous devenus des personnalités publiques. C’était le début du déclin de notre société et l’arrivée d’un ramassis d’inepties.
Passer d’exprimer ses idées à être autorisé à calomnier les autres a été incroyablement rapide et les réseaux sociaux sont rapidement devenus une source de haine et d’intolérance. Mais sous la surface, ils sont aussi devenus l’une des armes les plus efficaces entre les mains de quelques grands potentats, qui non seulement ont accès à toutes nos données privées, mais sont également capables de mener et d’utiliser les foules à leur profit.
Il est vite devenu évident à quel point il était facile de répandre des mensonges, de fausses nouvelles et de l’information biaisée afin de créer de la peur, des conflits et de poursuivre des intérêts ciblés. Les réseaux sociaux peuvent dénigrer ou construire l’image de quelqu’un en quelques jours, ainsi que détruire les principes éthiques et les valeurs morales et les remplacer par de nouveaux principes fabriqués de toutes pièces. En un clin d’œil, des choses qui étaient clairement reconnues et acceptées comme mauvaises sont devenues justes et ont été imposées à notre société en tant que «culture». Les médias peuvent favoriser certaines idéologies et en discréditer complètement d’autres en soulignant, en déviant, en déformant, en minimisant et même en cachant certains faits ou concepts, en fonction des personnes concernées.
Tout à coup, cette liberté d’expression dont nous étions si fiers s’est transformée en prison, où beaucoup préfèrent garder le silence pour éviter d’être submergés et écrasés par les propos blessants, les menaces et la haine. Le paradoxe est que, d’une part, chaque mot doit être soigneusement réfléchi et pesé car, au nom du politiquement correct, tout peut être perçu et qualifié d’«offensant», mais d’autre part, les gens peuvent insulter, menacer et juger autrui.
Tout à coup, cette liberté d'expression dont nous étions si fiers s'est transformée en prison, où beaucoup préfèrent garder le silence pour éviter d’être submergés et écrasés par les propos blessants, les menaces et la haine. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Les conflits sont souvent causés intentionnellement et utilisés pour diviser les gens, détruire les structures sociales existantes et créer de l’instabilité à l'avantage de quelques potentats agissant en coulisse. Comme de nombreux médias servent les intérêts des grandes puissances, il est de plus en plus difficile de détecter des informations impartiales. Il s’agit d'une nouvelle guerre mondiale menée grâce à la technologie et à la désinformation.
L’un des objectifs de tout ce scénario est de rééduquer les gens en les rendant incultes. La création de faux besoins, le remplacement des valeurs et des principes traditionnels authentiques par de faux mauvais principes fondés sur l’avidité, l’image, le pouvoir et le vice, la destruction de tout ce qui est sacré par l’idolâtrie et le culte de la science au-delà de tout principe éthique, ce sont les armes avec lesquelles nous sommes tous bombardés, sans même nous en rendre compte. Tout et tout le monde est devenu «bon à jeter», et on nous enseigne que, pour satisfaire nos besoins et nos désirs, on est autorisé, et qu’il est justifié, d’utiliser tous les moyens, juste parce que c’est possible.
Tout le monde peut, en une journée, écrire un livre, devenir un héros ou un modèle - tout ce dont on a besoin, c’est de bonnes compétences en marketing, ou d’avoir quelques contacts qui en disposent. Avoir quelque chose de significatif à dire n’est plus important, ce qui compte, c’est l’image que l’on est capable de donner. L’image est souvent pré-conçue, développée et rendue publique comme étant réelle, tout comme n’importe quel autre article jetable. Tout est à vendre. Tout est une question d’apparence et de publicité. Notre société loue et glorifie les abjections comme si c’était de l’or et nous tombons tous dans le panneau parce que tout ce qui est promu publiquement doit être vrai et vaut la peine d’être suivi - théories, gens, valeurs, objets, vices – tout ce fatras dans le même grand sac.
Nous voilà donc dans un monde grotesque de marionnettes kardashiennes, où le spectateur commun regarde avec passion et obsession toutes sortes d’émissions de télé-réalité, croyant de plus en plus que c’est ainsi que devrait être la vie, enviant et convoitant la couverture d’un livre vide.
Notre société est devenue aveuglément dépendante des équipements technologiques, affichant publiquement tout ce que nous faisons, mangeons, voyons et pensons – en dépit du fait que nous sommes de moins en moins capables de vraiment «penser». À cela s’ajoute le droit de se dénigrer mutuellement, dans un monde qui n’a plus de frontières physiques ni morales.
En quelques années, notre liberté s’est transformée en esclavage et abomination, parce qu’un écran d’ordinateur n’a pas d’yeux pour communiquer et nous oublions que, derrière cet écran, nous sommes tous des êtres humains.
Un écran d’ordinateur n’a pas d’yeux pour communiquer et nous oublions que, derrière cet écran, nous sommes tous des êtres humains. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Si nous faisions un seul pas en arrière et regardions dans quel monde fou et absurde nous sommes englués, tout nous paraîtrait beaucoup plus clair, mais nous sommes tellement plongés dans cette fange que nous sommes contraints de suivre le courant. Il serait si facile de renverser la vapeur, d’utiliser les médias pour transmettre des messages positifs, de se construire les uns les autres au lieu de détruire et d’abuser, mais ce n’est hélas pas le but de certaines puissances.
L’espoir est que nous nous réveillions, que nous retrouvions un esprit clair, la volonté, le pouvoir et la capacité de regarder en nous-mêmes et de renouer avec notre nature humaine authentique et bienveillante, car la tradition et les bonnes valeurs ne seront jamais démodées et obsolètes comme certains voudraient nous le faire croire.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Vision Times.
Traduit par Marlène Deloumeaux
Version en anglais : Social Media Vs Freedom of Speech
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