Sous la dynastie des Song du Sud, dans le village de Nanhantou, comté de Pingyu dans la province du Henan, vivait un vieil homme du nom de Zhang. Il n’avait qu’un jeune fils et gagnait sa vie en attrapant des oiseaux. Son fils mourut un jour subitement. Pensant qu’il n’aurait plus personne sur qui compter pour ses vieux jours, Zhang pleurait chaque jour sur la tombe. Le troisième jour après les funérailles, alors que Zhang se trouvait près de la tombe, il entendit des gémissements. Zhang fut choqué et pensa : « Mon fils est de retour ! » Lorsqu’il ouvrit la tombe, il vit en effet que son fils était revenu à la vie.
Le fils de Zhang lui raconta qu’après sa mort, quelqu’un l’avait conduit aux enfers. Il avait supplié un préposé aux enfers de le laisser retourner dans le monde des humains auprès de ses parents âgés pour pouvoir pratiquer la piété filiale en prenant soin d’eux. Une fois qu’il aurait accompli son devoir, il pourrait mourir sans regrets après leurs funérailles.
Le préposé aux enfers avait eu pitié de lui et lui avait dit « Je te laisse rentrer aujourd’hui. Tu dois dire à ton père que s’il est capable d’arrêter de chasser et de tuer des oiseaux, j’accepterai de prolonger ta vie ! » En entendant cela, Zhang brûla immédiatement tout son matériel de chasse, y compris les filets à oiseaux, et emmena son fils au temple pour vénérer le Bouddha.
En écoutant ce que son fils avait à dire, Zhang a immédiatement brûlé tous ses filets à oiseaux et son matériel de chasse. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Dans le monastère, il y avait un moine du nom de Lu, âgé de moins de 40 ans qui faisait état d’une grande présence. En voyant le moine, le fils de Zhang s’avança et lui demanda : « Êtes-vous aussi revenu à la vie ? » Le moine répondit : « Pour quelle raison suis-je mort ? »
Le jeune homme répondit : « Je vous ai vu dans le monde souterrain. Vous étiez attaché à un pilier de bronze dans l’angle du palais avec des chaînes en fer autour des pieds et le geôlier a frappé vos aisselles qui saignaient. Lorsque le préposé aux enfers m’a relâché, j’ai demandé au geôlier pourquoi vous aviez dû souffrir là-bas. Le geôlier m’a répondu que vous aviez promis de réciter les Écritures pour votre bienfaiteur, mais qu’il y avait de nombreux oublis, et que vous aviez donc subi un mauvais châtiment sous cette forme ».
Le moine fut choqué en entendant cela. Il s’est avéré qu’il avait une plaie sous le bras d’où suintait du sang. Elle était là depuis trois ans, mais le jeune homme n’avait aucun moyen de le savoir. Le moine nettoya donc sa chambre et commença à réciter les Écritures tous les jours. Trois ans plus tard, la plaie sous le bras avait disparu.
Le moine a nettoyé sa chambre et s’est mis à réciter assidûment les Écritures tous les jours. (Image : pixabay / CC0 1.0)
Ces deux histoires illustrent la croyance des anciens Chinois selon laquelle l’acte de tuer engendre le karma, et que s'il y a du karma, il y aura une rétribution. Elle peut se manifester par la perte d’un être cher ou sous d’autres formes. En même temps, dans le monde souterrain, l’accent était également mis sur la piété filiale, qui consiste à remplir son devoir envers ses parents. Le préposé aux enfers a été miséricordieux envers le jeune fils de Zhang parce qu’il a fait preuve de piété filiale envers ses parents.
En tant que disciple bouddhiste, le moine Lu avait promis de réciter les écritures pour les autres, mais il n’a pas respecté son vœu. Il a donc reçu une rétribution. Heureusement, il s’est racheté par la suite et n’a plus eu à en souffrir.
Traduit par Swanne Vi
Version en anglais : The Power of Filial Piety
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