Suite à sa décision d’imposer une loi stricte sur la sécurité nationale à Hong Kong, la Chine a fait l’objet de vives critiques de la part des gouvernements de différents pays du monde. La loi met essentiellement fin à la nature démocratique de Hong Kong, permettant aux autorités chinoises de surveiller et de punir les gens sans aucun respect pour l’état de droit. Taïwan a manifesté son soutien aux Hongkongais, en annonçant un programme d’aide humanitaire pour ceux qui souhaitent fuir la ville. Cela a ébranlé Pékin, qui a mis Taiwan en garde contre l’hébergement de soi-disant « émeutiers ».
La confrontation à Hong Kong
Le nouveau bureau d’aide de Taïwan qui propose aux Hongkongais l’asile politique a débuté ses opérations le 1er juillet, le même jour où Hong Kong passait sous la domination chinoise en 1997. Malgré la menace de la Chine, le gouvernement taïwanais est déterminé à aider les Hongkongais car il considère qu’il est essentiel de tenir tête à Pékin. Ne pas soutenir les Hongkongais à ce moment critique légitimerait les atrocités commises par le Parti communiste chinois à l’encontre de Hong Kong et l’encouragerait à étendre sa politique agressive à Taiwan même. Une fois Hong Kong placé sous son contrôle, le régime communiste pourrait chercher à annexer Taïwan par le biais d’une invasion armée.
A Taiwan, le nombre d’immigrants de Hong Kong a augmenté d’environ 150%, soit plus de 2 300 personnes, au cours des quatre premiers mois de cette année. Cette vague d’immigration a eu lieu malgré le fait que Taïwan ait imposé des restrictions de voyage strictes à la suite de l’épidémie de Covid-19. Une fois ces restrictions assouplies, un plus grand nombre de Hongkongais devraient affluer à Taïwan afin d’échapper au régime communiste et de vivre dans un pays qui se porterait garant de leurs libertés.
Kwok Yu Him, un Hongkongais qui a élu domicile à Taïwan, estime qu’il lui est plus facile de protester contre Pékin depuis qu’il n’est plus soumis au gouvernement chinois. Ce journaliste radio travaille à rallier des militants de Taiwan et de Hong Kong. Comme il l’a déclaré au Guardian : « Dans mon travail, j accorde toujours des interviews aux gens qui ne peuvent pas retourner en Chine ». « Je n’ai jamais pensé que je les rejoindrais, je ne peux pas retourner à Hong Kong maintenant. Comme tous les Hongkongais qui se souviennent encore de l’époque où Hong Kong était une métropole mondiale, transmettre ces souvenirs est maintenant l’une de mes principales tâches. »
Les Hongkongais peuvent être obligés de se faufiler comme pêcheurs sur des chalutiers. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Pendant ce temps, la Chine rend les choses difficiles pour les Hongkongais en fuite vers Taiwan. Selon les médias, les autorités chinoises envisagent de confisquer les passeports et les pièces d’identité des principaux leaders des manifestations populaires pour les empêcher de quitter légalement Hong Kong. La seule option serait de quitter la ville illégalement. Il y a trois jetées à Hong Kong d’où les gens peuvent embarquer sur un chalutier en direction de Taiwan, déguisés en pêcheurs. Les frais pour un tel voyage étaient d’environ 1 000 000 NT (33 950 USD). Ce chiffre a depuis grimpé à près de 3 800 000 $ NT (129 000 $ US) en raison d’une forte augmentation de la demande.
Interdiction américaine
Le gouvernement américain a annoncé des restrictions de visa pour les responsables du Parti communiste chinois identifiés comme décisionnaires de la restriction des libertés des Hongkongais. Le secrétaire d’État Mike Pompeo a annoncé que les sanctions s’appliqueront aux membres actuels, mais aussi aux anciens membres du PCC. L’ambassade de Chine à Washington a exprimé son mécontentement face à ces sanctions et a déclaré qu’elle « s’oppose fermement » à la décision.
En mai, le président Trump a annoncé qu’il abrogerait le statut économique spécial accordé à Hong Kong. Ce statut spécial a permis à Hong Kong d’être exempté de plusieurs taxes appliquées aux exportations du continent et a également fait de la ville une destination attrayante pour les entreprises désireuses de s’implanter en Asie de l’Est. À l’avenir, Hong Kong sera traitée comme n’importe quelle autre ville chinoise, ce qui la rendra moins attrayante pour les entreprises.
Traduit par Nello Tinazzo
Version en anglais : Taiwan and China Lock Horns Over Hong Kong
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