Le 6 août dernier, le président Trump a adopté un décret interdisant les transactions des États-Unis avec ByteDance, la société chinoise à l’origine de la plateforme TikTok. L’interdiction entrera en vigueur 45 jours après la publication du décret. En représailles à ce décret, TikTok a récemment intenté un procès devant un tribunal californien, citant comme défendeurs Donald J. Trump, en sa qualité officielle de président des Etats-Unis, Wilbur L. Ross, Jr., en sa qualité officielle de secrétaire au commerce, et le département américain du commerce.
Action en justice
Le décret américain stipule que TikTok constitue une menace pour la politique étrangère, la sécurité nationale et l’économie des États-Unis. Le président a souligné que les données collectées par TikTok permettent au Parti communiste chinois d’accéder aux informations personnelles des Américains. Donald Trump craignait que Pékin ne traque les employés fédéraux américains par l’intermédiaire de TikTok, recueille leurs informations privées et utilise ces informations à des fins de chantage. C’est pour protéger les intérêts américains qu’il a décidé d’interdire TikTok. Cependant, l’entreprise affirme n’avoir jamais remis de données d’utilisateurs américains au gouvernement chinois.
TikTok affirme qu’elle a essayé de s’engager avec Washington pendant plus d’un an, mais qu’elle a été confrontée à un manque de procédure régulière. Ils ont donc décidé de contester le décret exécutif par le biais du système judiciaire afin de s’assurer que « l’État de droit n’est pas écarté ». TikTok a déclaré que la décision s’inscivait dans le cadre d’une « campagne plus large de rhétorique anti-Chine », que Trump colportait pour tenter de gagner la prochaine élection présidentielle. Mais les arguments de TikTok ne tiennent pas compte de la liste des employés de ByteDance.
Donald Trump craignait que TikTok ne vole des informations sur les employés fédéraux américains. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Plus de 130 employés de ByteDance, dont beaucoup occupent des postes de direction influents, sont membres du PCC. En Chine, le gouvernement exige que les entreprises intègrent des unités du Parti communiste dans leurs bureaux afin que les valeurs de l’entreprise soient conformes aux politiques du PCC. ByteDance est connu pour avoir établi un comité du parti au sein de son entreprise en 2014. L’entreprise emploie plus de 60 000 personnes dans le monde entier. Avec autant de membres du PCC à des postes de direction, ce serait un mensonge flagrant de prétendre que TikTok n’a rien à voir avec le PCC. En fait, le PDG de ByteDance, Zhang Yiming, a déclaré publiquement que son objectif était de s’assurer que l’entreprise suivait les objectifs du Parti.
James Carafano, vice-président de l’Institut pour la sécurité nationale et la politique étrangère de la Fondation Heritage, appréhende la présence de ByteDance aux États-Unis. « Tous les instruments du pouvoir sont liés au Parti communiste, et cela inclut les instruments économiques du pouvoir... nous ne pouvons littéralement pas traiter ces entreprises (des sociétés privées chinoises) et leur faire confiance comme nous le ferions avec d’autres entreprises du commerce mondial ... C’est [ByteDance] une entreprise chinoise... Vous ne pouvez pas avoir confiance en ce logiciel. Vous ne pouvez pas faire confiance à leur traitement des données. Et vous ne pouvez pas croire qu’ils sont indépendants du gouvernement chinois », a-t-il déclaré à The Epoch Times.
Le rachat de TikTok
Le 14 août, Donald Trump a publié un autre décret, demandant à ByteDance de se désinvestir des opérations américaines dans un délai de 90 jours. Microsoft a exprimé son intérêt pour le rachat des opérations de TikTok aux États-Unis, une démarche qui a reçu le soutien de D. Trump lui-même. Oracle est une autre entreprise qui envisage de racheter TikTok.
Walmart s’est également proposé pour racheter les actifs américains de TikTok, la société souhaitant utiliser l’application pour rationaliser ses canaux de vente virtuels et physiques. L’entreprise cherche à proposer à TikTok une offre conjointe avec Microsoft. Entre-temps, le PDG de TikTok, Kevin Mayer, a démissionné de son poste suite aux pressions exercées pour la vente de la société.
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : TikTok Takes Legal Action Against Trump Administration
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