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Sagesse. La loyauté, même après la mort

CHINE ANCIENNE > Sagesse

Les chinois croyaient que c’étaient les divinités qui avaient le dernier mot au sujet de la destinée de chacun et non les mortels. (Image : Pixabay / CC0 Creative Commons)
 

Il y a bien longtemps en Chine, les veuves qui prenaient la décision de ne pas se remarier, étaient considérées comme des modèles de loyauté et de chasteté. Les chinois croyaient que c’étaient les divinités qui avaient le dernier mot au sujet de la destinée de chacun et non les mortels. Ce principe est illustré dans un conte populaire à l’origine du proverbe : « Tout comme la pluie tombe du ciel, votre mère doit se marier. » (天要下雨  娘要嫁人)

Dans la croyance des chinois, c’étaient les divinités et non les mortels qui avaient le dernier mot au sujet de la destinée de chacun. Ce principe est représenté dans un conte populaire à l’origine du proverbe : « Tout comme la pluie tombe du ciel, votre mère doit se marier. »

Autrefois, vivait un érudit du nom de Zhu Yaozong. Son père était décédé alors qu’il n’avait que douze mois, laissant sa mère l’élever seule.

Yaozong était le disciple d’un professeur du nom de Mr. Zhang et il avait démontré qu’il était un élève capable sous l’instruction stricte de ce professeur. A dix-huit ans, il avait atteint le plus haut niveau et avait réussi à obtenir une audience devant l’empereur. Ce dernier fut tellement impressionné par les réalisations du jeune homme qu’il lui arrangea un mariage avec une princesse.

À ce moment-là, le jeune homme pensa à sa mère, qui était restée célibataire pour son bien. Ainsi, il a parlé à l’empereur des sacrifices de sa mère. Touché par l’histoire, l’empereur ordonna immédiatement qu’un édifice soit érigé dans la ville natale du jeune homme, en l’honneur de sa chaste mère.

Cependant, lorsque Yaozong retourna chez lui et annonça la nouvelle à sa mère, la joie de celle-ci se transforma en inquiétude. En effet, lorsque son fils s’était absenté dans la capitale, Mr Zang et elle devinrent très proches. Ils s’étaient fiancés et préparaient leur mariage.

Choqué, Yaozang se précipita devant sa mère et pleura : « Mère, si ce que tu dis est vrai, cela veut dire que j’ai trompé l’empereur et que j’ai commis un crime. »

Sa mère commença aussi à pleurer. Elle savait combien il était grave de tromper l’empereur. Finalement, elle conclut : « Laissons le ciel décider de notre sort. » Elle prit une de ses jupes de soie et la donna à Yaozong en lui disant : « Mon enfant, demain, tu laveras cette jupe. Si elle sèche avant la nuit, j’annule mon engagement. Si elle demeure mouillée, alors il faudra nous laisser poursuivre notre démarche. » Yaozong obéit aux instructions de sa mère.

Le jour suivant, le ciel était clair et lumineux. En lavant la jupe, le jeune homme pensa joyeusement que par ce beau temps, il pouvait faire sécher non pas une mais une dizaine de jupes. Cependant, alors qu’il suspendait le vêtement, des nuages annonçant l’orage se rassemblèrent à l’horizon. En peu de temps, il se mit à pleuvoir. A minuit, la jupe était trempée.

Lorsqu’elle vit la jupe, la mère déclara : « Tout comme la pluie tombe du ciel, votre mère doit se marier. Tu ne peux t’opposer à la volonté du ciel. »

Lorsqu’il retourna dans la capitale impériale, Yaozong raconta la vérité à l’empereur et lui révéla aussi la décision qui avait été prise par le ciel. Il se prépara ensuite à recevoir une sanction.

Après avoir entendu l’histoire, l’empereur réfléchit puis déclara : « Ce mariage a été arrangé par le ciel. Ne nous en mêlons pas. »

C’est ainsi que : « Tian yao xia yu, Niang yao jia ren » est devenue une expression indiquant que ce qui a été prédestiné ne peut pas être changé.

 

Traduit par Laïla Hachimi

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