Le sénateur républicain Marco Rubio fait pression sur la société de conseil en gestion McKinsey & Company pour obtenir des réponses sur les relations d’affaires de la puissante entreprise avec le Parti communiste chinois (PCC). Dans une lettre envoyée à la société le 13 novembre, le sénateur soulève également la question de savoir si le gouvernement américain doit ou non continuer à travailler avec la société, dont le siège est basé à New York et qui possède des bureaux dans 65 pays.
McKinsey et la Chine
« Je reste préoccupé par le fait que McKinsey & Company - sciemment ou non - aide le PCC dans sa tentative de supplanter les États-Unis et de refaçonner la communauté internationale à sa propre image... Nous devons nous assurer que les entreprises travaillant pour le compte du gouvernement américain et les sociétés américaines font passer les intérêts de l’Amérique en premier. L’incapacité de McKinsey à fournir des réponses claires et directes ne fait qu’exacerber ces préoccupations », a déclaré Marco Rubio dans sa lettre.
Le sénateur républicain avait déjà envoyé une lettre interrogeant sur les liens de McKinsey avec le PCC. Dans sa première réponse, McKinsey a déclaré que le parti communiste n’a jamais été un client de la société. Toutefois, la société a admis dans sa deuxième réponse qu’elle avait travaillé pour des entreprises d’État chinoises et qu’elle avait également fourni des conseils à des gouvernements provinciaux et locaux.
Le Sénateur Marco Rubio a demandé si McKinsey avait pris des précautions pour s’assurer que ses clients chinois n’étaient pas sous le contrôle de l’armée et n’étaient pas impliqués dans des violations des droits de l’homme. Le cabinet a refusé de répondre à cette question sous prétexte de préserver la confidentialité de ses clients. Marco Rubio a également reproché à McKinsey de traiter avec des clients chinois qui pourraient travailler dans des industries critiques pour les intérêts des États-Unis.
Le sénateur Marco Rubio a demandé à la société McKinsey si des précautions avaient été prises pour s’assurer que ses clients chinois n’étaient pas sous le contrôle de l’armée et n’étaient pas impliqués dans des violations des droits de l’homme. (Image : Jamelle Bouie / flickr / CC BY 2.0 )
En 2018, les médias ont révélé l’existence de liens étroits entre McKinsey et le gouvernement chinois. La société a organisé une retraite dans la ville de Kashgar, un endroit très proche des camps d’internement ouïghours. McKinsey aurait joué un rôle important dans l’avancement de la « Belt and Road Initiative, BRI », « Initiative ceinture et route » de Pékin, un projet qui a suscité des critiques de la part du gouvernement américain, notamment sur la manière dont il est utilisé dans le cadre de « la diplomatie du piège de la dette » dans les pays en développement.
Conscient du fait que la BRI vise à accroître l’influence chinoise et à réduire la présence des entreprises américaines sur la scène internationale, Marco Rubio s’est dit surpris de la façon dont le gouvernement américain continue de coopérer avec McKinsey, sans même se demander si l’entreprise est compromise dans des relations avec le PCC.
Bloquer l’accès au capital
En octobre, Le Sénateur Rubio a présenté un projet de loi visant à empêcher les entreprises chinoises inscrites sur la liste noire d’accéder aux marchés financiers américains. Le projet de loi proposait d’interdire aux sociétés d’investissement, aux compagnies d’assurance et aux fonds de pension américains d’acquérir des participations dans des entreprises chinoises qui ont été placées sur la liste noire du ministère du commerce. En outre, les entreprises identifiées comme étant soutenues par l’armée chinoise seront bloquées. Si elle est approuvée, la législation interdira à ces entreprises chinoises d’opérer sur les marchés boursiers américains.
En octobre, Marco Rubio a présenté un projet de loi visant à empêcher les entreprises chinoises inscrites sur la liste noire d’accéder aux marchés des capitaux américains. (Image : Markus Spiske / Unsplash)
Marco Rubio a également présenté en octobre une loi sur la prévention des plates-formes de piratage « Adversarial Platform Prevention (APP) », un texte législatif visant à établir un ensemble de normes de censure et de protection des données auxquelles doivent répondre les logiciels étrangers classés à haut risque. Cela inclut des applications comme WeChat et TikTok en Chine. Le non-respect de ces normes interdirait l’utilisation de ces logiciels aux États-Unis. La loi APP classe comme à haut risque les logiciels appartenant à une entité ayant des activités principales dans des pays comme la Chine, la Russie, Cuba ou le Venezuela.
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : Marco Rubio Attacks McKinsey Over Ties With the Chinese Communist Party
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