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Tradition. La sagesse de Yan Zi

CHINE ANCIENNE > Tradition

Yanzi aida une jeune dame à sauver son père en persuadant le roi Qi Jinggong. (Image : Zhi Qing / Secretchina)
 

Lors de la période des Printemps et Automnes, Yan Zi était un haut responsable de l’État de Qi. Yan Zi était réputé pour son pouvoir de persuasion. L’empereur aimait beaucoup l’eucalyptus situé à l’entrée du palais et avait ordonné aux fonctionnaires d’en prendre soin. Une pancarte à côté de l’arbre indiquait : « Quiconque touchera cet arbre sera emprisonné, et quiconque le blessera sera tué. » Les habitants de la ville avaient tellement peur de l’arbre qu’ils s’en tenaient éloignés.

Un jour après avoir trop bu, un homme toucha l’eucalyptus et fut pris sur le fait. Lorsque l’Empereur le sut, il entra dans une colère noire. Il déclara : « Cet homme est le premier à oser violer ma règle et doit être sévèrement puni. »

La fille de l’ivrogne apprit que son père avait été arrêté. Elle voulut le sauver. Alors elle rendit visite à Yan Zi et lui dit : « Je suis une pauvre femme de la campagne et je souhaite être votre concubine. »

Yan Zi l’écouta et lui répondit en souriant : « Je dois y réfléchir calmement : suis-je un homme qui plaît aux femmes ? Je suis déjà un vieil homme aux cheveux gris et pourtant une belle femme vient me voir. Je pense que vous êtes en détresse et que vous voulez mon aide. Ne vous inquiétez pas, confiez-vous. »

Alors, la femme lui raconta comment son père s’était enivré et avait touché par erreur l’eucalyptus. Yan Zi l’écouta et promit de l'aider.

Le lendemain matin, Yan Zi déclara à l’empereur Jing Gong : « Selon les dires, ceux qui confisquent la richesse d’autrui sans raison sont des tyrans. Les gens sont si attachés aux objets matériels qu’ils leur accordent la même valeur qu’au monarque. Voilà qui est anormal. Tuer des innocents? Rien de plus brutal. Ces trois éléments sont désastreux pour le royaume. Vous convoitez la richesse du peuple pour satisfaire vos propres envies. Vous agissez en tyran. Vous aimez tant l’eucalyptus que vous accrochez un panneau afin d’effrayer les gens. L’arbre devient aussi précieux que vous. N’est-ce pas déplacé? Selon vous, celui qui osera toucher cet arbre devra être condamné. Mais tout ceci ne s’accorde guère avec la loi nationale. Ne nuisez-vous pas au peuple en agissant de la sorte ? Ces trois fléaux vous accompagnent. J’ai bien peur que dans ces conditions, vous ne puissiez régner correctement à l’avenir. »

Yan Zi s’exprima face à l’empereur sans ambages et ne montra aucune pitié. L’empereur Jing Gong resta sans voix, puis dit : « Vous avez raison. Si vous n’étiez pas venu me faire la leçon, j’aurais commis une grave erreur. Je suivrai votre conseil. » L’empereur Jing Gong ordonna donc à l’officiel chargé de la protection des arbres de retirer le panneau, supprima l’interdiction et relâcha l’homme qui avait touché l’arbre.

 

Traduit par Lia Suzuran

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