Des foyers du virus du PCC (Parti communiste chinois) refont surface dans certaines régions du nord de la Chine, alors que les autorités chinoises continuent de dissimuler les informations sur l’épidémie auprès du public.
La fuite de documents gouvernementaux provenant de diverses villes de la région montre que le nombre réel de personnes nouvellement infectées par la maladie augmente rapidement. En attendant, les autorités prennent des mesures pour faire face à l’aggravation de la situation, comme l’augmentation de la capacité des hôpitaux.
L’épidémie est particulièrement grave dans la ville de Harbin, dans le Nord-Est de la Chine, où le gouvernement local a mis en place de nouvelles mesures de restriction des déplacements et a partiellement interrompu les activités publiques dans toute la ville. Une vidéo prise par les habitants de Harbin montre de longues files d’attente devant les hôpitaux de la ville. Un document provenant d’un des quartiers de la ville a été divulgué au journal Epoch Times. Il montre que 34 personnes ont été confirmées infectées pour la seule date du 19 avril, ce qui laisse supposer que le nombre réel de cas récents dépasse de plus de 200 fois les chiffres officiels.
Le virus du PCC, qui provoque la maladie respiratoire du Covid-19, a fait son apparition pour la première fois à Wuhan, la capitale de la province de Hubei, en Chine centrale, en décembre dernier. En raison de la dissimulation initiale par le Parti communiste chinois et de la minimisation de l’épidémie, le virus s’est rapidement répandu dans le reste du pays et à l’étranger.
En dehors de Harbin et d’autres villes du Heilongjiang, les autorités de la région de Mongolie intérieure et de la province du Liaoning ont officiellement signalé de nouveaux cas de virus, tandis que le district de Chaoyang à Pékin, a été déclaré « région à haut risque » le 19 avril, soit la première zone de Chine désignée comme telle en dehors du Hubei.
Nord-Est de la Chine et Mongolie intérieure
Des semaines après l’apparition de l’épidémie de Wuhan, le PCC a mis en place des mesures de confinement draconiennes, et des semaines plus tard, il a affirmé que l’épidémie était sous contrôle.
Harbin est la capitale de la province du Heilongjiang, limitrophe de la Russie. La province n’a signalé aucun nouveau cas ou décès entre le 23 février et le 9 avril, s’accordant aux statistiques controversées diffusées par les autorités dans le reste de la Chine.
Un policier à un poste de contrôle à Harbin, dans le Nord-Est de la Chine. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Mais le 15 avril, le gouvernement municipal de Harbin a annoncé la révocation du directeur de la Commission locale de la santé de la ville et n’a donné aucune raison à cette décision.
Deux jours plus tôt, une vidéo réalisée par un habitant de Harbin et diffusée en ligne montrait ce qui semblait être des milliers de personnes faisant la queue devant le premier hôpital affilié à l’université de médecine de Harbin (HMU). Une autre vidéo du 15 avril montrait des travailleurs construisant un mur temporaire pour bloquer une communauté résidentielle.
Le 14 avril, un homme en voiture a été arrêté par la police sur l’autoroute alors qu’il tentait d’entrer à Harbin. Dans la vidéo prise par l’homme, un officier lui dit : « Harbin est maintenant en quarantaine. Toutes les voitures doivent retourner d’où elles viennent. Aucun véhicule n’est autorisé à entrer dans Harbin ».
Le premier cas récent signalé par la ville est celui d’un homme dénommé Guo, dont la maladie a été confirmée le 9 avril. Le 12 avril, la Commission sanitaire de Harbin a déclaré que Guo avait transmis le Covid-19 à au moins neuf autres personnes. Le gouvernement municipal a signalé au moins 58 nouveaux cas entre le 9 et le 19 avril.
En Mongolie intérieure, des douzaines de nouveaux cas ont été officiellement enregistrés, bien que des documents gouvernementaux transmis au journal Epoch Times indiquent que les chiffres réels sont plus élevés. En outre, les autorités de toute la région ont découvert la réapparition de la peste parmi les populations de rongeurs dans certaines villes, comme Baotou, qui compte plus d’un million d’habitants.
