Depuis le 17 mars 2020, quelques 12 millions d’élèves français ont perdu le chemin de l’école… Ainsi, les écoles, collèges et lycées sont fermés depuis le confinement et la maison devient donc l’alternative aux lieux d’enseignement traditionnels.
Si le foyer familial constitue le siège de l’éducation par la communication entre enfants et parents, depuis une quinzaine de jours, il se substitue désormais à l’école pour assurer une «continuité pédagogique».
La continuité pédagogique dans les faits
Mais alors, que contient cette appellation définie par le ministère de l’Education nationale ? Sur le site du MEN, on peut y lire ceci : «Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, le lien entre les élèves, leurs familles et les enseignants doit être maintenu. Il est fondamental que tous les élèves, qu'ils bénéficient ou non d'une connexion internet, puisse garder le contact et poursuivre leurs apprentissages. Des dispositifs et des outils ont été développés, afin de garantir à tous les membres de la communauté éducative, aux élèves et aux familles une continuité pédagogique dans les meilleures conditions.»
Dans les faits, il est alors demandé aux enseignants de garder le lien avec leurs élèves, et pour cela, le recours aux technologies numériques de communication est nécessaire. Seulement, si pour les collégiens et lycéens, ce lien existe déjà, notamment par les logiciels de vie scolaire type «Pronote» ou «Sconet», c’est bien moins évident pour les élèves d’élémentaires, ainsi que pour les maternelles…
Il est alors demandé aux enseignants de garder le lien avec leurs élèves, et pour cela, le recours aux technologies numériques de communication est nécessaire. (Image : Jan Vašek / Pixabay)
Alors, pour les parents disposant d’un ordinateur et d’une adresse mail, les enseignants préparent un plan de travail à réaliser, soit avec les manuels d’enseignement habituels, ou des exercices pris sur le web. Ce plan de travail sera transmis aux parents, soit par mail ou déposé sur l’ENT (Espace Numérique de Travail) de l’école. Pour les familles ne disposant d’aucun interface numérique, la mairie peut récupérer le plan de travail auprès de l’enseignant puis imprimer le travail demandé, avant de le transmette à la famille par le biais de la Poste.
En effet, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, a déclaré qu’entre 5 et 8% des élèves n’ont plus donné de nouvelles à leur enseignant depuis le début du confinement. Il a assuré avoir passé un accord avec La Poste où une plate-forme dédiée a été créée. Selon lui, chaque professeur pourrait alors envoyer, à partir de son ordinateur, un document imprimé qui sera ensuite communiqué par courrier à la famille.
Le MEN a aussi passé un accord avec le CNED (Centre National d’Enseignement à Distance) pour les enseignants souhaitant mettre en place des classes virtuelles. «Ma classe à la maison» permet donc de réaliser une conférence «live» avec ses élèves.
Concernant le contenu de ces activités à faire à la maison, il est fortement recommandé à ces enseignants de ne pas débuter de nouvel apprentissage par ce biais, mais de se cantonner à des révisions des notions déjà étudiées en classe.
Sur le site du ministère, un vademecum est disponible, recensant les questions de chacun des acteurs de l’éducation. Il est expliqué ceci aux parents : «L’objectif est de maintenir les acquis déjà développés par votre enfant depuis le début de l’année, de les consolider et de les enrichir par des exercices. C’est aussi de lui permettre de découvrir de nouveaux points au programme, en faisant les choix les plus adaptés à cette situation inédite. La réalisation du travail demandé est indispensable pour assurer le meilleur retour en classe quand l’école pourra à nouveau ouvrir ses portes aux élèves.»
Les parents peuvent aider selon leur niveau d’études personnel, mais ce moment de communication ne doit pas pour autant virer au cauchemar. (Image : jacqueline macou / Pixabay)
Des parents enseignants ?
Faut-il le rappeler, les parents ne sont pas (sauf, bien sûr, quand c’est leur profession) des enseignants et ne disposent pas de la pédagogie du professeur… Certains en faisaient déjà l’expérience avec l’aide aux devoirs du quotidien…
En outre, dans un contexte exceptionnel tel que cette crise sanitaire, le stress du à la peur d’une contamination, associé parfois à l’intolérance de vivre le confinement, peuvent rendre les relations plus tendues au sein de la famille. En effet, pour beaucoup, le fait de ne plus pouvoir sortir pour aller travailler, faire du sport ou voir la famille et les amis, peut être vécu comme une perte de liberté équivalente à un emprisonnement, surtout si le logement manque d’espace nécessaire pour garder une forme d’intimité… On peut imaginer facilement les émotions négatives qui en découlent, impatience, exaspération, colère…
Il est donc important pour les familles de se préserver. Les activités proposées par l’enseignant sont à réaliser par l’enfant. Les parents peuvent aider selon leur niveau d’études personnel, mais ce moment de communication ne doit pas pour autant virer au cauchemar. Si c’est trop compliqué, le parent peut et doit communiquer sa difficulté avec l’enseignant qui proposera alors des activités plus adaptées.
Il est vrai aussi que le maintien de la continuité pédagogique ne passe pas seulement par le travail écrit. C’est aussi le moment, surtout avec les jeunes enfants, de pratiquer en famille, des jeux de société (cartes, dominos, Triomino♥, échecs, Scrabble♥, Monopoly…) qui développeront leur esprit de logique, faire des mathématiques, travailler le vocabulaire ou l’orthographe… C’est aussi le moment de réaliser des recettes, faire un peu de bricolage, ou tout simplement travailler ses lancers ou ses dribbles au ballon... Car, faut-il le rappeler, tout comme les intelligences, les apprentissages sont multiples et peuvent être développés de différentes manières.
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