« Une décision inconsidérée de quelques personnes peut détruire une grande ville. Elle peut encore exister sur la carte, mais ce n’est juste qu’une coquille vide et sans vie ».
La prophétie du roman de science-fiction de Ni Kuang, Chasing the Dragon, publié en 1983, contient le passage suivant : « Une grande ville, même celle qui occupe une place importante dans l’économie mondiale, peut subir le même sort. Vous n’avez pas besoin de détruire les bâtiments de cette grande ville. Vous n’avez pas besoin de tuer un résident et même en surface, cette grande ville reste exactement la même qu’avant, mais tant que les avantages originaux de cette grande ville disparaissent, cette grande ville peut être détruite et tuée. Elle peut résulter des paroles et des actions stupides de quelques personnes. Une décision inconsidérée de quelques personnes peut détruire une grande ville. Elle peut encore exister sur la carte, mais ce n’est juste qu’une coquille vide et sans vie ».
Trente-six ans plus tard, Ni Kuang admet lors d’une interview radiophonique
que sa « métropole orientale » fait référence à Hong Kong. (Image : Yuyu / CC BY-SA 3.0)
Trente-six ans plus tard, Ni Kuang admet lors d’une interview radiophonique que sa «métropole orientale» fait référence à Hong Kong. Lors de la création du livre, la question de l’avenir de Hong Kong était en cours de négociation. À l’époque, de nombreux Hongkongais étaient pleins d’inquiétude quant à l’avenir de leur ville. Dans le livre, le personnage principal avec des lunettes de soleil, était le secrétaire général du Parti communiste chinois, Zhao Ziyang, qui a posé la question : « De quoi avez-vous peur ? » La réponse a été : « Bien sûr, j’ai peur que vous ne détruisiez complètement une grande ville ».
Des années plus tard, quand Ni Kuang a parlé de la façon dont il avait pu prédire avec précision la situation à Hong Kong, il a été très éloquent et a parlé de « un pays, deux systèmes ». « Après que Hong Kong ait été gouverné par le PCC (le Parti communiste chinois), le PCC avait ses principes de domination. Aujourd’hui, on parle de la destruction d’un pays et de deux systèmes. Je ne peux m’empêcher de rire. J’ai dit qu'ils étaient très naïfs... Je ne crois pas qu’un pays, deux systèmes existent. Le PCC a le dernier mot au sujet de Hong Kong. Comment peut-on faire confiance au PCC » ?, a précisé Ni Kuang.
« L’avantage de Hong Kong est la liberté. Quand la liberté disparaîtra,
elle conduira à la destruction de la ville ». (Image : ViniciusSiqueira / CC BY-SA 3.0)
En abordant la question des avantages de Hong Kong, Ni Kuang a précisé : « L’avantage de Hong Kong est la liberté. Quand la liberté disparaîtra, elle conduira à la destruction de la ville. La liberté d’expression est la mère de toutes les libertés. Maintenant, si les membres du Conseil législatif disent des paroles déplaisantes, ils seront discrédités auprès du Parlement. C’est totalement contraire au principe d’une société libre ».
Ni Kuang a poursuivi en ajoutant : « J’écoute le slogan du Parti communiste et je me sens tout drôle. Qu’est-ce que le rêve chinois ? C’est étrange de dire que les gens rêvent toute la journée ».
En parlant de l’avenir de Hong Kong, Ni Kuang a affirmé : « Comment peut-il y avoir de l’espoir là où le PCC gouverne ? Sans espoir, Hong Kong est comme n’importe quelle ville de Chine continentale. Par conséquent, le rôle de Hong Kong devient de plus en plus restreint, et les fonctionnaires corrompus du PCC utilisent Hong Kong simplement pour envoyer de l’argent dans le monde occidental ».
Ni Kuang n’a jamais caché sa position anticommuniste. Il estime que : « Le capitalisme bureaucratique chinois est la forme la plus impitoyable du capitalisme, et ils ne sympathisent pas avec le peuple. La chose la plus terrible du Parti communiste est sa capacité à laver le cerveau, à contrôler la volonté des autres, et le peuple dans le système communiste ne sera plus qu’une machine entièrement obéissante ».
Traduit par Charlotte Clémence
Version en anglais : Ni Kuang: The Revelation of Hong Kong (Part 2)
Voir partie 1 : Écrivain de Hong Kong : Être anti-PCC est un vrai patriotisme (1/2)
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