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Monde. Un paramilitaire américain va installer un centre de formation de sécurité dans le Xinjiang

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Un contrôle d'identité dans la province du Xinjiang.

 

Frontier Services Group (FSG), société d’assurances et de logistique basée à Hong Kong et cofondée par l’ancien fournisseur de services militaires américain Erik Prince, serait impliquée dans la création d’une base de formation dans la région du Xinjiang en Chine. Cet endroit est un passage important pour la Nouvelle route de la soie (BRI en anglais) et a connu de grandes tensions ces dernières années, le régime chinois persécutant la population ouïghoure de la région.

 

Centre de formation du Xinjiang

FSG a précédemment formé des spécialistes de la sécurité à l'étranger pour plusieurs sociétés chinoises et a également participé activement à la formation de policiers et de militaires chinois. En tant que partie essentielle de la BRI, le Xinjiang a connu une augmentation rapide de la demande de services de sécurité.

Pour s'installer au Xinjiang, FSG aurait signé un accord avec le parc industriel de Kashgar Caohu situé dans la partie sud de la région. Des représentants de CITIC Guoan Construction et de Tumxuk City ont assisté à la cérémonie de signature. Toutefois, le type de formation qui serait dispensé dans le centre n’a pas été révélé.

La ville de Tumxuk est gérée par le Corps de production et de construction du Xinjiang, un groupe paramilitaire largement dirigé par la communauté chinoise han, l'ethnie majoritaire en Chine. Le groupe avait initialement été envoyé dans le Xinjiang dans les années 1950 pour sécuriser la région et y installer des fermes et d'autres établissements. Aujourd'hui, le corps d'armée agit comme un gouvernement parallèle, fonctionnant conjointement avec les autorités locales.

FSG investira près de 40 millions de yuans (environ 6 millions de dollars) dans le centre, qui devrait avoir une capacité de formation de 8 000 personnes par an.

 

Erik Prince, ancien fournisseur de services militaires américain et fondateur de la société Frontier Services Group (FSG), basée à Hong Kong
Erik Prince, ancien fournisseur de services militaires américain et fondateur de la société Frontier Services Group (FSG), basée à Hong Kong
 

Travail forcé

Bien que le régime chinois affirme que les centres de détention qu'il gère dans le Xinjiang dispensent un enseignement professionnel aux Ouïghours, plusieurs rapports suggèrent que des détenus sont forcés d'entrer dans des camps de travaux forcés. Le mois dernier, Badger Sportswear, un détaillant américain de vêtements, a été accusé d’avoir acheté des produits à un fournisseur chinois qui utilisait les camps de travaux forcés du Xinjiang pour fabriquer ces articles. L'entreprise a rapidement décidé de mettre fin à ses relations avec le fournisseur Heitan Taida.

«Par prudence et pour éliminer toute préoccupation concernant notre chaîne d'approvisionnement, compte tenu de la controverse entourant les activités commerciales dans le nord-ouest de la Chine, nous n'approvisionnerons plus aucun produit de Hetian Taida ni de cette région de la Chine. En outre, nous n'expédierons aucun produit provenant de Hetian Taida actuellement en notre possession. Étant donné que ce fournisseur ne représente qu'environ 1% de nos ventes annuelles totales, nous ne prévoyons aucune interruption de nos niveaux de service», a déclaré la société dans un communiqué.

Près d'un million d'Ouighours sont passés par les «camps de rééducation» gérés par le régime chinois, dont quelques milliers pratiqueraient le travail forcé. La région entière est lourdement gardée par des milliers de membres de personnel de sécurité. En tant que tel, l’annonce de la participation du FSG d’Erik Prince à la formation des forces de sécurité dans la région est considérée par les experts comme un drapeau rouge.

Aucune loi n'interdit au FSG de former la sécurité chinoise. Cependant, l’administration politique américaine pourrait décider d’intervenir au cas où il serait prouvé que les personnes formées par la société sont utilisées par le régime chinois pour réprimer la communauté ouïghoure.

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