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Chine. Covid-19 : pourquoi les chiffres sont-ils faux en Chine

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L’examen des données et de la situation réelle sur le terrain en Chine nous montre que les choses ne se sont pas encore stabilisées au point où les fonctionnaires voudraient le faire croire. (Image : Capture d’écran / YouTube
 

Le gouvernement chinois affirme que l’épidémie de COVID-19 dans leur pays est en quelque sorte sous contrôle et que les nouveaux cas d’infection montrent une tendance à la baisse.

Il a même affirmé avoir récemment enregistré le tout premier jour où le pays n’a enregistré aucun décès dû au COVID-19. Cependant, toutes ces affirmations se révèlent fausses lorsqu’on examine les données et la situation réelle sur le terrain en Chine.

Des données erronées

Selon les statistiques officielles, seuls quelque 81 000 citoyens chinois ont été infectés par le virus de Wuhan. Le problème est que la Chine a modifié à plusieurs reprises la définition des infections à coronavirus pour s’adapter à son programme. Entre janvier et mars, la Commission nationale de la santé du pays a publié sept définitions différentes. Selon le professeur Ben Cowling de l’école de santé publique de l’université de Hong Kong, si nous utilisons ces sept méthodes différentes, nous obtiendrons des chiffres différents.

Selon la BBC, « Les premiers tests se sont concentrés très spécifiquement sur les seuls cas de pneumonie graves associés au marché humide de Wuhan où l’épidémie a débuté. Il (Cowling) estime maintenant qu’il y aurait environ 232 000 cas confirmés si cette première définition avait été utilisée tout du long, depuis le début. C’est environ trois fois plus que ce qui a été rapporté ». Ajoutez à cela le fait que la Chine compte probablement un grand nombre de personnes infectées qui n’ont encore montré aucun symptôme, et le nombre réel de cas sera encore plus élevé.

 

Depuis le début de l’épidémie, les autorités chinoises ont modifié au moins sept fois la définition de ce qui est considéré comme une infection à coronavirus. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Depuis le début de l’épidémie, les autorités chinoises ont modifié au moins sept fois la définition de ce qui est considéré comme une infection à coronavirus. (Image : pixabay CC0 1.0)
 

Les autorités refusent apparemment de publier le nombre exact de décès causés par COVID-19. Dans une interview à CNN, une personne de Wuhan a révélé que sa mère était morte à la mi-janvier. Les autorités n’ont jamais effectué le test d’acide nucléique qui aurait pu potentiellement identifier la cause comme étant une infection à coronavirus. Dans une déclaration publiée la semaine dernière, le responsable du parti communiste de Wuhan a demandé aux habitants de continuer à porter des masques et de prendre leur température lorsqu’ils rentrent chez eux après être sortis. Cela prouve que la situation du coronavirus dans la ville ne s’est pas encore stabilisée au point où les fonctionnaires voudraient le faire croire.

Selon Reuters, « de nombreuses entreprises, poussées par les autorités à relancer la fabrication, ont laissé les lumières allumées et fait tourner des machines à vide pour simuler la reprise (comme preuve de l’activité de l’usine) ce qui signifie que les signes de reprise de la consommation d’énergie sont peu fiables. Certains fonctionnaires suspects taisent les nouveaux cas à des fins de propagande... Après la réouverture de centaines d’entre elles, des salles de cinéma ont reçu l’ordre de fermer à nouveau, le 27 mars, quelques jours après que le Premier ministre Li Keqiang ait averti les fonctionnaires de ne pas dissimuler les infections ».

Sortir de Chine

Le virus de Wuhan semble être l’élément déclencheur qui va remettre en cause la position de la Chine en tant que centre manufacturier mondial. Le gouvernement japonais a annoncé qu’il aiderait les entreprises japonaises à délocaliser hors de Chine leurs unités de production. À cette fin, le gouvernement a réservé environ 2 milliards de dollars US pour les entreprises qui réimplanteront la fabrication au Japon et 220 millions de dollars US pour celles qui exporteront leurs unités dans d’autres pays.

 

Le gouvernement japonais a annoncé qu’il aiderait les entreprises japonaises à délocaliser hors de Chine leurs unités de production. (Image : Capture d’écran / YouTube)
e gouvernement japonais a annoncé qu’il aiderait les entreprises japonaises à délocaliser hors de Chine leurs unités de production. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

« Cela fait de nombreuses années que les gens parlent de quitter la Chine... Ce que nous constatons maintenant, c’est que les entreprises y réfléchissent sérieusement. En raison de la pandémie et des perturbations qu’elle a causées dans la chaîne d’approvisionnement les gens vont pouvoir mettre un chiffre là-dessus et lorsqu’ils seront en mesure de présenter à leur conseil une preuve solide sur le risque d’approvisionnement, beaucoup verront qu’ils doivent se diversifier hors de Chine », a déclaré Patrick Van den Bossche, associé de l’entreprise de consulting Kearney, au magazine Forbes. La Chine est le plus grand partenaire commercial du Japon. Les importations en provenance de Chine ont chuté de près de 50 % en février en raison de l’impact du blocage de l’information sur le coronavirus.

Traduit par Camille A.

Version en anglais : Why China’s CCP Coronavirus Numbers Are Completely Bogus

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