L’astronomie chinoise a une histoire qui s’étend sur plusieurs millénaires. Et tout comme les anciens Indiens, Perses et Grecques ont joué un rôle important dans le développement de l’astronomie à travers le monde, les Chinois ont également fait de nombreuses contributions significatives dans ce domaine.
Les premiers développements
La première preuve de la pratique de l’astronomie par les Chinois provient d’une tombe datant d’environ 4000 av. J-C. qui contient des inscriptions qui montrent des symboles astronomiques. On pense que les Chinois utilisaient les étoiles circumpolaires comme outils pour cartographier le ciel.
Une preuve plus solide provient d’une boîte laquée datant de 433 av. J-C. qui montre les noms de toutes les 28 maisons du ciel telles que décrites par les premiers astronomes chinois. On pense également que les Chinois utilisaient un cycle de 60 années, comprenant 10 troncs et 12 branches, et ce dès 2 600 av. J-C.
L’objectif principal des premiers astronomes était de calculer le temps. Ils avaient également à prédire les dates des éclipses lunaires qui allaient avoir lieu, en y manquant ils auraient été décapités par ordre de l’empereur. De plus, on attendait des astronomes qu’ils annoncent le premier jour de chaque mois. Les siècles passants, les astronomes chinois ont commencé à s’éloigner de telles recherches simplistes et au lieu de cela ont commencé à explorer un petit peu plus l’univers.
Les dynasties Tang et Song
L’astronomie chinoise a prospéré sous les dynasties Tang et Song. C’était durant la période Tang que les astronomes chinois ont calculé que l’année contenait environ 365 jours. Ceci est étrangement proche des calculs modernes, lesquels montrent seulement un écart d’environ une minute avec ce chiffre. Ce calcul a également été utilisé comme base pour l’un des calendriers lunisolaires les plus populaires et précis de ce temps-là, le calendrier Daming.
La dynastie Song (960 à 1279 av. J-C.) est, quant à elle, bien caractérisée par la construction d’un grand nombre d’observatoires, le plus célèbre parmi eux étant un planétarium qui se targue de 28 constellations et de plus de 1400 étoiles.
Une carte des étoiles de la projection du pôle sud pour la voûte céleste par Su Song (1020-1101), un scientifique et ingénieur mécanicien chinois de la dynastie Song. (Image : wikimedia / CC0 1.0)
Personnages remarquables
Quelques-uns des anciens astronomes chinois les plus remarquables comptaient des gens comme Gan De, Shi Shen, Shen Kuo et Guo Shoujing. On estime que Gan De a vécu au 4ème siècle av. J-C. Il est la première personne dans l’histoire humaine à avoir compilé un catalogue d’étoiles. En fait, il précède de deux siècles les catalogues créés par Hipparque de Grèce. Il est dit que Gan De a achevé le catalogue des étoiles avec son contemporain Shi Shen. On lui attribue également d’avoir été la première personne à avoir observé l’activité des tâches solaires.
Tandis que, Shen Kuo (1031-1095), un homme d’État de la dynastie Song, a découvert le vrai nord en utilisant des aiguilles magnétiques. Ceci a essentiellement rendu les compas hautement précis pour la navigation. L’Europe a dû attendre 400 autres années avant que le concept de « vrai nord » soit découvert pour son usage en navigation. Une autre découverte majeure doit être mise au crédit de Guo Shoujing (1231-1316), qui a été en mesure d’utiliser un cadran solaire adapté pour calculer la durée d’une année en moins de 30 secondes.
Influences extérieures
L’astronomie chinoise doit également beaucoup aux influences extérieures, spécifiquement de l’Inde, la Perse et plus tard de l’Europe. L’influence indienne a commencé avec l’arrivée du bouddhisme. Et durant la dynastie Tang, l’astronomie indienne avait fait d’énormes percées dans l’esprit des Chinois. En fait, le directeur de l’observatoire astronomique national de la dynastie fut à une époque un Indien du nom de Gautama Siddha. Les travaux du mathématicien et astronome indien Aryabhata ont également été transcrits en chinois durant cette période.
L’influence perse dans l’astronomie chinoise est également forte. En fait, le savant de Genghis Khan, Yelu Chucai, a visité la Perse en 1210 pour étudier leur calendrier, lequel fut plus tard utilisé dans l’empire mongol. Kublai Khan a amené des astronomes perses à Pékin de manière à établir un centre éducatif pour enseigner l’astronomie et également pour y faire construire un observatoire.
Alors que l’occident commençait à explorer les mers au 16ème siècle, il est entré en contact avec la Chine et a commencé à influencer les théories d’astronomie prévalant dans le pays. Un grand rôle a été joué par les missionnaires jésuites, qui même s’ils ne le voulaient pas le faire, ont finalement divulgué en Chine les connaissances en astronomie de Galilée, de Copernic et de Tycho Brahe.
Un instrument d’astronomie en bronze sur un socle orné d’un dragon debout, construit par des prêtres jésuites à partir d’un objet original Chinois, de l’ancien Observatoire de Pékin. (Image : Welcome Collection / wikimedia / CC BY 4.0)
Instruments développés
Les astronomes chinois ont également construit plusieurs nouveaux instruments qui ont significativement contribué à la compréhension de l’astronomie. Le premier d’entre eux est la Sphère Armillaire, laquelle dit-on a été en usage en Chine au moins jusqu’au 1er siècle av J-C., d’autres ajouts à la sphère comprennent l’Anneau Équatorial Fixe par Geng Shou et les Anneaux de l’Horizon et Médians par Zhang Heng.
Un autre instrument développé vers 1276 av. J-C par Guo Shoujing est l’Armillaire Épurée, laquelle s’est avérée plus utile et plus facile d’utilisation que la Sphère Armillaire traditionnelle disponible durant cette période. Zhang Heng est également connu pour avoir créé la version hydraulique de la Sphère Armillaire.
Traduit par Constance Ladoux
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