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Chine. L’accord Vatican/Chine miroir du Concordat de Napoléon

ACTUALITÉ > Chine

Napoléon a forcé l’église catholique de Pie VII à conclure un accord qui a privé la religion de son authenticité. (Image : wikimedia / Jacques-Louis David / Domaine public)
 

En septembre 2018, le pape François a signé un accord historique avec Pékin, autorisant le Parti communiste chinois (PCC) à nommer des évêques au sein de l’Église catholique en Chine. Cet accord est sensé soulager des millions de catholiques dans le pays qui sont victimes des persécution communistes depuis des décennies.

Pourtant, il est fort probable que ce soit l’inverse qui se produise : en signant cet accord, le Vatican reconnaît la supériorité et facilite la mainmise du PCC sur l’Eglise catholique tout en donnant au Parti une autre excuse pour persécuter les chrétiens sous prétexte qu’ils ne sont pas affiliés à des églises « officielles » agréées par le PCC. Fait intéressant, l’accord partage également plusieurs similitudes avec celui que le Vatican a signé avec Napoléon en 1801.

Traité avec Napoléon : le Concordat

En 1789, la France s’embrase ; c’est le début de la « Révolution française ». Lorsque les révolutionnaires s’emparèrent du pays, ils commencèrent à persécuter l’Église catholique. Les religieux étaient chassés de leur couvent, les prêtres étaient persécutés voir tués et devaient se cacher parmi la population pour survivre : les forces à l’œuvre derrière la « Révolution française » cherchait à détruire le culte catholique pour lui substituer le culte de la raison et de la nature.

Une décennie plus tard, pour mettre fin à ce chaos, Napoléon mena un coup militaire et prit le contrôle complet de la France. Il a alors forcé l'Église catholique à conclure un accord selon lequel le chef de la France avait pleinement le droit de proposer des évêques.

Tous les évêques ont été forcés de démissionner (même si certains ont refusé). Le gouvernement a veillé à ce que tous les évêques nouvellement élus prêtent un serment de loyauté envers l’État. Les avoirs de l’église ont été confisqués. L’Église de France n’a été autorisée à utiliser que des textes doctrinaux approuvés par le gouvernement. Les évêques n’ont plus eu le droit de tenir de réunions sans l’approbation préalable des autorités. Si un représentant diplomatique du Saint-Siège souhaitait se rendre en France, il devait obtenir l’autorisation de lvÉtat.

Bien que le Vatican ait signé l’accord dans l’espoir d’améliorer les relations avec le « république française » naissante, de tels résultats ne se sont pas concrétisés. Au lieu de cela, l’Église a perdu son autorité morale sur le peuple français. Même après la mort de Napoléon, ses gouvernements successifs ont poursuivi sa politique jusqu’au 20ème siècle.

Au regard de l’histoire, à chaque fois que le pouvoir temporel prend le contrôle sur le pouvoir spirituel, cela signifie à plus ou moins long terme la décadence aussi bien du pouvoir spirituel que temporel. Une religion d’état n’est pas une religion imposée par la force à l’ensemble du peuple, mais une religion (et donc une morale) que l’état s’impose à lui-même. En se coupant de l’église catholique et en refusant son autorité morale, la « république française » refusait l’héritage de son histoire chrétienne, se privait de tout repère moral et se livrait au culte dangereusement trompeur de la liberté et du progrès.

Accord Vatican-Chine

Le nouvel accord que le Vatican a conclu avec Pékin semble répéter les mêmes erreurs. Le PCC a reçu tous les droits pour nommer les évêques, qui seront chacun testés pour se conformer à l’idéologie communiste. Pékin déterminera également quelles doctrines chrétiennes sont «valides» et lesquelles sont « invalides », ajoutant essentiellement des éléments communistes à la religion.

Mais par-dessus tout, l’accord donne une justification au PCC pour persécuter des milliers de chrétiens innocents simplement parce qu’ils ne suivent pas l’Église officiellement approuvée. De nombreux chrétiens clandestins, qui pratiquent secrètement leur foi selon les traditions, racontent des histoires de torture aux mains des autorités communistes qui les forcent à adopter le nouveau christianisme approuvé par l’État. Pourtant, malgré la prétention de représenter l’église « officielle », le PCC reste une organisation athée militante qui nourrit la haine de toutes les religions et traditions.

« Le Parti communiste chinois officiellement athée… veut éliminer toutes les croyances religieuses et tous les comportements religieux en Chine… Ils veulent mettre fin à tout cela - leur objectif est d’imposer l’athéisme à tout le monde en Chine… C’est pourquoi ils ont mis en place de nouvelles réglementations empêchant les catholiques ou les chrétiens d’amener leurs propres enfants âgés de 18 ans ou moins à la messe catholique ou aux réunions de l’église locale. Ils veulent éradiquer la religion en l’empêchant de la transmettre à la génération suivante », a déclaré Steven Mosher, directeur du Population Research Institute.

L’évêque émérite de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen, s’est vivement opposé à cet accord et a accusé le Vatican de placer les loups avant tout son troupeau. Il a averti que les vrais croyants seraient massacrés par le régime chinois.

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