Suite aux affrontements militaires le long de la frontière himalayenne, le gouvernement indien a intensifié son étude de l’influence chinoise dans le pays. New Delhi s’intéresserait particulièrement à un organisme du nom de CAFIU (Chinese Association for International Understanding), en français, Association chinoise pour la compréhension internationale, qu’elle a désigné comme une « entité préoccupante ».
Limiter l’influence chinoise
La CAFIU est une organisation qui prétend que son objectif est de faire comprendre la Chine au monde et vice versa. L’entité serait une organisation de façade du Département de liaison internationale (ILD) du PCC, chargée d’influencer les groupes de réflexion, les partis politiques et les universitaires étrangers afin de promouvoir les intérêts chinois. Selon des responsables indiens, la CAFIU a également des liens avec le Département du front uni. Dans un mémo, le gouvernement énumère les activités de l’organisation comme un risque potentiel pour les intérêts nationaux.
La CAFIU étant désormais classée comme « entité préoccupante », les représentants de l’organisation ainsi que les groupes qu’elle soutient devront désormais faire l’objet de mesures d’habilitation de sécurité spéciales afin d’éviter que le gouvernement ne sanctionne les visas. La CAFIU est généralement sous la direction d’un responsable chinois de haut rang. Son conseil d’administration est composé de membres éminents de l’ILD. Srikanth Kondapalli, expert en études chinoises à l’université Jawaharlal Nehru de New Delhi, note que la CAFIU dispose de nombreuses ressources et que son intention est de renforcer le soutien pro-chinois à l’étranger.
Le gouvernement prévoit également de limiter les liens entre les universités indiennes et les universités chinoises. Les Instituts Confucius ont attiré l’attention des agences de sécurité. En Inde, les Instituts Confucius ont des programmes dans sept universités et ont signé 54 protocoles d’accord sur la coopération inter-écoles. En juillet, le ministère de l’éducation a envoyé des lettres à ces universités, leur demandant des informations sur ces liens. Un responsable du gouvernement a révélé que l’administration examinait sérieusement les liens entre les Instituts Confucius et deux universités - l’École de langue chinoise de Kolkata et l’Université de Mumbai.
Bibhu Prasad Routray, un analyste stratégique indien, a noté que la surveillance accrue des Instituts Confucius est en accord avec la récente décision d’interdire les applications chinoises comme WeChat et TikTok qui ont été jugées comme une menace pour la sécurité nationale.
Il souligne que la Chine n’est pas aussi ouverte à l’Inde que l’Inde est ouverte à la Chine, ce qui a suscité beaucoup d’inquiétudes. En gros, l’Inde finit par ne rien obtenir des programmes d’échanges éducatifs. « C’est une tactique actuelle de l’Inde de dire : nous irons jusqu’au bout pour couper les liens avec vous. Parce que nous avons beaucoup investi, mais nous n’avons rien obtenu de vous en retour... L’Inde essaie quelque chose comme une sorte de convergence entre la stratégie indienne et la stratégie américaine contre la Chine », a-t-il déclaré à Epoch Times.
Restriction linguistique
Dans la Politique nationale d’éducation (NEP) 2020 récemment dévoilée, le gouvernement indien a retiré le mandarin de la liste des langues étrangères qui peuvent être enseignées dans les écoles. Lorsqu’une version préliminaire de la NEP a été publiée en mai 2019, le mandarin a en fait été inclus dans la liste. Le sinologue Bali Ram Deepak a fait remarquer que la décision du gouvernement est une indication pour la Chine que l’Inde ne tolérera aucune transgression sur son territoire et que les Chinois ne peuvent pas s’attendre à ce que « les affaires se passent comme d’habitude » après de telles actions.
Bien que certains aient remis en question la décision du gouvernement de retirer le mandarin, qui s’avère être utile si l’on fait des affaires en Chine ou même si l’on se fait des alliés contre le PCC, il est à noter qu’un citoyen indien peut facilement apprendre cette langue de n’importe où. C’est juste que le mandarin ne sera pas reconnu comme une langue à enseigner dans les écoles. Outre les langues indiennes et l’anglais, les autres langues figurant sur la liste de la NEP 2020 sont l’allemand, le coréen, le français, le japonais, le russe, le thaï, l’espagnol et le portugais.
Traduit par Fetty Adler
Version en anglais : India Ramps Up Scrutiny of Chinese Influence Group
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