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Chine. Pas d’identité Ouïghoure, même dans la mort

ACTUALITÉ > Chine

 

Pékin a détruit plusieurs mosquées Ouïghoures. (Image : Colegota / wikimedia / CC BY-SA 2.5)

 

Les Ouïghours de Chine ont été l’une des communautés les plus persécutées ces derniers temps. Le gouvernement chinois les force à renoncer à leur foi et à jurer fidélité au Parti communiste chinois et à son idéologie. La haine à l’égard des Ouïghours a atteint un point tel que les autorités chinoises vont jusqu’à détruire leurs tombes dans ce que l’on croit être une tentative visant à effacer leur identité.

Détruire des cimetières

Dans la région nord-ouest du Xinjiang, des dizaines de cimetières ont été rasés au cours des deux dernières années. Dans certains endroits, les ossements ont été laissés à l’air libre. 45 cimetières Ouïghours ont été détruits depuis 2014. Les experts qui ont analysé ces restes humains sur les sites détruits ont déclaré qu’ils appartenaient à des personnes de divers groupes d’âge.

Salih Hudayar, qui a vu le cimetière où reposaient ses arrière-grands-parents être détruit, a déclaré au Hong Kong Free Press « C’est pour ça qu’ils détruisent tous ces sites historiques, ces cimetières, pour nous déconnecter de notre histoire, de nos pères et de nos ancêtres ».

 

Les autorités chinoises détruisent des cimetières ouïghours. (Image : Colegota via wikimedia CC BY-SA 2.5)
Les autorités chinoises détruisent des cimetières Ouïghours. (Image : Colegota / wikimedia / CC BY-SA 2.5)
 

Les fonctionnaires expliquent qu’ils procèdent à une «normalisation» des tombes. A Shayar, les autorités ont construit de nouveaux cimetières en lieu et place des anciens. Cependant, les nouveaux cimetières seraient très encombrés, de sorte que les familles qui viennent rendre visite à leurs proches ne disposent pas de suffisamment d’espace pour le deuil. Dans la région de Hotan, les autorités ont annoncé que toute pierre tombale qui n’aurait pas été réclamée pendant une période d’enregistrement de deux jours serait déplacée en tant que « corps  non réclamé ».

Selon Asia Times, à Aksu, un vaste cimetière où reposait l’éminent poète Ouïghour Lutpulla Mutellip a été transformé par les autorités locales en « Parc du bonheur », avec de faux pandas, des manèges pour enfants et un lac artificiel... Dans le cadre de ce projet, des tombes ont été déplacées dans un nouveau cimetière situé dans une zone industrielle en plein désert. La destruction des cimetières semble faire partie d'un projet plus vaste visant à détruire tout monument du patrimoine Ouïghour. Depuis 2017, au moins 30 mosquées et sites ont été détruits.

Restrictions en matière de visas

Compte tenu de la persécution impitoyable infligée aux communautés minoritaires par Pékin, le gouvernement des États-Unis a décidé de restreindre les visas des responsables chinois identifiés comme étant impliqués dans la détention et les abus à l’encontre des Ouïghours, des Kazaks et d’autres groupes ethniques. Les membres de la famille de ces fonctionnaires seront également soumis à des restrictions en matière de visas. 

M. Michael Pompeo, Secrétaire d’État américain, a déclaré dans un communiqué « Les États-Unis appellent la République populaire de Chine à mettre immédiatement un terme à sa campagne de répression dans le Xinjiang, à libérer toutes les personnes détenues arbitrairement et à cesser de contraindre les membres de minorités chinoises musulmans résidant à l’étranger, à retourner en Chine pour faire face à  un sort incertain... Les États-Unis continueront à revoir leur autorité pour réagir à ces abus. »

 

Mike Pompeo a demandé à la Chine de mettre fin à sa répression dans le Xinjiang (Image : Capture d'écran / YouTube).
Mike Pompeo a demandé à la Chine de mettre fin à sa répression dans le Xinjiang. (Image : Capture d’écran / YouTube).
 

Les restrictions en matière de visas viendront compléter les récentes interdictions d’exportation en vertu desquelles il est interdit aux entreprises américaines de vendre des produits à 28 entités chinoises qui fournissent des biens et des services pouvant conduire à la surveillance, à la détention et à la répression des communautés minoritaires. L’administration n’a pas précisé les noms des fonctionnaires soumis à la nouvelle réglementation en matière de visas. Un fonctionnaire du département d’État a refusé de divulguer les noms car les dossiers concernant les visas sont considérés comme confidentiels en vertu de la loi américaine.

Texte français Fetty Adler

version en anglais : No Uyghur Identity, Even in Death

 

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