Les fêtes de Noël, de la Saint Sylvestre, du Nouvel An chinois et bien d’autres encore jalonnent le temps au fil des années. Faut-il perpétuer ces traditions ? Sont-elles encore vivaces ?
Qu’est-ce-que la tradition ?
La tradition est une « action, façon de transmettre un savoir concret ou abstrait de génération en génération par la parole, par l’écrit ou l’exemple », selon la définition du CNRTL (Centre National de Ressources textuelles) Le mot « tradition » vient du latin « traditio » dérivé du verbe « tradere » qui signifie « faire passer à un autre, livrer, remettre ».
En matière de tradition c’est la transmission qui importerait ainsi que l’effet de cette transmission dans le présent, d’où la nécessité d’un canal humain à en croire les propos de Tiphaine Liu, Docteur en Sciences de l’Education, dans l’article intitulé : « La tradition est donc un acte social qui passe par un rituel social ».
Comment se présentent les traditions ?
Les traditions se présentent sous des formes diverses : elles sont aussi bien familiales que géographiques (traditions propres à une nation, une ville un groupe social). Il existe également des traditions religieuses, culturelles, etc.
La tradition de l’arbre de Noël qui remonte au Moyen Âge s’est généralisée au XIXème siècle. Introduite sur le sol britannique par le prince Albert sous la reine Victoria, cette tradition fut diffusée en France par les immigrés d’Alsace et de Lorraine après 1870 d’après « Le Noel des Alsaciens ». L’origine de l’arbre de Noël est attribuée à un rite païen datant de l’antiquité. Au moment du solstice d’hiver un arbre symbole de vie éternelle était honoré.
La galette des rois fait partie des traditions typiquement françaises. Elle est consommée en France, en Suisse, au Québec, en Belgique et au Luxembourg le premier dimanche après le 1er janvier ou le 6 janvier suivant les pays. Dans la Rome antique il était d’usage de tirer au sort le roi d’un jour grâce à une fève placée dans un gâteau. Cette coutume avait lieu pendant les « Saturnales romaines » situées entre la fin du mois de décembre et le début du mois de janvier.
Quant au « Nouvel An chinois » , il est célébré entre le 21 janvier et le 19 février du calendrier grégorien en Chine continentale , à Taïwan, Hong Kong et Macao. Le calendrier chinois étant basé sur la Lune, la date est mobile.
« Selon la légende, cette célébration a commencé il y a plus de 3 000 ans sous la dynastie Shang (1600-1046 av. J.-C.) » d’après l’article de Vision Times daté du 9 janvier 2020.
Cette fête, aussi importante que Noël et la Saint Sylvestre en Occident dure 15 jours. Il s’agit de chasser le monstre Nian du Nouvel An, de prononcer des vœux pour une année bénie le mot « Nian » serait à l’origine du mot signifiant « année » en chinois.
Quelle que soit leur origine, les traditions se rattachent à un certain symbolisme et aux valeurs correspondantes.
Le port du costume traditionnel en particulier renforce l’idée d’appartenance à un groupe et le costume serait l’équivalent d’une véritable carte d’identité. (Image : Gabriel LE NAOUR / Pixabay)
Tradition et fonction identitaire
« Chaque tradition semble unique et de ce fait constitutive de l’identité du groupe social concerné », explique Tiphaine Liu, dans l’article « La tradition est donc un acte social qui passe par un rituel social ».
Le maintien des traditions renforcerait l’identité culturelle. Lors de la vingt-cinquième session de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, tenue à Paris du 17 octobre au 16 novembre 1989, l’UNESCO incitait les gouvernements à « sauvegarder » la culture traditionnelle en tant que « puissant moyen de rapprochement des différents peuples et groupes sociaux et d’affirmation de leur identité culturelle ».
Le port du costume traditionnel en particulier renforce l’idée d’appartenance à un groupe et le costume serait l’équivalent d’une véritable carte d’identité. L’UNESCO préconise de valoriser la transmission des savoirs et savoir-faire traditionnels pour éviter la disparition des traditions face au développement de la mondialisation.
Fonction éducative des traditions
La transmission inhérente aux traditions diverses leur confère une vocation pédagogique. Le conte, l’élément le plus connu de la tradition orale permet à la famille de communiquer aux plus jeunes les valeurs morales du groupe et d’orienter leur comportement futur. Une étude rapportée par la psychologue Delphine Thomas sur le site carnet 2psycho.net montre que les contes peuvent influer sur le comportement moral des enfants. Le rapport datant du mois de septembre 2014 évoque une expérience conduite sur des enfants âgés de trois à sept ans. Ces derniers se montrent plus honnêtes après avoir écouté une histoire où le héros a été récompensé pour ses bonnes actions.
Le respect de la tradition et de ses valeurs s’inscriraient comme un rempart contre les tensions du présent et permettraient de se tourner résolument vers l’avenir. (Image : My pictures are CC0. When doing composings: / Pixabay)
La tradition : un rituel fédérateur ?
Les psychologues et les éducateurs reconnaissent les bienfaits des traditions familiales. Loin d’être une simple routine, la tradition s’instaure en rituel qui fortifie et fédère. Les rituels familiaux « contribuent au développement social, affectif et intellectuel du tout-petit, car les rituels le sécurisent et lui donnent de l’assurance en tant qu’individu et membre d’une famille ». Ainsi s’exprimait l’équipe de Naître et grandir, un magazine canadien destiné aux parents dans une publication du mois de décembre 2016.
Le mois de décembre 2020 n’échappe pas à la morosité ambiante créée par la propagation du virus de Wuhan. Cependant face à la crise sanitaire, l’engouement pour les préparatifs de Noël n’aurait pas diminué.
Le respect de la tradition et de ses valeurs s’inscriraient comme un rempart contre les tensions du présent et permettraient de se tourner résolument vers l’avenir.
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