Le Soushen Ji est un recueil. Il s’agit d’une compilation de légendes chinoises, de nouvelles et d’anecdotes qui porte sur les dieux, les fantômes et des phénomènes surnaturels. Une traduction possible mais approximative de Soushen Ji serait : « À la recherche du sacré » ou « À la recherche du surnaturel ».
L’histoire des trois petites hirondelles et des fils de Zhou
Nous vous présentons ici la légende des trois petites hirondelles et des fils de Zhou.
Il était une fois un érudit nommé Zhou qui avait trois fils. Ses trois fils étaient grands, ils avaient presque vingt ans. Du son sortait de leurs bouches, mais ils ne pouvaient parler. Un jour, un visiteur passa devant la maison de Zhou et demanda un verre d’eau. En attendant le verre d’eau, le visiteur entendit la voix des trois fils. Il demanda alors : « À qui appartiennent ces voix ? » Zhou a répondu : « Ce sont les voix de mes fils: ils peuvent faire du bruit avec leurs bouches, mais ils ne peuvent pas parler... »
L’invité suggéra à Zhou de chercher en lui-même ce qui aurait pu être à l’origine de cela. La remarque de l’étranger le frappa. Il se dit : « Ce n’est pas une personne ordinaire.» Après un moment de réflexion, Zhou répondit : « Je ne vois vraiment pas quelle fut mon erreur. » L’inconnu insista : « Essayez de remonter plus loin. Vous souvenez vous d’un événement particulier de votre jeunesse ? »
« Je me souviens d'un incident qui s’est produit lorsque j’étais jeune. Il y avait un nid d'hirondelle au-dessus du lit où je dormais. Trois petites hirondelles y logeaient. » (Image : Marie-Ann Daloia / Pixabay)
Zhou suivit ces conseils, et fouilla encore plus loin dans son passé. Quelques minutes plus tard, il déclara : « Je me souviens d'un incident qui s’est produit lorsque j’étais jeune. Il y avait un nid d’hirondelle au-dessus du lit où je dormais. Trois petites hirondelles y logeaient. La mère était souvent loin du nid pour chercher de la nourriture à apporter à ses petits. À son retour, les petites hirondelles ouvraient le bec et tendaient le cou en direction de leur mère afin qu’elle puisse y placer la nourriture. »
« Chaque jour, en l’absence de la mère, je mettais mes doigts dans le nid, les oisillons me le permettaient. Un jour, j'ai pris trois cafards et je les ai posés dans le nid. Les petites hirondelles en ont toutes mangés. Elles sont mortes. Ce jour-là, quand la mère est revenue nourrir ses petits, comme à son habitude, les petits ne gazouillaient plus. Seul régnait un grand silence. Lorsque la mère hirondelle s’est rendu compte qu’ils étaient morts, elle a poussé un cri strident, désespéré, et s’est envolée. »
« Lorsque la mère hirondelle s’est rendu compte qu’ils étaient morts, elle a poussé un cri strident, désespéré, et s’est envolée. » (Image : Bolina / Pixabay)
« Avec le recul, je regrette maintenant ce que j’ai fait à l’époque. » Après une écoute attentive, le visiteur annonça qu’un lien pouvait existait entre cette histoire, et l’état des fils de Zhou : « Il semble que l’on vous ait donné le moyen de vous repentir de vos péchés. En vous penchant sur vos actions passées, un sentiment de culpabilité est né. Il représente le fondement de l’expiation de vos actes répréhensibles. Les péchés repentis peuvent être effacés ».
Le visiteur remercia son hôte pour son hospitalité et poursuivit son chemin. Peu de temps après, Zhou remarqua un changement. Ses trois fils ne faisaient plus de bruit: ils étaient capables de s’exprimer.
L’histoire des fils de Zhou et des trois hirondelles révèle une morale profonde. Les gens capables de rechercher en eux-mêmes leur propre erreurs se repentent, et leurs erreurs sont alors pardonnés par les cieux. Selon les religions et les enseignements du Bouddha, quand une personne commet des actes répréhensibles, comme frapper ou blesser un être au hasard, cette personne contracte une dette qu’elle doit expier dans sa vie présente ou future.
Dans le cas de Zhou, la mère hirondelle subit une grande perte: elle perd ses petits. L’état des fils de Zhou, qui ne savaient pas parler et émettait des sons semblables à des gazouillis, était aussi une souffrance pour Zhou. Il était en train de rembourser une dette qu’il avait contractée dans son enfance. Pourtant, après s’être examiné lui-même et avoir observé la qualité morale de ses actes passés, il s’est rendu compte de la grande erreur qu’il avait commise. En conséquence, il a également expié sa faute et la situation qui l’affligeait s’est arrangée.
Traduit par Lia Suzuran
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