Le 17 avril, les autorités de Heilongjiang ont annoncé que 18 fonctionnaires de Harbin seraient sanctionnés pour leur incompétence dans la gestion de l’épidémie.
Mais l’épidémie dans la province ne se limite pas à Harbin. Du 27 mars au 9 avril, la ville de Suifenhe, près de la frontière russe, a signalé plus de 100 cas et 148 patients asymptomatiques, c’est-à-dire infectés par le Covid-19 mais ne présentant pas de symptômes.
Suifenhe a commencé la construction d’un hôpital de fortune de 600 lits pour les patients asymptomatiques, et tous les habitants de la ville sont sous confinement.
Le 22 avril, le journal public Yangtze Daily mentionnait que la Commission provinciale de la santé de Heilongjiang avait déclaré que deux médecins et six infirmières avaient été diagnostiqués avec le virus à l’hôpital n°2 de Harbin. Ils étaient traités dans des hôpitaux spécifiques. Des centaines de membres du personnel médical de l’hôpital ont été observés dans les centres de quarantaine.
Des documents internes font état de vrais chiffres
Les statistiques officielles de la Chine concernant le virus du PCC ne s’accordent pas à certaines autres affirmations du régime du PCC, et sont directement contredites par des documents internes obtenus par Epoch Times.
Bien que les autorités l’aient désigné comme « région à haut risque », le district de Chaoyang à Pékin n’a annoncé que trois infections récentes le 16 avril. En outre, les personnes quittant le district ont dû subir une quarantaine de 14 jours.
Selon Pang Xinghuo, directeur adjoint de la Commission municipale de la santé de Pékin, une « région à haut risque » se définit comme une zone ayant plus de 50 infections et une épidémie groupée dans les 14 jours.
Cependant, Harbin, la capitale de la province du Heilongjiang, ne s’est pas vue attribuer cette définition, bien que les autorités aient annoncé au moins 58 citoyens diagnostiqués entre le 9 et le 19 avril, et que plusieurs foyers se soient déclarés au premier hôpital affilié à l’Université médicale de Harbin (HMU), à l’hôpital n°2 de Harbin, ainsi que dans des complexes résidentiels.
Partie d’un document gouvernemental fuité et montrant 34 patients récemment traités par Covid-19 dans le district de Daowai à Harbin, au Nord-Est de la Chine. (Image : The EMG)
Epoch Times note que « la majorité de la ville est définie comme zone à "faible risque". Seuls les districts de Daowai et de Nangang ont été classés comme "régions à risque moyen" ».
Le 13 avril, une « note d’avertissement » émanant d’un groupe de travail pour la lutte contre les épidémies, de Harbin, a analysé la récente épidémie dans la ville, admettant le laxisme des fonctionnaires de Harbin dans le contrôle du virus. En outre, il a énuméré 39 infections qui ne figurent pas dans le décompte des cas accessible au public.
D’après ce document : « le gouvernement de la ville n’a pas retracé les activités récentes des patients ni le lieu où ils ont été infectés. Il n’a même pas renforcé les mesures de contrôle ».
Dans une fiche statistique du Centre de contrôle chinois du district de Daowai, datée du 10 avril, on trouve les informations personnelles et médicales de 34 patients atteints de Covid-19, dont au moins 30 ont été récemment infectés.
Cependant, la Commission sanitaire municipale n’a rendu public qu’un seul nouveau cas pour l’ensemble de Harbin ce jour-là, ce qui porte à deux le nombre total de cas récents dans la ville, à l’exclusion de ceux provenant de l’étranger ou de cas asymptomatiques.
Daowai est l’un des 18 districts de Harbin, ce qui soulève la possibilité que d’autres cas dans toute la ville aient été dissimulés au public.
Environ 800 000 personnes vivent à Daowai, tandis que Harbin compte plus de 10 millions d’habitants, dont 5 millions dans ses agglomérations. En extrapolant sur le nombre de cas confirmés à Daowai le 10 avril par rapport à ceux du reste de Harbin, on obtient une estimation de 476 cas récents, ce qui signifie que la Commission sanitaire de Harbin pourrait avoir sous-signalé jusqu’à 233 cas récents.
