Alors que la maladie de Covid-19 originaire de Wuhan balaie le monde, chaque pays s’affaire à combattre la pandémie et à protéger sa population.
Tandis que de nombreuses personnes demandent aux autorités responsables de mettre en place des enquêtes ouvertes, transparentes et indépendantes concernant le virus, la discrimination raciale est devenue un sujet de conversation brûlant un peu partout dans le monde entier.
Cas du « docteur Tedros »
Suite à la pandémie de COVID-19, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été poussé sur le devant de la scène. Pour sauvegarder sa réputation face à des accusations du monde entier, le « docteur Tedros » a adopté une approche de « contre-attaque ». Il a publiquement affirmé qu’il avait fait l’objet de discriminations de la part d’internautes taïwanais pendant pas moins de 3 mois qui l’auraient traité de « nègre » et autres « commentaires racistes ».
La petite nation insulaire de Taïwan, qui a lutté contre la pandémie avec beaucoup de succès, est une fois de plus traînée dans la boue de la politique internationale. Afin de prouver l’innocence de son peuple, la présidente de Taïwan, TsaiIng-Wen, s’est personnellement élevée contre l’affirmation de Tedros Adhanom Ghebreyesus, entamant une guerre de mots pour le moins inattendue sur le sujet de la discrimination raciale.
Afin de prouver leur innocence, la présidente de Taiwan, TsaiIng-Wen, a personnellement contré la déclaration de Tedros. (Image : 總統府 / flickr / CC BY 2.0 )
Comme l’histoire nous l’a appris, le racisme cause toujours un énorme préjudice à la société humaine. Dans ce monde civilisé, il existe une tolérance zéro pour tout commentaire ou tendance raciste, dans les pays où règne l’État de droit. C’est pourquoi les accusations de racisme ont toujours l’avantage du « politiquement correct », qui devient alors un argument de dernier recours dans les débats publics. Lorsqu’un Africain ou un Chinois peut être reconnu comme victime de racisme, il y a de grandes chances pour que l’opinion publique le laisse tranquille, ce qui signifie qu’il a une plus grande possibilité d’échapper aux conséquences de ses actes.
Enquête de Taiwan : les commentaires racistes venaient de Chine continentale
Selon des nouvelles en provenance de Taiwan, les autorités ont fait des enquêtes suivies sur les cyber-guerriers qui ont fait ces commentaires racistes. La conclusion est que les commentateurs n’étaient en fait pas de Taïwan, mais de Chine continentale. En d’autres termes, il est possible que des cyber-guerriers chinois aient profité de l’occasion pour faire porter à Taïwan le chapeau concernant cette discrimination. Ce n’est hélas pas si surprenant.
Aujourd’hui, dans une société démocratique, il serait impossible qu’une discrimination raciale en ligne persiste plus de trois mois. Cependant, sous couvert des grands pare-feux de rigueur en Chine, il existe une condition préalable qui permet aux commentaires cybernétiques offensants de survivre. C’est qu’ils aient d’abord été autorisés par le Parti communiste chinois (PCC).
Avant la pandémie, personne n’accordait beaucoup d’attention au dirigeant de l’OMS et à ses liens d’amitié avec le PCC. Toutefois, après l’apparition du virus, les gens ont finalement compris que Tedros ne fait pas qu’être en bons termes avec le PCC, mais qu’il noue de forts liens d’amitié avec lui. Sachant cela, il est tout à fait compréhensible que certains internautes « encensent » même le patron de l’OMS en l’appelant « docteur Tedros ».
Après l’apparition du virus, les gens ont finalement réalisé que Tedros n’est pas seulement en bons termes avec le PCC, mais qu’ils sont littéralement des amis inséparables. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Scénario mis en place par Pékin
Contre toute attente, « docteur Tedros » a pleinement approuvé les actions du PCC durant la pandémie. En retour, afin de l’aider à sauvegarder sa réputation, le PCC a alors mis en place un scénario « Tedros Adhanom Ghebreyesus discriminé par les Taïwanais ». Cette accusation portée au devant de la scène internationale, peut non seulement minimiser le succès de Taïwan dans la lutte contre la pandémie, mais elle permet aussi au « docteur Tedros » de passer du rôle de complice qui menace l’humanité à celui d’innocente victime de « racisme ».
L’« antiracisme » a toujours été utilisé comme un bouclier chez les Chinois d’outre-mer. Dès l’instant où il y a un conflit, ils se positionnent en victimes au nom de leur groupe ethnique. Ils n’hésitent pas à pousser des incidents isolés au rang de conflit racial, exprimant ainsi leur tolérance zéro à l’égard du racisme.
La discrimination fait partie intégrante de la politique chinoise
Mais en réalité, de nombreux Chinois vivant en Chine sont habitués à la discrimination. Non seulement ils tolèrent la discrimination dans leurs communautés, mais ils sont tout à fait prêts à participer à divers mouvements racistes.
En effet, sous l’éducation exclusive du Parti communiste chinois, tout est contraire aux valeurs des sociétés civilisées occidentales. Alors que les sociétés occidentales considèrent la tolérance zéro comme « politiquement correct », en Chine, « la discrimination » est en fait une proclamation du « politiquement correct ». Le PCC appelle sa population à désapprouver fortement les « non-conformistes ». En conséquence, quel que soit le groupe que le PCC décide de discriminer, la société entière lui emboîtera le pas. Par exemple, la discrimination envers les pétitionnaires et les pratiquants du Falun Gong, celle envers les basses couches de la population qui consiste à les chasser hors des grandes villes, ou encore celle contre les manifestants anti-extradition de Hong Kong, qu’ils traitent d’ailleurs de « cafards », etc.
En Chine, la « discrimination » est en fait une déclaration « politiquement correcte », car toute la population est contrainte de valider les attaques du PCC envers toute cible qui est visée. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Il existe d’autres formes de discrimination plus courantes, comme les citadins qui méprisent les agriculteurs et les ouvriers, les riches qui discriminent les pauvres, les Chinois du continent qui appellent les Taïwanais « taibaizi" » (ce qui signifie « sourcils bas »), les Chinois qui appellent les Occidentaux « gweilo » (une insulte raciste), sans parler de la discrimination des Hongkongais envers les habitants du continent qui ont inondé leur ville et tout acheté.
Au début de la pandémie, les habitants de Wuhan et de Hubei ont été les premiers à être discriminés par le reste de la Chine. Ils ont été dénoncés et même battus physiquement par des habitants d’autres villes. Aujourd’hui, ce sont les Africains en Chine qui sont bannis, battus et soumis à des restrictions de circulation.
En Chine, les actes de discrimination sont des phénomènes courants et les victimes ne protestent jamais contre cela. La logique étant que, sans le consentement et l’aide du gouvernement chinois, il n’y aurait aucune forme de discrimination collective. Peut-être est-ce pour « maintenir la stabilité », ou pour détourner l’attention du public, ou même à dessein de certains objectifs politiques. Quoi qu’il en soit, la « discrimination » est sans aucun doute une arme efficace qui permet au gouvernement de maintenir sa position, et qui est considérée comme parfaitement légale.
Ce n’est que lorsque des phénomènes similaires apparaîtront à l’étranger que les Chinois s’opposeront résolument à la « discrimination ». En effet, les lois occidentales sont faites pour aider les victimes de manière désintéressée et rendre la justice, ce qui est la raison pour laquelle une telle « discrimination raciale » à la « docteur Tedros » s’est produite.
Yan Xia, rédacteur en chef de Vision China Times en Australie
Traduit par Camille Lane
Version en anglais : An Insight into Chinese ’Discrimination’ Through Tedros Adhanom
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