Un avis de la Commission sanitaire du Heilongjiang daté du 8 avril indique que les dirigeants de la province prévoient de mettre à disposition près de 4000 lits d’hôpital et de mettre en place une équipe de soutien médical comptant 1100 personnes.
Une capture d’écran du document du 8 avril de la Commission sanitaire de la province de Heilongjiang. (Image : The EMG)
Le 11 avril, les médias d’Etat ont rapporté que le gouvernement local de Harbin avait reporté la date d’ouverture des collèges, alors que les élèves des autres écoles devraient surtout suivre les cours à distance.
Les habitants de Harbin ont déclaré au journal Epoch Times qu’ils étaient très inquiets concernant la propagation du virus.
« Le niveau d’alerte dans le district de Daowai est très, très élevé. C’est horrible... Certains blocs d’habitation, certains immeubles résidentiels et certains complexes résidentiels ont été mis en quarantaine », a déclaré M. Li, un résident du district de Daowai.
M. Li a déclaré que les autorités fermaient une habitation dès lors qu’un membre de la famille était diagnostiqué positif au Covid-19. Lorsque plusieurs habitations sont infectées, l’ensemble du bâtiment est mis en quarantaine. Lorsque plusieurs bâtiments d’un même complexe sont infectés, l’ensemble du complexe résidentiel est fermé.
Faire croire que le virus vient de l’étranger
Depuis la mi-mars, le Parti communiste chinois encourage les autorités locales à la fois à contrôler l’épidémie et à reprendre une activité économique normale.
Le confinement de Wuhan, qui avait commencé le 23 janvier, a été levé 76 jours plus tard, le 8 avril, en raison des inquiétudes concernant la persistance du risque d’épidémie. Un expert sanitaire chinois a averti qu’il pourrait y avoir des dizaines de milliers de cas asymptomatiques à Wuhan, mais ses publications ont été rapidement supprimées par les censeurs du régime.
Au cours des dernières semaines, les autorités de la République populaire de Chine (RPC) ont alerté concernant les cas de Covid-19 importés de l’étranger et ont fermé les frontières de la Chine. Mais nombreux sont ceux qui soupçonnent Pékin d’utiliser les arrivants étrangers, pour la plupart des ressortissants chinois, comme boucs émissaires, en leur imputant la responsabilité de tous les nouveaux cas.
Les autorités du Heilongjiang et de la Mongolie intérieure ont déclaré que la plupart des cas dans leur région étaient des Chinois revenus de l’étranger, notamment de Russie. En outre, certains vols en provenance de l’étranger et à destination de Pékin ont été réacheminés vers Hohhot, capitale de la Mongolie intérieure, où les passagers ont été soumis à un test de dépistage du virus.
Le 8 avril, le port terrestre sino-russe de la ville de Manzhouli, en Mongolie intérieure, a été fermé, les autorités invoquant comme raison de cette fermeture, le grand nombre de Chinois infectés qui essayaient de traverser la frontière. Le 11 avril, plus aucun point d’entrée le long de la frontière sino-russe ne restait ouvert.
Sur les plus de 100 cas récemment signalés à Suifenhe, la ville frontalière de Heilongjiang, seuls trois cas étaient originaires de Chine, comme l’a rapporté le journal Epoch Times.
« Les résidents du Heilongjiang ont cependant exprimé des doutes quand aux chiffres officiels, affirmant que les autorités cherchaient probablement à minimiser la gravité de la nouvelle vague d’infections en se concentrant sur les cas importés », selon le rapport.
Un homme de Harbin, du nom de Yu, qui s’est entretenu avec Epoch Times, a mis en doute le récit officiel selon lequel la plupart des cas provenaient de l’étranger.
« S’ils reconnaissaient les cas locaux, cela signifierait que l’épidémie n’est pas sous contrôle, et les "cas importés" seraient une excuse commode », a-t-il déclaré. « Les fonctionnaires locaux ont couvert l’affaire. Ils ne rapportent pas les vrais chiffres ».
Traduit par Camille Lane
Version en anglais : Northern China Hit by New Wave of CCP Coronavirus Outbreaks
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